Histoire américano caribéenne

souvenir.

Dans un passage intitulé « Mémoire et imaginaire » Ricœur observe qu’une longue tradition philosophique, fait de la mémoire une province de l’imagination, laquelle 1

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été déjà depuis longtemps traitée avec suspicion comme on le voit encore chez Montaigne et chez Pascal. C’est encore le cas de façon hautement significative chez Spinoza.

Entre mémoire et imaginaire le lieu est de cette manière établi par l’association d’idée. La mémoire réduite au rappel opère ainsi dans le sillage de l’imagination. Or l’imagination est située au bas de l’échelle des modes de connaissances. C’est à contre-courant de cette tradition d’abaissement de la mémoire, dans les marges d’une critique de l’imagination qu’il faut procédés à un découplage de l’imagination et de la mémoire. En vue de différencier deux visées, deux intentionnalités : l’une, celle de l’imaginaire, dirigée vers le fantastique, la fiction, l’irréel, la passible, l’utopique ; l’autre, celle de la mémoire, dirigée vers la réalité antérieure, l’antériorité constituant la marque temporelle par excellence de la « chose souvenue » en tant que tel.

La connaissance historique procède à des opérations, qui sont au nombre de trois. Ces dernières sont définies comme suit par Ricœur :

1) Phase documentaire : phase qui se déroule dans la déclaration des témoins oculaires à la constitution des archives. Cette première phase se fixe pour programme épistémologique l’établissement de la preuve documentaire.

2) Le deuxième phase est celle qui concerne les usagers multiples du connecteur « parce que » répondant à la question « pourquoi ? ».

3) Phase représentative : c’est la phase de la mise en forme littéraire du discours porté à la connaissance des lecteurs d’histoire.

Selon Ricœur, l’enjeu épistémologique majeur se joue à la deuxième phase, celle de l’explication-compréhension.