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onnisme se distingue de la « très sérieuse » doctrine originelle du complot, en ce qu'il considère tout événement dont les faits ne sont

clairement établis, comme partie intégrante d'une machination savamment orchestrée par des élites obscures. Dans cette nouvelle conception, l’ignorance d'un élément matériel établit le complot qui sera par la suite fondé par les doutes, conséquences nécessaire de l’ignorance, première donnée du problème. La jonction entre ce doute et le résultat qu'est la déclaration du complot est réalisée par l'apport continue d'autres doutes, le tout faisant

l'objet d'un colmatage sémantique, afin de donner une vue plus scientifique à la chose. L'accumulation des doutes et des éléments obscures ont pour effet de bouleverser l'esprit des gens du commun ce qui rend plus aisée leur manipulation par le biais d'une schématique se voulant complexe sur la forme, mais absolument fausse dans le fond. Ce procédé permet aux théoriciens complotistes d'orienter la masse troublée par l'irrésolution desdits

éléments vers un objet sur qui l'on fera peser tout le soupçon résultant de l'incompréhension de la matérialité des faits sur lesquels les conspirationnistes spéculent. Cet objet sera en quelque sorte la donnée permettant la résolution de l'équation. Il convient d'ajouter que ce mouvement se réfère à un postulat incorrect qui réside dans le rejet volontaire de toutes coïncidences, assimilable en sociologie à l’omission de la fréquence de base2 qui est une notion expliquant l'oubli de considérer la probabilité statistique lorsque survient un événement. En ce sens le réputé dissident Noam Ch omsky affirma à l'occasion d'une interrogation portant sur le 11 septembre: « D’abord sur les preuves matérielles. Il y a des coïncidences inexpliquées, des témoignages personnels, mais cela ne pèse pas lourd. On en trouve dans n’importe quel événement mondial complexe. Au sujet des preuves matérielles, peut-on vraiment devenir un expert très qualifié en génie civil et mécanique en passant une heure ou deux sur Internet ? Si oui, il faut dissoudre les sections

1 Marc-Édouard Nabe, « L'homme qui arrêta d'écrire »

2 Aussi dit : « négligence de la taille de l'échantillon »

génie civil et mécanique du Massachusetts Institute of Technology. Si vous croyez réellement l’une ou l’autre de ces preuves, c’est simple : adressez-vous à des spécialistes capables de les évaluer »3. Il résulte de ces constatations premières que les fondements de la pensée conspirationniste s'avèrent inopérants pour comprendre les rouages du monde moderne, qu'en outre l'étude des relations internationales englobant la compréhension des rapports de force entre Etats requiert une méthodologie fondée sur des concepts clairs desquels ressortent des analyses scientifiques pour expliciter des événements. Il y aurait tant à ajouter sur la méthodologie des « théoriciens » du conspirationnisme. Par ailleurs force est de constater que nombre de ces théories trouvent un relai médiatique, or ce serait ces médias à qui incomberaient la fonction de noyer ledit complot dans une masse de problème sans intérêts. En réalité les médias, notamment la toile, sont curieusement inondés de reportages à tendance conspirationnistes, le groupe de mots « 11 septembre », seul tapés dans un moteur de recherche en est la traduction la plus patente. Des hommes très médiatiques sont les portes étendards de ces conspirationnistes oppressés par le système, l'on peut citer Jean-Marie Bigard, Thierry Meyssan, ou encore l'actrice Marion Cotillard. Il n'est certes pas question dans notre propos de nier l'implication de la franc-maçonnerie judaïque ou d'autres mouvances occultes dans les problèmes majeurs du monde musulman, il doit seulement être clarifié que la théorie poussée à son extrême remet par voie de conséquence son objet.

Effectivement, Noam Chomsky dans son livre intitulé « Comprendre le pouvoir » (troisième mouvement), s'interroge sur la pertinence et l'utilité de la qualification de « complot ». Ainsi il constate qu'il s'agit d’exagérations fantasmées dans des cas, d'incompréhension d'éléments matériels dans d'autres.

