DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

La Querelle Des Anciens Et Des Modernes : (1653 - 1714)

Documents Gratuits : La Querelle Des Anciens Et Des Modernes : (1653 - 1714). Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 9

son temps et ne pas considérer les Modernes comme inférieurs à leurs ancêtres.

ET Les conciliateurs (Saint-Évremond, Fénelon, Fontenelle) osent une position médiane ( ils sont au centre) : la littérature antique doit être considérée comme un exemple, mais ne doit pas freiner l'évolution en restant le seul et unique modèle.

II. Les faits marquants :

1676 - 1677 : L'affaire des inscriptions. Les inscriptions sur les monuments officiels doivent-elles être faites en latin ou en français ?

1687 : Le règne de Louis XIV est-il supérieur à l'antiquité, comme l'écrit Perrault dans son poème à la gloire du roi soleil ?

1697 : Réconciliation, mais avantage des modernes.

1713 - 1714 : querelle homérique. Homère était-il un génie ?

Conséquences :

Le public perd en partie sa ferveur dans le classicisme : l'esprit critique de Perrault ou Thomas Corneille a gagné. La doctrine classique n'est plus aussi solide après la mort de Louis XIV, en 1715.

III. L’ histoire de la querelle :

Au XVII° siècle éclata une vive querelle qui, malgré qu'on ait tendance à l'oublier, marqua profondément le monde de la littérature.

Cette querelle, entre les tenants des « Anciens » et ceux des « Modernes, » fut source de divers ouvrages, certes, mais fut aussi le prétexte à une réflexion plus poussée quant au devenir de la littérature. Nous n'avons qu'à penser au merveilleux chrétien dont les Modernes ont vanté les mérites et qui, pourtant, ne s'épanouira véritablement qu'au XIX° siècle avec Chateaubriand. En fait, ce questionnement quant au devenir de la littérature montre bien le centre même de la querelle: la préservation de la tradition s'opposant à l'idée du progrès. Tandis que les tenants des Anciens s'acharnent à ce que l'on protège nos acquis grecs et latins, les défenseurs des Modernes, eux, prônent ce progrès, ils ont ce désir systématique de changer le monde. Cette idée sera reprise au XVIII° siècle où elle sera exaltée à travers les sciences, la raison et l'esprit critique, notamment avec les encyclopédistes tels que Diderot et D'Alembert. Si d'un côté Boileau, Racine, Bossuet, La Bruyère, La Fontaine, Dacier, Ménage et Huet n'apportent pas de nouvelles idées, de l'autre, Perrault, Fontenelle, La Motte, Terrasson, Saint-Èvremond, Quinault mettent en lumière des traits importants de la nouvelle littérature, veulent apporter des changements et s'opposent aux traditions. Les uns doivent donc défendre leur cause, car les autres la remettent en question en apportant un élément nouveau, à savoir l'idée de Progrès. La querelle des Anciens et des Modernes se déroule en trois étapes, la première querelle (dont les deux principaux protagonistes furent Boileau pour les Anciens et Perrault pour les Modernes) et la seconde (opposant Mme Dacier à Antoine Houdar de la Motte).

· La première étape de la querelle (1637/1687) :

La principale querelle des Anciens et des Modernes suit plusieurs polémiques qui ont lieu au sein de l’Académie française (Institut de France). La première est la querelle du Cid : en 1637, l’Académie reproche à Pierre Corneille de ne pas respecter les principes de la tragédie régulière. Le deuxième débat porte sur l’épopée et le poème héroïques. Nicolas Boileau, dans son Art poétique (1674), condamne les tentatives de création d’une épopée nationale, faisant appel au « merveilleux chrétien », préconisant le respect des modèles grecs et latins, le recours à la mythologie. La première étape s’achève avec la querelle des inscriptions qui pose la question suivante : faut-il ou non employer le français plutôt que le latin pour les inscriptions faites sur les œuvres et les bâtiments ?(1676/1677).

