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Dissertation Zaïre de Voltaire

Dissertation : Dissertation Zaïre de Voltaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  11 Octobre 2022  •  Dissertation  •  1 840 Mots (8 Pages)  •  359 Vues

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Option de Littérature

Contrôle continu : Dissertation

Pierre Frantz est un professeur de littérature française, spécialiste du théâtre du 18ème siècle, dans « Tragédies tardives » il écrit : « La tragédie se pérennise tant qu’on lui donne de l’éphémère ». Les trois mots clés qui ressortent du sujet sont la tragédie, pérennise et éphémère, il est donc nécessaire de les définir. La tragédie est un genre théâtral qui met en action un ou plusieurs personnages avec des destins inspirant à la pitié, cela pourrait également être définit comme un évènement funeste ou terrible. Pérennise veut dire rendre durable ou éternel, enfin, éphémère signifie une chose qui vit un temps très court. Afin de traiter ce sujet, nous nous appuierons sur une œuvre de Voltaire qui est « Zaïre ». Voltaire fût un écrivain français du 18ème siècle, il est le 8ème dramaturge le plus joué à la Comédie-Française à ce jour, à la fin du 18ème siècle il était en 4ème position après Molière, Corneille et Racine. Son œuvre, « Zaïre », représentée pour la première fois à la Comédie-Française en 1732, servira de support pour répondre à la problématique suivante : En quoi Voltaire propose un renouvellement de la tragédie avec son œuvre Zaïre ? Dans un premier temps nous étudierons les traces d’une vraie tragédie classique, puis dans un second temps les formes renouvellement de la tragédie et pour terminer nous analyserons les critiques de la société d’antan.

Tout d’abord nous pouvons voir que Voltaire s’attache à la tragédie classique en présentant un amour impossible entre Zaïre et Orosmane. Cet amour impossible est souligné, par exemple, par le fait que Zaïre va repousser Orosmane. Le sultan va l’emmener à la mosquée mais Zaïre va préférer prendre la fuite (Acte 3, scène 6) : « Seigneur, j'aille cacher mes larmes, mes ennuis, Mes voeux, mon désespoir, et l'horreur où je suis ». Cette scène est un exemple de la difficulté qu’a Zaïre à vraiment s’engager avec le sultan malgré l’amour qu’elle lui porte. Pour souligner d’avantage qu’il s’agit d’un amour impossible, nous pouvons également parler de la pression qu’exerce la famille de Zaïre. En effet, ils ne sont pas du tout d’accord avec cette union, et le font savoir (Acte 2, scène 3) : « Quand je trouve une fille, elle est ton ennemie ! Je suis bien malheureux. c'est ton père, c'est moi, C'est ma seule prison qui t'a ravi ta foi. Ma fille, tendre objet de mes dernières peines, Songe au moins, songe au sang qui coule dans tes veines ; ». Nous pouvons donc voir grâce aux mots du père de Zaïre, Lusignan, que sa famille n’est pas du tout d’accord avec cette union, cela renforce le fait qu’on parle d’un amour impossible.

Dans un second temps, nous allons voir qu’il s’attache à la tragédie classique en mettant en scène un dénouement tragique. La scène finale peut être considérée comme tragique car elle nous présente le meurtre du sultan Orosmane sur Zaïre ainsi que son suicide. Orosmane va poignarder Zaïre, dont il est éperdument amoureux en pensant qu’elle l’avait trahi. De plus, ce qui rend ce dénouement encore plus tragique est le quiproquo. En effet, après avoir tué Zaïre, le sultan va amener Nérestan, son frère, devant la dépouille. Nérestan va alors apprendre à Orosmane que Zaïre était sa sœur et non son amante (Acte 5, scène 10) : « Ah ! Que vois-je ! Ah ! Ma soeur ! Zaïre. elle n'est plus ! Ah ! Monstre ! Ah ! Jour horrible ! ». C’est à ce moment qu’il va se rendre compte de son erreur (Acte 5, scène 10) : « Sa soeur ! Qu'ai-je entendu ? Dieu, serait-il possible ? ». C’est donc ce quiproquo qui rend cette scène finale tragique, il a tué celle qu’il aimait par un excès de colère et se rend compte de son erreur que trop tard. Pour accentuer ce dénouement tragique, le sultan Orosmane, incapable d’assumer son acte, va se donner la mort devant la dépouille de Zaïre.

