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L'Analyse Keynesienne

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ies sont définies par rapport à une certaine quantité d’or fixe. Ce système disparaît pendant la première guerre mondiale. À la fin de la guerre, le Royaume-Uni souhaite retrouver sa position dominante par rapport à la livre sterling et rétablit donc ce système. Or, compte tenu de l’évolution des prix lors de la première guerre mondiale, il y a une dévaluation de la livre sterling.

Keynes s’oppose à cette réforme dans deux ouvrages :

( « Essai sur la réforme monétaire ».

( « Les conséquences économiques de M. Churchill ».

Churchill était à l’époque le chancelier des chéquiers (le ministre de l’économie).

Il dénonce cette surévaluation de la monnaie résultant du retour au système de l’Etalon Or et de la parité d’avant-guerre comme la cause du chômage élevé que connaît le Royaume-Uni.

Selon lui, le gouvernement devrait consacrer des sommes importantes à financer des travaux publics pour maîtriser le chômage, même si cela conduit à un déficit budgétaire important.

Il n’a pas d’échos faute de justifications théoriques suffisantes. Il va donc se lancer dans des recherches théoriques importantes.

Il publie alors un premier ouvrage théorique fondamental, « Traité sur la monnaie », en 1932, où il pose les bases des relations entre l’épargne, l’investissement, la déflation, le cycle économique et le chômage. Cet ouvrage va avoir un écho important, il va susciter de vives critiques. Il n’est lui-même pas satisfait.

Keynes va donc reprendre ses recherches. Il publie en 1936 un second ouvrage majeur, « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie ».

Cet ouvrage constitue une véritable théorie générale qui intègre la théorie des prix et de la monnaie dans une théorie de la production et de l’emploi.

Il propose une nouvelle approche de l’économie et une nouvelle politique économique.

En 1940, Keynes revient au trésor britannique en tant que conseiller. Il participe à trois missions essentielles :

( La première aboutit au rapport de Beveridge qui est à l’origine du système de sécurité sociale anglais.

( La seconde correspond à la rédaction du Livre blanc sur la politique de l’emploi.

( Il doit également représenter le Royaume-Uni dans les négociations avec les américains, qui aboutissent aux accords de Bretton Woods à l’origine du système monétaire international de 1945 à 1970 (jusqu’à ce que Wilson affirme que le dollar n’était pas convertible en or).

Keynes meurt en 1946 d’une crise cardiaque.

La pensée keynésienne domine la pensée économique à partir de la fin de la seconde guerre mondiale.

Selon lui, la théorie néoclassique (qui dominait auparavant) est un cas particulier d’équilibre de plein-emploi relevant d’une théorie plus générale d’une économie monétaire de production.

À partir de la seconde guerre mondiale, l’étude de la théorie générale montre qu’il existe des ambiguïtés dans l’analyse keynésienne qui permettent des compromis avec la théorie néoclassique :

( Il apparaît la possibilité de construire une théorie macroéconomique dans laquelle pourrait être intégrées certaines innovations keynésiennes dans le corpus des néoclassiques.

( L’économie est représentée comme un circuit keynésien dans lequel s’enchaînent les dépenses et les revenus. L’équilibre est réalisé suivant le processus néoclassique d’interaction entre les différents marchés.

( Le diagramme à 45° de Samuelson.

( Le modèle IS-LM de Hicks.

L’analyse keynésienne se singularise par rapport aux théories économiques qui se sont développées au XVIIeme siècle (théories classique, néoclassique, …) qui représentaient l’économie en terme de marché, car il s’agit d’une analyse en terme de circuit.

I – Le circuit économique dans l’analyse keynésienne

( L’analyse keynésienne se caractérise par cinq propriétés :

Il s’agit d’une analyse macroéconomique dont le cadre est l’économie nationale. Cette économie nationale est commandée par des rapports de force entre les groupes d’agents. Dans cette économie, la monnaie est directement intégrée dans le fonctionnement. Le marché ne peut être le régulateur de la vie économique.

