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us Pompeius Trogus, l’historien Trogue Pompée qui écrivit au 1er siècle de notre ère une Histoire Philippique en 44 livres dont nous ne connaissons qu’un abrégé rédigé par Justin, Burrhus partage ‐ peut‐être ‐ aussi cette origine avec celui que Racine dans la préface de Britannicus qualifiait de « le plus grand peintre de l’antiquité », Publius Cornelius Tacitus, Tacite.

Par contre ce n’est pas d’une origine géographique commune que peut se prévaloir mile huit cents ans plus tard l’industriel alsacien quasi homonyme qui deviendra un mécène particulièrement généreux et compétent de la « résurrection » de Vaison‐la‐Romaine, Maurice Burrus, mais plutôt d’une parenté définie par le goût et le souci du service public. L’historien et archéologue Albert Grenier note ainsi le travail accompli par celui qui parachèvera l’œuvre du premier «redécouvreur » de l’antique Vasio, le chanoine Joseph Sautel : « Commencées avec des moyens très modestes mais poursuivies avec persévérance, les fouilles attirèrent, après 1920, l’attention d’un industriel alsacien, sénateur du Bas‐Rhin qui villégiaturait dans les environs et portait le même nom que l’illustre précepteur de Néron, Burrhus, originaire de Vaison et patron du municipe. Sautel venait de trouver une inscription dédiée à Burrhus ; il se fit un plaisir de la révéler à M.Burrhus. Il trouva en lui un mécène qui revint régulièrement à Vaison et les fouilles poussées désormais avec activité dégagèrent d’abord le théâtre duquel appartenaient les « Lunettes » puis, peu à peu, les rues, les maisons et les monuments au moins d’une partie de la ville romaine ». Or Tacite, né vers 55/57 après J.C et mort vers 120, compose aux alentours des années 110 – soit près de 50 ans après les faits ‐ l’ouvrage connu sous le nom d’Annales dans lequel aux livres XIII et XIV il relate l’essentiel de ce que nous savons sur le rôle joué auprès de Néron par ce préfet du prétoire mort en 62. De la même époque datent les renseignements fournis par l’écrivain méchamment traité de « colporteur de ragots » et qui eut accès aux archives impériales en tant que secrétaire chargé de la correspondance publique latine des empereurs Trajan et Hadrien, Caius Suetonius Tranquillus, Suétone, dans sa Vie des Douze Césars rédigés entre 119 et 122. Evidemment le témoin direct que fut Lucius Annaeus Seneca, Sénèque, philosophe, conseiller politique et homme d’état, impliqué dans le cours même des événements qu’il commentera directement ou indirectement semble nous introduire au plus près du cœur de l’action. Quelles que soient les contraintes exercées à son égard par le Prince et son entourage ou par lui‐même pratiquant une forme d’autocensure politicienne, les réflexions et les activités de Sénèque paraissent avoir été rapportées avec objectivité par Tacite qui nous informe par exemple de cette réponse faite au tribun chargé de l’interroger au

moment où Néron cherchait à l’éliminer : « Je n’ai pas l’esprit enclin à la flatterie, et Néron le sait mieux que personne : il a plus souvent trouvé en moi un homme libre qu’un esclave ». Les propos mesurés et honnêtes de Tacite consacrés tant à l’action de Sénèque qu’à celle de Burrhus peuvent donc être considérés comme dignes de foi. Sur cette courte période où, de 51 à sa mort en 62, Sextus Afrianus Burrhus exerça les fonctions de préfet du prétoire qui assurèrent sa notoriété, nous avons besoin d’éclairer le contexte politique et sociétal dans lequel son action a pris sens. La plupart des historiens ou historiographes de l’antiquité privilégiaient les rôles joués par les « grands hommes », fussent‐ils grands par leur monstruosité ou une insigne incompétence plutôt que par une réelle stature d’hommes d’état. Or le regard le moins aveuglé par les a priori négatifs ne peut porter que sur une impressionnante galerie des monstres quand il s’arrête sur la redoutable famille que constitue la dynastie des julio‐claudiens issue de la succession du premier princeps, Caius Julius Caesar Octavianus Augustus, Auguste. Si le premier empereur, fondateur d’une organisation politique, administrative, sociale, religieuse et militaire qui dura cinq siècles en homogénéisant une vaste mosaïque de territoires et de peuples, si celui‐là fut une personnalité d’une envergure exceptionnelle, ses successeurs ,eux, peuvent se disputer à bon droit les palmes de la médiocrité, de l’ambition dévoyée ou de la férocité sanguinaire ! La conquête du pouvoir, l’ivresse de sa jouissance, l’illusion d’une toute puissance illimitée ne sont généralement pas affaires d’enfants de chœur et l’on comprend que la violence des luttes intestines puisse entrainer dans le gouffre des passions non maitrisées les esprits fragilisés par un environnement chaotique, un tempérament maladif ou une éducation déficiente. On mesure mieux alors la force de caractère et la détermination nourrie par des valeurs lucidement adoptées dont il faut faire preuve pour résister à une dissolution à laquelle tout vous encourage à participer. C’est vraisemblablement de cet héroïsme‐là, modeste, obstiné et mâtiné de réalisme, que les conseillers du prince, Burrhus et Sénèque, ont témoigné et dont la postérité leur a fait crédit. Au tribunal de l’histoire qui n’est pas toujours d’une impartialité rigoureuse, convoquons un instant Tiberius Claudius Drusus Nero Germanicus, ce Claude qui devient empereur à 52 ans presque malgré lui parce que son neveu Caius