Malgré cet attachement, Voltaire présente tout de même certains axes de renouvellement dans son œuvre.

        Nous pouvons voir, tout d’abord, que le cadre dans lequel se déroule l’œuvre est tout nouveau, Voltaire a choisi comme contexte les croisades. C’est un signe de renouvellement, ce contexte est tout nouveau dans le théâtre français de l’époque. Nous sommes directement mis au courant du lieu où se déroule l’action grâce à Zaïre (Acte 1, scène 1) : « on ne peut désirer ce qu’on ne connaît pas. Sur les bords du Jourdain le ciel fixa nos pas ». Ensuite, nous sommes aussi directement mis au courant de la situation dans laquelle elle se trouve (Acte 1, scène 1) : « Ne soupirez-vous plus pour cette liberté ? Le sérail d’un Soudan, sa triste austérité, Ce nom d’esclave enfin, n’ont-ils rien qui vous gêne ? Préférez-vous Solyme aux rives de la Seinen ? ». Voltaire nous plonge dans un contexte totalement différent avec les croisades, le personnage principal est donc esclave. De plus, nous pouvons remarquer qu’il y a une opposition de religion entre chrétiens et musulmans dans l’œuvres. Nous pouvons prendre l’exemple de Corasmin, le conseiller du sultan Orosmane et de Fatime, l’ami de Zaïre. Les deux personnages vont jouer un rôle dans cette opposition car les deux éprouvent un mépris pour ces religions. Corasmin est présenté comme un personnage clairement opposé à la religion chrétienne (Acte 1, scène 3) : « Cet esclave chrétien Qui sur sa foi, seigneur, a passé dans la France, Revient au moment même, et demande audience ». Fatime, quant à elle, exprime ce mépris afin de dissuader Zaïre de se marier avec Orosmane (Acte 1, scène 1) : « Ne soupirez-vous plus pour cette liberté? Le sérail d’un soudan, sa triste austérité ».

Dans un second temps, afin de souligner se renouvellement nous pouvons prendre l’exemple de la versatilité du personnage d’Orosmane. Le sultan est un personnage assez compliqué à comprendre car dans l’œuvre il va énormément se contredire. Pour commencer, nous pouvons parler de la haine qu’il éprouve pour les chrétiens (Acte 1, scène 1) : « Je n'ai point d'autre preuve, et mon coeur qui s'ignore Peut-il admettre un dieu que mon amant abhorre ? ». Nous apprenons donc très rapidement grâce à Zaïre que le sultan hait les chrétiens. Cependant ce qui peut contredire cette haine est le fait qu’il va tout de même se montrer très clément envers eux. En effet, lors de son entrevu avec Nérestan, Orosmane va décider de libérer plus de chrétiens que prévu (Acte 1, scène 4) : « Au lieu de dix chrétiens que je dus t'accorder, Je t'en veux donner cent ; tu les peux demander. ». Un autre point qui peut montrer cette versatilité est son amour pour Zaïre ainsi que le dénouement de l’œuvre. Orosmane est amoureux de Zaïre et souhaite l’épouser (Acte 1, scène 2) : « Vertueuse Zaïre, avant que l'hyménée Joigne à jamais nos coeurs et notre destinée, J'ai cru sur mes projets, sur vous, sur mon amour, Devoir en musulman vous parler sans détour. ». Malgré cet amour qu’il lui porte, il va tout de même l’assassiner par un excès de colère et de jalousie (acte 5, scène 9) « J'ai vengé mon injure. Ôtons-nous de ces lieux. je ne puis. qu'ai-je fait ? Rien que de juste. allons, j'ai puni son forfait. ».

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