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Flaubert, Bouvard et Pécuchet (p.38)

Commentaire d'oeuvre : Flaubert, Bouvard et Pécuchet (p.38). Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  1 Novembre 2019  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 679 Mots (7 Pages)  •  2 744 Vues

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Flaubert, Bouvard et Pécuchet (p.38)

Introduction

     Le genre romanesque a connu un essor particulier au XIXème siècle à travers plusieurs mouvements littéraires. Parmi les écrivains réalistes, Gustave Flaubert (1821-1880) s’est illustré avec des romans tels que Madame Bovary, L’Education sentimentale ou Bouvard et Pécuchet, paru en 1881.

      Ce dernier roman,  inachevé, commence par cette citation : « Je vomirai sur mes contemporains le dégoût qu’ils m’inspirent. Cette chose est B et P, sorte de roman philosophique d’un comique grinçant ». Le texte qui fera l’objet de notre étude constitue l’incipit de ce roman qui cible la bourgeoisie et sa médiocrité à travers les deux personnages éponymes : Bouvard et Pécuchet. Nous avons affaire à une scène de rencontre entre ces deux individus. Nous nous demanderons en quoi deux médiocre copistes sont-ils des héros ?

     Nous observerons d’abord que B et P se rencontrent par hasard, puis qu’ils se complètent. Enfin, nous démontrerons que cette rencontre repose sur des affinités intellectuelles.

I.Une rencontre  due au hasard.

Cette rencontre est vécue comme un événement.

a)Un cadre réaliste

        - ancrage réaliste : « la capitale » (l.43), « banlieue » (l.41), « Bercy »(l.56), « Boulevard »(l.10)

 « Bastille »,(l.2) « Jardin des plantes » (l.3)

  • La fonction des passages et des éléments descriptifs

🡪le paysage urbain : sinistre (l.44-47). Il reflète la lassitude et l’ennui des deux bonhommes.

🡪description de la noce (l.55-59).L’énumération, sous forme de  propositions juxtaposées, donnent l’impression de catalogues d’objets hétéroclites. Elle sert de prétexte à une discussion entre B et P

b)Une histoire sans parole

Le moment qui précède la rencontre s’apparente à une histoire sans parole, une pantomime. Elle a un caractère burlesque, humoristique, cocasse, inhabituel.

  • B et P vont dans une direction opposée pour se retrouver par hasard « à la même minute sur le même banc » (l.11, 12).  
  • Le caractère identique et mécanique des gestes est exprimé l.13, 14 : ils enlevèrent leur chapeau comme des masques, avant même qu’ils ne se soient présentés comme personnes.

II.Deux hommes complémentaires

a)Deux personnages ridiculent qui s’accordent bien

        - La description vestimentaire, physique et physionomique les oppose

        

BOUVARD

PECUCHET

Chapeau (l.4)

Grand (l.3)

A l’aise (l.4, 5)

En rondeur : « moulait », « faisait bouffer » (l.30, 31)

Emet sifflement (l.33)

Casquette (l.8)

Petit (l.6)

Caché : « disparaissait » (l.6), « sous une… »  (l.,8)

Sérieux, introverti : « baissait la tête » (l.7, 8)

Voix caverneuse (l.38)

  • Toutefois, ils ont les mêmes manières et réflexes, le même statut : ils sont méfiants tous les deux : « Mon Dieu … mon bureau » (l.24). Leur dialogue nous apprend qu’ils sont tous les deux employés (l.25)

b) deux hommes qui se plaisent mutuellement

        -cette alchimie est amenée d’abord par le jeu des regards :

        - « alors ils se considérèrent » (l.26)

        - 2 phrases lancent les 2 portraits (l.27) « l’aspect aimable de Bouvard charma de suite Pécuchet »          l’air sérieux de Pécuchet frappa Bouvard » (l.34). Les verbes montrent une observation mutuelle

            Qui ne rend pas les deux hommes indifférents.