Julius Caesar Augustus Germanicus, surnommé Caligula, est assassiné à l’âge de 29 ans par… un préfet du prétoire, Cassius Chaerea, membre d’une conspiration de prétoriens, sénateurs et affranchis, décidés à mettre un terme aux folies sanguinaires et aux gaspillages extravagants de celui qui fut d’abord, quoiqu’épileptique, un jeune homme instruit, intelligent et bon orateur. Claude, proclamé par les prétoriens en tant que seul représentant de la famille d’Auguste ayant survécu à diverses éliminations dynastiques, est confirmé par le Sénat et les cohortes urbaines convenablement « arrosées » de sesterces pour obtenir leur accord ! Cet intellectuel souffreteux au parler bégayant va s’inscrire en administrateur avisé dans la continuité de l’état voulu par Auguste, aussi attentif aux provinces qu’à la seule Rome et vigilant en matière de politique extérieure sans jamais combattre lui‐même. Décidé au début de son règne à gouverner avec la collaboration des sénateurs, il se heurte à leurs critiques et à leurs intérêts par sa volonté d’extension du droit de cité. Aussi s’appuya‐t‐il essentiellement sur l’armée et surtout sur les prétoriens et cela d’autant plus qu’il vivait dans la hantise de l’assassinat et des comploteurs qui, surpris, étaient impitoyablement sanctionnés. Mais le danger vint pour lui de son entourage le plus proche et prit l’apparence de ses deux dernières épouses. Celle dont la réputation à peine usurpée lui valut dans l’histoire le privilège ‐ douteux ‐ de métamorphoser son prénom en nom commun, la célébrissime Messaline complota activement pour se débarrasser d’un époux peu séduisant qui devait l’encombrer même si, aveuglement ou indifférence, il sembla supporter longtemps ses multiples incartades. Le complot déjoué, son statut de mère –au moins putative – du fils qu’elle avait eu avec Claude, Britannicus, ne lui évita pas d’être exécutée en 48. Tombant de Charybde en Scylla, il fut convaincu par son favori, l’affranchi Pallas, d’épouser la jeune Agrippine dont le seul tort était d’être sa nièce puisqu’elle était fille de son frère Germanicus, personnage valeureux et cher au cœur des romains, pas forcément décédé de mort naturelle ! Si l’inceste fut juridiquement contourné pour rendre le mariage possible, le malheur était entré dans le lit de l’empereur avec cette redoutable personne dont l’ambition en ces temps où le pouvoir s’exerçait rarement au féminin ne trouva à se satisfaire que par procuration, et notamment par celle du fils conçu lors d’un premier mariage qui, adopté par Claude en février 50 quelques mois

après l’avoir marié à sa fille Octavie, prit plus tard le nom de Nero Claudius Caesar Augustus Drusus Germanicus, plus familièrement connu sous l’appellation de Néron. Comme, en mère dévouée, elle redoutait que l’affection de l’empereur le conduisit à préférer pour sa succession son fils légitime, Britannicus, à son fis adoptif, elle jugea bon d’écarter ce risque en le faisant, discrètement à l’aide de poison dissimulé dans un plat de champignons, passer de vie à trépas et en prenant soin dans la foulée, avant que la mort de Claude ne soit ébruitée, de faire proclamer son fils par les prétoriens, promesse de dons substantiels à l’appui ! C’est donc dans un tel contexte fortement perturbateur

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