Il affirme ainsi: « pour chaque décision de planification dans la société, des gens se réunissent et tentent d'utiliser tout le pouvoir dont ils disposent pour parvenir à un résultat – disons que ce sont des « complots ». Cela signifie que presque tout ce qui se passe dans le monde relève du « complot ». Si le conseil d'administration de General Motors se réunit pour décider quelle type de voiture ils vont fabriquer l'année suivante, c'est un complot. Toute

décision commerciale ou éditoriale est un complot. Si le Département de linguistique où je travaille décide qui titulariser l'année suivante, c'est un complot . Evidemment, tout çà n'a aucun intérêt: toutes les décisions impliquent des gens. »4. Chomsky fait ici référence au caractère inapproprié de la déclaration du « complot » pour des faits – certes véridiques – mais qui s’inscrivent dans des stratégies de domination qui ont toujours existé, d'autant plus que l'attribution d'une qualification particulière à un ensemble de faits pourraient avoir comme conséquence d'en occulter d’autres plus importants mais moins médiatiques. Effectivement dans l'optique complotiste extrême, l'implication de ladite qualification suppose d'une part ; une bienfaisance naturelle de l'ensemble décideur donné, et d'autre part sa parfaite maîtrise de la situation et une intégration systématique de tout tiers évoqué par ledit ensemble. C'est donc une dichotomie intellectuellement inutile que les conspirationnistes ont théorisé. En parlant de l'assassinat de Kennedy, il ajoute:

« Tous ces gens qui font des recherches intensives extrêmement savantes simplement pour essayer de trouver qui a parlé à qui et déterminer les contours exacts de ce prétendu complot de haut niveau – c'est complètement n'importe quoi. Dès que vous vous penchez sur les différentes théories, pas une ne tient debout, ce n'est que de vent. Reste que dans de nombreux endroits la gauche est tombée en morceaux à cause de ce genre de pures mythologies »5. Ainsi les adeptes de la théorie du complot (poussée à son paroxysme le plus délirant) refusent toute considération d'un fait comme tel.

L'exagération conspirationniste qui fait l'objet de notre étude s'observe dans l'intégration, au sein du « complot », d'acteurs de la scène internationale

3 Noam Chomsky, « L'ivresse du pouvoir »

4 Noam Chomsky, « Comprendre le Pouvoir, Troisième mouvement » p. 221

5 Noam Chomsky, op. cit, p. 224

absolument étrangers aux intérêts de l'oligarchie mondialiste tant dénoncée, à travers ces théories. Si cette problématique méthodologique trouverait à se formuler de façon mathématique alors; A qui contrôlerait une masse M s'opposerait ouvertement à B or A serait allié de B pour une fraction de M laquelle prendrait pour allié C dont la zone d'influence serait en confrontation avec A duquel est dissocié la masse contrôlée par lui, ainsi ce C serait en guerre contre A et B; soit un raisonnement pour le moins flou dont on concède l'inapplicabilité eu égard aux alliances assumées de C sur une opération X, conjointement avec A, et ce, contre B. L'analyse la plus juste et la plus claire qui transparait de toute étude sérieuse et dont l’unanimité est certaine chez les politologues et théoriciens est celle selon laquelle; A est effectivement en guerre contre B, quant à C étant en guerre contre A mais ne s'alignant totalement sur sa vision est prêt à combattre B pour des raisons d'opportunités. Il sied à présent d'appliquer le principe au cas d'espèce: A est lapuissance occidentale à sa tête les États-Unis d’Amérique, B son opposant le plus hostile qu'elle tente (par d'habiles truchements) d'associer à elle pour réduire son influence, est constitué par les groupes jihadistes, emmenés par la nébuleuse al-Qaida, enfin C représente l'axe Irano-Vénézuélien : une alliance gaucho-fasciste. Ces protagonistes principaux exercent chacun leur influence selon leur capacité, sur les populations, les instances et lesdifférents États. Il sera ainsi sujet dans cet essai de démontrer par une analyse historico-politique et géostratégique que l'assimilation du groupe B, au groupe A est une escroquerie intellectuelle propagandiste et principale arme idéologique de C. De cette brève introduction se dégagent deux axes par

lesquels nous pouvons parcourir la matière: celui de la machination américaine contre le salafisme-jihadiste, avant-garde combattante de l'orthodoxie sunnite (I) et celui du jeu d'influence et d'expansionnisme opposant l'Iran aux mouvements salafistes jihadistes (II)

I.

La machination américaine contre le salafsme-jihadiste, avant-garde combattante de l'orthodoxie

Sunnite

Outre la diabolisation récurrente dont font l'objet les

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