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Commentaire du sonnet de Charles de Vion Dalibray

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Par   •  19 Janvier 2020  •  Commentaire de texte  •  815 Mots (4 Pages)  •  825 Vues

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Introduction

Avec ce texte, Charles de Vion Dalibray (ou d’Alibray), grand auteur du XVIIe siècle qui appartient à une famille noble, nous livre, dans ce style inimitable dont il a le secret, un sonnet de cour presque romantique, plein de grâce et de préciosité, en hommage à une jeune femme dont il a fait la connaissance à Tours, Anne de Beaunais, et dont il s’est vivement épris. Dans ce sonnet, le poète décrit l’arc-en-ciel et ses cent couleurs majestueuses et fait, à travers lui, la description de sa bien-aimée. En guise de problématique, nous montrerons que ce sonnet de cour est original en étudiant deux grands axes : la composition typique du sonnet français s’opposant à son esthétique foncièrement baroque.

I. Une composition typique de sonnet français

a) La structure rimique

A la manière italienne, Charles de Vion alterne savamment les rimes masculines et féminines. Dans les deux quatrains, les rimes sont d’abord croisées puis ensuite embrassées, ce qui indique une rapide métamorphose des sentiments du narrateur. Les rimes croisées renvoient d’abord à la rencontre, et les rimes embrassées à la naissance de l’amour, soulignée par une magnifique oxymore : « je rougis, je pâlis » (v. 7).

b) L’organisation rigoureuse des strophes

Respectant les règles classiques, les deux quatrains, consacrés à l’arc-en-ciel, sont suivis de deux tercets plus courts, ce qui accélère le rythme de l’action. L’amour naissant devient un amour impossible, souligné par l’adverbe d’opposition « mais » (v. 9). Charles de Vion éprouve un « triste changement » renforcé par le champ lexical des « douleurs » (v. 7) car la jeune fille aimée, dit-il non sans une certaine amertume, est « ingrate » (v. 11) : elle ne reconnaît pas ses sacrifices amoureux.

c) Un rythme particulier

Au niveau des alexandrins, les coupes régulières à l’hémistiche occasionnent un rythme heurté, qui souligne les « pleurs » répétés du poète (v. 1 et v. 8). L’amour est sans cesse renouvelé, prenant cent formes différentes (« Je prends en un instant cent diverses couleurs ») : à la manière précieuse, l’amour est comparé à un arc-en-ciel coloré et scintillant avec fugacité.

II. Une esthétique particulièrement baroque

a) Une belle déclaration d’amour

Le motif de l’arc-en-ciel est tout à fait typique de l’esthétique baroque. Par ses jeux de lumière, il symbolise la beauté miroitante (avec notamment l’hyperbole répétée « cent couleurs » v. 2 et v. 7) et la richesse opulente (« regorgeant » v. 1 et « regorger » v. 8), signes d’un amour sans égal et source de vie (« fertiles » v. 4). Le rejet à l’hémistiche de « j’aime » (v. 10) insiste sur l’amour fidèle du poète (« fidèlement » v. 10). Il est à remarquer que le mot « amour » (v. 11) n’apparaît qu’à la fin du premier tercet, ménageant ainsi le suspense d’une déclaration qui ne veut pas se dire.

Contrairement

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