Tous ces éléments font de l’analyse keynésienne une représentation en terme de circuit.

1) Les agents économiques et leurs comportements

Dans cette analyse économique, les grandeurs économiques que l’on observe ne sont pas les résultats des actions des agents pris individuellement, mais ces grandeurs économiques intègrent également la présence de contraintes ou de conventions sociales ou institutionnelles, exogènes au système économique. Le comportement des agents est défini par le groupe auquel ils appartiennent, et ce comportement est appréhendé au travers des rapports de force qui existent entre les groupes d’agents.

a) Les ménages

Les ménages peuvent être considérés soit comme consommateurs, soit comme salariés.

En les considérant en tant que consommateurs, les ménages sont dans une situation d’incertitude comme les autres agents économiques (référence aux mathématiques et aux probabilités), mais contrairement aux d’autres agents économiques, ils sont incapables d’aller au-delà de cette incertitude, c’est-à-dire qu’ils sont incapables d’anticiper.

En économie, la notion d’incertitude est le fait qu’on est effectivement confronté à un futur inconnu. Tout le problème est de savoir si l’on est capable ou non de transformer l’incertitude en risque, c’est-à-dire d’être capable d’identifier les évènements susceptibles de se produire dans le futur, à des échéances plus ou moins éloignées, et de distribuer à ces évènements des probabilités de réalisation. Anticiper correspond donc à un calcul de risque en fonction de la probabilité de réalisation des différents évènements possibles et permet donc de prendre par avance les mesures nécessaires pour tirer parti des évènements prévus.

Selon Keynes, les ménages sont incapables de transformer l’incertitude en risque, ils sont donc incapables d’anticiper, donc incapables de tirer parti d’un événement prévu, c’est pourquoi il les qualifie de myopes.

Cette myopie les conduit à adopter un comportement routinier et mimétique.

Un comportement routinier signifie que les ménages vont toujours faire la même chose. Cela a une conséquence dans la représentation du circuit keynésien.

Un comportement mimétique signifie que les ménages sont incapables d’avoir des informations à l’exception de savoir ce que font les autres ménages. Ils vont donc adopter le comportement des autres ménages. Ce comportement est dominé par les conventions sociales : les ménages ont le même comportement que les autres ménages de la catégorie sociale à laquelle ils appartiennent.

En tant que salariés, les ménages s’expriment au travers des syndicats dont l’objectif est de faire en sorte que les salaires fixés soient les plus élevés possibles. Les syndicats tentent de fixer le salaire maximal au niveau nominal (salaire monétaire). Cela permet d’acheter des biens et services, mais le volume de biens et services que l’on peut acheter est conditionné également par le prix de ceux-ci. Les syndicats ont pour objectif d’augmenter le pouvoir d’achat des ménages. Pour Keynes, les syndicats sont dans l’incapacité de pouvoir anticiper les évolutions de prix, donc de pouvoir anticiper les salaires réels. Ils vont donc s’attacher aux salaires nominaux.

Ils n’auront donc pas beaucoup de pouvoir également, car ils seront également incapables de transformer l’incertitude en risque.

Finalement, les ménages, en tant que consommateurs, auront peu de pouvoir et en tant de salariés, cela va dépendre de la situation de l’activité économique : S’il y a un besoin de main-d’œuvre des entreprises, leur pouvoir va augmenter.

b) Les entreprises

Les entreprises, selon Keynes, sont dans une situation dominante car elles ont la capacité d’anticiper et de transformer l’incertitude en risque, compte tenu des moyens dont elles disposent. Elles peuvent prendre à l’avance les mesures nécessaires pour tirer parti des évènements prévus.

Le fonctionnement de l’économie part des entreprises et de l’anticipation que ces entreprises font de la demande qui va s’adresser à elle (la demande effective). C’est à partir de cette anticipation de la demande effective qu’elles vont définir leur niveau de production, et à partir de cela, la quantité de main-d’œuvre nécessaire ainsi que le prix des biens produits.

Toutefois, même si elles sont dans une position dominante, elles sont dans un double rapport de force :

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