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Commentaire scène d'exposition Hernani

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ts d'informations au lecteur sauf qu'ici, les deux personnages entretiennent plutôt une relation d'agresseur / agressée. Ce qui nous amène à nous poser la question de comment sont dévoilés les informations sur l'intrigue dans ces conditions.

Nous allons donc étudier l'échange d'informations entre les deux personnages brièvement présentés. Cet échange qui selon le modèle classique devrait se faire dans la confidence, se fait ici plutôt comme un interrogatoire, Don Carlos extorque des informations Doña Josefadont le lecteur profite : « Suis-je chez Doña Sol ». Le lieu est indiqué par les didascalies : une chambre à coucher à Saragosse par contre pour le temps, la période à laquelle se passe l'intrigue n'est pas indiquée. Quant à l'enjeu de l'intrigue, nous n'en apprenons pas beaucoup, tout cela reste assez opaque. Finalement, le nombre d'informations apporté par cette scène reste assez limité et cette scène est un semblant de scène d'exposition.

Hugo a donc réussi à réutilisé certains codes de la scène d'exposition classique et de les détourner pour en créer une parodie comme par exemple le type d'exposition ou il change la relation des personnages. Il réussit donc très finement à se moquer du théâtre classique en faisant une scène d'exposition qui n'en est pas complètement une, comment cette scène originale a-t-elle été mise en scène.

Dans cette œuvre, nous trouvons une volonté de l'auteur d'avoir une mise en scène minutieuse par l'abondance de didascalies. Cette mise en scène va être étudier sous trois points de vues différents, tout d'abord l'espace et son organisation, puis les actions des différents personnages et nous terminerons par l'attitude et les costumes des caractères.

L'espace et son organisation est un point remarquable car dans beaucoup de didascalies, s'en est le sujet et la description est précise. Les didascalies nous replacent directement dans le contexte en nous indiquant que la scène se situe dans « Une chambre à coucher » qui est un endroit assez personnel ce qui contraste déjà avec le classicisme où l'action se passait dans un lieu ouvert tel un palais. Nous pouvons remarquer aussi un niveau de détails très approfondi comme « Une lampe sur une table » ou « des rideaux cramoisis », ce qui n'apporte rien à l'intrigue et que nous pouvons considérer comme éléments superflus mais néanmoins précisés. L'organisation de la scène est assez stricte et ne doit pas laisser énormément de marge de manœuvre au metteur en scène, surement pour que la scène soit reproduite comme l'avait imaginé Victor Hugo lors de son écriture.

Les actions des personnages ont aussi eu le droit à une attention particulière dans les didascalies. Chaque action a le droit à son didascalie : « lui saisissant le bras », « Il la regarde fixement », « elle se tait », chaque mouvement a été pensé par l'auteur et indiqué. Cette précision est grotesque à certains moments : « ouvrant l'armoire », « examinant l'armoire », « refermant l'armoire » et « rouvrant l'armoire », une succession de didascalies qui n'apporte finalement pas d'éléments nouveaux ou d'indications car ils sont évidents lorsque les répliques sont jouées. A contrario, certaines actions reflétées par les didascalies sont essentielles à l'histoire et laisse un contenu implicite aux lecteurs : « prenant la bourse », sans cette indication, nous ne connaitrions pas directement la décision de Doña Josefa. Les actions des personnages sont détaillées, ce qui aide le lecteur à se visualiser la scène, là où certaines indications sont nécessaires à la bonne compréhension, d'autres paraissent inutiles.

Finalement, nous allons regarder les attitudes des personnages et leurs costumes dans la mise en scène. Les costumes sont indiqués encore une fois avec une précision étonnante : « riche costume de velours et de soie à la mode castillane de 1519 », ils sont réalistes et donnent des informations sur le milieu social du personnage, ses intentions : « le chapeau sur les yeux », cela indique qu'il ne désire pas être reconnu, et même son origine : la « mode castillane », nous laisse déduire qu'il vient d'Espagne. Quant aux attitudes des personnages, elles se font plus discrètes mais sont justes, claires et nécessaires : « Elle se tait effrayée ». Les costumes historiques qui reflètent une fonction et ajoute des informations sont typiques du drame romantique car ils permettent de donner une nouvelle dimension au récit et contraste avec le théâtre classique où ils étaient plutôt utilisés pour impressionner le public et en mettre plein la vue.

Pour Conclure, la mise en scène est globalement très détaillée ce qui est une caractéristique du drame romantique, déjà juste dans la mise en scène, Hugo se détache du classicisme de part les costumes ou les didascalies sur les actions qui peuvent donner une impression de grotesque ou qui ont une fonction à part entière et qui apporte un réel sens à la scène.

Dans cette dernière partie, nous allons développé comment ce texte crée une rupture avec le théâtre classique pour s'affirmer en tant que drame romantique. Les parties étudiées seront la construction du texte dans le but de choquer les adeptes du théâtre classique puis le refus de la règle de bienséance et nous finirons par le mélange de registres et de genres.

Victor Hugo a construit son texte de façon à choquer les adeptes du théâtre classique, par exemple, dès le premier vers, un enjambement est présent, la réaction ne se fit pas attendre et les acteurs se firent siffler. Cet enjambement : « C'est bien à l'escalier / Dérobé. » fait une rupture et donne d'ailleurs une sensation d'escalier, nous pouvons retrouver d'autres enjambement dont un à l'avant dernier vers : « et que le ciel nous garde / De l'enfer ! » qui crée une pause entre les deux vers pour insister sur un mot qui ne devrait surement pas être prononcé. D'autres effets sont utilisés comme là : « Cache-moi céans. - Vous ? - Moi – Pourquoi ? - Pour rien. » où le vers est complètement déconstruit en petite réplique, cela a pour effet de saccader le vers et d'accélérer le rythme. Hugo a aussi divisé certains Alexandrins en trois mesures au lieu de deux hémistiches ce qui est la norme classique : « Qu'est cet homme ? // Jésus mon dieu ! // Si j'appelais ?... » pour mettre un rythme plus soutenu et choquer encore une fois les Académiciens présents. L'auteur a donc utilisé de multiples procédés pour déroger aux règles classiques comme déconstruire ses vers ou diviser en trois ses Alexandrins ce qui a eu exactement l'effet prévu.

Ensuite nous allons regardé comme Hugo a encore une fois refusé la norme classique et du même coup la bienséance. La morale est bafoué à plusieurs reprises et de plus en plus fortement, premièrement le roi va s'inviter dans la chambre d'une demoiselle puis nous trouvons une scène violente ou le roi va jusqu'à menacer une servante de mort, ce qui paraîtrait invraisemblable dans du théâtre

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