Cette rencontre amicale est comme un coup de foudre. Le texte a donc un aspect parodique. Le code de la rencontre amoureuse apparaît donc ici décalé.

III- Cette rencontre repose sur des affinités intellectuelles entre B et P

a)Elle reposent sur un projet de vie

- Tous les deux éprouvent une sorte de lassitude qui s’exprime dans la description urbaine

-il apparaît à travers l’exclamation (l.39-40) « comme on serait bien à la campagne »

-le « on » (l.39) indéterminé fusionne les deux compères .

b)Ils ont la même opinion sur tous les sujets de société

- il y a reprise de l’effet miroir dans les 2 phrases qui se suivent : « Pécuchet pensait de même » (…) Bouvard aussi » (l.41 à 43) . Leurs opinions étaient les « mêmes » (l.54). On remarque l’importance de l’adverbe ou de l’adjectif « même ».

- B et P n’ont pas vraiment de  pensée personnelle. Ils véhiculent une opinion générale qui reprend avec conformisme des préjugés.

- dans le domaine politique, ils sont manifestement conservateurs (l.54) : « Bouvard (…) plus libéral »

- En ce qui concerne les relations h/F, ils n’y connaissent rien puisqu’ils n’ont pas eu de relations ni de femme. Elles ne sont dc pour eux que des objets d’étude.

- Le discours indirect libre (l. 48, 49 ; 50 ; 51) donne l’impression de confusion entre les 2 personnages.

Nous dirons donc d’une façon générale qu’ils n’aiment pas leurs contemporains et qu’ils les critiquent.

c) Un ramassis de lieux communs qui renvoient au dictionnaire des idées reçues.

-Par exemple, l’ivrogne puis la discussion sur les ouvriers (l.52,53) présuppose que tous les ouvriers sont des ivrognes.

-de même, les femmes sont un composé de stéréotypes « …déclarèrent frivoles, acariâtres, têtues » (l.60)

-de plus, ce qui indique que ces préjugés sont non seulement irréfléchis mais surtout bêtes, c’est qu’ils sont absurdes et contradictoires ? Par exemple, les énoncés concernant les femmes s’annulent les uns les autres. (l ;60,62) « détestables, meilleurs, pire » connecteur logique « malgré cela », « bref », « d’autres fois »

-ce qui les réunit dans le fond c’est une misogynie rampante, latente, et la solitude (l.64, 65) : « la solitude à la longue était bien triste ».


CONCLUSION

Bilan 

  •  si B et P sont des héros, ce sont des héros de la médiocrité. Ils appartiennent à la petite bourgeoisie, classe montante et représentative de la fin du XIXe s. On pourrait les considérer comme des anti- héros.
  • Cette rencontre amicale est une caricature du coup de foudre. Chacun reconnaît en l’autre un semblable

Ouverture :

Balzac : Villégiature

Villégiature

La boutique du bonnetier Gobichon est peinte en jaune clair ; c’est une sorte de couloir obscur, garni à droite et à gauche de casiers exhalant une vague senteur de moisi ; au fond, dans une ombre et un silence solennels, se dresse le comptoir. La lumière du jour et le bruit de la vie se refusent à se hasarder dans ce tombeau.

La villa du bonnetier Gobichon, située à Arcueil, est une maison à un étage, toute plate, bâtie en plâtre ; devant le corps de logis, s’allonge un étroit jardin enclos d’une muraille basse. Au milieu, se trouve un bassin qui n’a jamais eu d’eau ; çà et là se dressent quelques arbres étiques qui n’ont jamais eu de feuilles. La maison est d’une blancheur crue, le jardin est d’un gris sale. La Bièvre coule à cinquante pas, charriant des puanteurs ; des terres crayeuses s’étendent à l’horizon, des débris, des champs bouleversés, des carrières béantes et abandonnées, tout un paysage de misère et désolation.

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