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Explication de texte - Sonnet 182 / Les Regrets de Du Bellay

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Par   •  31 Janvier 2021  •  Commentaire de texte  •  1 561 Mots (7 Pages)  •  1 386 Vues

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Explication de texte - Les Regrets de Du Bellay

Sonnet 182 - “Je ne suis pas de ceux”

Introduction

Le sonnet 182 ici présent est extrait du recueil Les Regrets écrit entre 1553 et 1557 par Joachim Du Bellay. Il fait partie des trente-six sonnets consacrés aux louanges. Ce qui correspond tout à fait à son contenu puisque dans ce sonnet, Du Bellay traite en quelque sorte de la manière dont le poète conçoit la louange. Le poème s'inclut également parfaitement au sein de la page à laquelle il appartient, en effet, les sonnets 179, 180 et 181 semblent tous ressemblés à des louanges faites certes de manières différentes mais tous consacrés à la même personne : Marguerite de France tout comme le sonnet 182 On peut d’ailleurs remarquer que la plupart des sonnets compris entre les sonnets 174 et 190 sont des sonnets louant Marguerite de France, fille de François Ier et soeur du roi Henri II. (Lecture) Il est ici possible de distinguer deux mouvements majeurs Le premier composé des deux quatrains cherche à faire primer le désintéressement de Du Bellay, son refus de la recherche de faveur afin de faire grandir plus encore sa louange. Le deuxième mouvement se compose lui des deux tercets dans lesquels Du Bellay en vient à l’objet même de sa louange : Marguerite de France. Il s’agira ici de voir dans quelle mesure le poète use de lieux communs dans une louange voulant honorer Marguerite de France mais qui tend également à honorer le poète faisant acte de louange. Pour cela, l’étude suivra donc les mouvements du texte en s’intéressant en premier lieu au lieu commun du désintéressement déployé par le poète puis à l’éloge véritable en second lieu.

Etude du premier mouvement

“Je ne suis pas de ceux” → Dans ce premier hémistiche, procédure de désidentification du “je” par rapport au groupe désigné par le pronom démonstratif ceux. Le “Je” se construit donc par l’opposition.

“qui robent la louange” → Dans ce deuxième hémistiche, la proposition subordonnée relative identifie plus préciséments le “ceux” en les désignant par l’action “rober”/”voler” la louange. Un premier questionnement peut ici naître pour le lecteur, qu’est ce que voler une louange ? En effet, le “je’ met d’emblée en accusation “ceux qui robent la louange” puisque le terme “rober” équivalent de voler renvoie au lexique de la criminalité, l’accusation est donc sévère.

“fraudant” → Rejet mettant en valeur le participe présent qui continue la mise en accusation précédemment commencée. La césure est intéressante puisqu’elle oppose “Fraudant indignement” et “les hommes de valeur”, d’une part puisque la fraude se fait à leur dépend mais également car il y’a un véritable décalage de valeur, une opposition entre les bons à qui l'on confère la valeur et les mauvais qui sont mis en accusation.

“Ou qui changeant la noire à la blanche couleur” → Le participe présent “changeant” toujours assimilés au groupe duquel le “je” veut se distinguer, dénote le manque d’intégrité, de ceux qui se font “faussaires”de la réalité. La suite du vers est grandement empreinte de lieux communs avec notamment l’utilisation des couleurs noir et blanche. Le noir symbolisant bien évidemment le mauvais, le sale, les mauvaises actions que néanmoins le faussaire, par le biais de la louange, atténue, efface pour rendre blanc le sujet de la louange. Le blanc dénotant ici la pureté, le vertueux, le valeureux.

“Savent” → Le verbe savoir est ici grandement mis en valeur par le rejet. Il met en avant une pseudo qualification presque ironique des faussaires par l’expression populaire “comme l’on dit”. La périphrase à connotation biblique “faire d’un diable un ange” met bien en valeur la dichotomie entre la réalité (le diable) que la louange transforme (pour en faire un ange). La métaphore rend bien compte du processus de transformation dont usent certains poètes.

Au début du deuxième quatrain, l’usage de la première personne se ré-introduit dans le poème sans pour autant changer de position et de manière de se construire. Il se construit là encore par l”opposition aux faussaires en usant de la négation “Je ne fais pas valoir comme un trésor étrange”. Du Bellay qualifie ici le trésor d’étrange, l’adjectif étrange marque bien le fait qu’il ne comprend pas ce qu’apporte ce trésor, il le questionne, le remet en cause. L’étrangeté est presque un euphémisme pour ne pas dire que le trésor n’en n’est pas un.

En effet le trésor présenté précédemment n’en est un que pour les faussaires qui s’en orgeuillissent comme nous le fait comprendre l’enjambement vers le vers 6 “Ce que vantent si haut nos marcadants d’honneur”. La création artistique, l’écriture créative que représente la louange est ici renvoyé à quelque chose de commercial, de recherche de profit. Premièrement les termes “marcadants d’honneur” sont en quelque sorte oxymorique puisque l’honneur ne devrait pouvoir s’acheter au même titre que la louange. C’est à partir de ce vers que les intentions des faussaires, des marchands d’honneur deviennent clair. A l’inverse du “je” qui s’est d’emblée désidentifié d’eux, les faussaires de louanges sont intéressés par les faveurs qu’ils peuvent obtenir en louant certains grands. Il s’agit alors de les flatter pour obtenir leur faveur au sacrifice parfois de la réalité.

Les deux derniers vers qui composent le dernier quatrain sonnent en en quelque sorte comme une conclusion puisque le “je” s’identifie clairement et non plus que par l’opposition aux marchands d’honneur. “Et si ne cherche point que quelques grand seigneur me baille pour des vers des biens en contr’échange”. Premièrement, la mise à la rime de signeur et d’honneur marque bien le marché en quelque sorte des seigneurs en recherche de gloire et d’honneur

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