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Histoire De La Linguistique

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es affinités et à admettre que toutes ces langues appartiennent à une même famille ; cela avait été fait avant lui, par l’orientaliste anglais W. Jones, mais quelques affirmations isolées ne prouvent pas qu’en 1816 on eût compris d’une manière générale la signification de l’importance de cette vérité. Bopp n’a donc pas le mérite d’avoir découvert que le sanscrit est parent de certains idiomes d’Europe et d’Asie, mais il a compris que les relations entre langues parentes pouvaient devenir la matière d’une science autonome. Eclairer une langue par une autre, expliquer les formes de l’une par les formes de l’autre, voilà ce qui n’avait pas encore été fait.

Il est douteux que Bopp eût pu créer sa science, du moins aussi vite, - sans la découverte du sanscrit. Celui-ci, arrivait comme troisième témoins à côté du grec et du latin, lui fournit une base d’étude plus large et plus solide ; cet avantage se trouvait accru du fait que, par une chance inespérée, le sanscrit est dans des conditions exceptionnellement favorables pour éclairer cette comparaison.

Dés le commencement on voit surgir à côté de Bopp des linguistes de marque : Jacob Grimm, le fondateur des études germaniques (sa Grammaire allemande a été publiée de 1822 à 1836) ; Pott, dont les recherches étymologiques ont mis une somme considérable de matériaux entre les mains des linguistes ; Kuhn, dont les travaux portèrent à la fois sur la linguistique et la mythologie comparée, les indianistes Benfey et Aufrecht, etc.

Enfin, parmi les derniers représentants de cette école, il faut signaler tout particulièrement Max Muller, G. Curtius et Aug. Schleicher. Tous trois, de façon diverses, ont beaucoup fait pour les études comparatives. Max Muller les a popularisées par ses brillantes causeries (leçon sur la science du langage, 1861, en anglais) ; mais ce n’est pas par excès de conscience qu’il a péché. Curtius, philologue distingué, connu surtout par ses Principes d’étymologie grecque(1879), a été un des premiers à réconcilier la grammaire comparée avec la philologie classique. Celle-ci avait suivi avec méfiance les progrès de la nouvelle science, et cette méfiance était devenue réciproque. Enfin Schleicher est le premier qui ait essayé de codifié les résultats des recherches de détail. Son abrégé de grammaire comparée des langues indo-germaniques (1861) est une sorte de systématisation de la science fondée par Bopp. Ce livre qui a pendant longtemps rendu de grands services, évoque mieux qu’aucun autre la physionomie de cette école comparatiste, qui constitue la première période de la linguistique indo-européenne.

Mais cette école, qui a eu le mérite incontestable d’ouvrir un champ nouveau et fécond, n’est pas parvenue à constituer la véritable science linguistique. Elle ne s’est jamais préoccupée de dégager la nature de son objet d’étude. Or, sans cette opération élémentaire, une science est incapable de se faire une méthode.

Ce n’est que vers 1870 qu’on en vint à se demander quelles sont les conditions de la vie des langues. On s’aperçut alors que les correspondances qui les unissent ne sont qu’un des aspects du phénomène linguistique, que la comparaison n’est qu’un moyen, une méthode pour reconstituer les faits.

La linguistique proprement dite, qui fit à la comparaison la place qui lui revient exactement naquit de l’étude romanes, inaugurées par Diez, - sa Grammaire des langues romanes date de 1836-1838, - contribuèrent particulièrement à rapprocher la linguistique de son véritable objet.

C’est que les romanistes se trouvaient dans des conditions privilégiées, inconnues des indo-européanistes ; on connaissait le latin, prototype des langues romanes ; puis l’abondance des documents permettait de suivre dans le détail l’évolution des idiomes. Ces deux circonstances limitaient le champ des conjectures et donnaient à toute cette recherche une physionomie particulièrement concrète. Les germanistes étaient dans une situation semblable ; sans doute le protogermanique n’est pas connu directement, mais l’histoire des langues qui en dérivent peut se poursuivre, à l’aide de nombreux documents, à travers une série de siècles. Aussi les germanistes, plus près de la réalité, ont-ils abouti, à des conceptions différentes ce celles des premiers indo-européanistes.

Une première impulsion fut donnée par l’Américain Whitney, l’auteur

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