· La deuxième étape : la principale querelle (1687-1694) :

La querelle des Anciens et des Modernes s’engage réellement en 1687,

Pour les tenants des Modernes, tout écrit du XVII° siècle l'emporte sur ceux de l'Antiquité par «l'esprit d'ordre et de clarté» (Terrasson) qui l'anime. Fort de l'esprit de raison, Perrault ira même jusqu'à dire, tout comme Terrassons, que L'Iliade se «détruit elle-même» par manque de raisonnement logique. Chez les Modernes, écrit Lombard, «les qualités rationnelles, le plan, la régularité, la vraisemblance, passent avant toutes les autres».

Perrault critique les auteurs classiques les plus respectés comme Homère et Ménandre et se place au-dessus de tous les siècles précédents , nous pouvons le voir dans son poème « le Siècle de Louis le Grand » ou il a écrit « Et l’on peut comparer sans craindre d’être injuste, / Le siècle de Louis au beau siècle d’Auguste ».

Indigné pas ses écrits Jean de la fontaine partisan des « Anciens » répond à ce poème par son Épître à Huet : « Quand notre siècle aurait ses savants et ses sages, / En trouverai-je un seul approchant de Platon ? ». Peu après, Jean de La Bruyère publie ses Caractères (1688), ouvrage dans lequel il loue de la même façon la perfection des Anciens et prône leur imitation : « Combien de siècles se sont écoulés avant que les hommes, dans les sciences et dans les arts, aient pu revenir au goût des anciens et reprendre enfin le simple et le naturel ! ».

Perrault ne manque pas, dans Le parallèle des Anciens et des Modernes, de justifier ses propres écrits en montrant la grandeur de la raison humaine: «les écrivains modernes leurs donnent ordinairement des bottes de sept lieues, comme des grandes échasses avec lesquelles ces ogres sont en moins de rien partout où ils veulent: au lieu qu'on ne sait comment s'imaginer que les chevaux des Dieux fassent d'un seul saut une si grande étendue de pays».

On reconnaît la critique adressée aux poètes antiques où Perrault ne manque pas de montrer comment lui fait les choses. Les bottes de sept lieues se retrouvant dans ses propres écrits, dont dans Le Petit Poucet, il précise que cette façon de faire les choses est plus logique et plus raisonnable que de laisser croire aux pauvres lecteurs que des chevaux peuvent parcourir cette même distance en un seul bond. C'est ce genre de bizarrerie, de naïveté qu'il reproche, entre autres, à Homère. Les Anciens, pour répliquer à ce genre d'attaque, apportent l'argument selon lequel on ne peut juger une oeuvre d'il y a deux mille ans en s'appuyant sur des principes et des règles modernes.

Les Modernes avaient l'appui de beaucoup plus de gens que les Anciens dans cette première querelle, parce que leurs idées sont plus séduisantes et mieux adaptées à l'évolution du siècle. Alain Viala, dans Le palmarès de la querelle, indique que la majorité des écrivains de l'époque étaient rassemblés par les idées des Modernes. On ne sera donc pas surpris de voir chez les Modernes des critiques plus acerbes à l'égard de leurs adversaires, car ils bénéficient de la protection de leurs partisans. Ainsi, Perrault, dans son Apologie des femmes, peut écrire, visant Boileau, cette remarque plutôt aigre:

« S'il joint à ces talents l'amour de l'antiquaille,

S'il trouve qu'en nos jours on ne fait rien qui vaille,

Et qu'à tout bon moderne il donne un coup de dent,

De ces dons rassemblés se forme le pédant,

Le plus fastidieux comme le plus immonde

De tous les animaux qui rampent dans le monde »

Si les Anciens ont toutefois raison sur un point, et qu'ils ont aussi le dessus, c'est qu'ils reprochent aux Modernes leurs mises en prose de textes antiques, ce qui suppose une traduction. Or, la plupart des Modernes ne connaissaient ni le latin, ni le grec, ou peut-être vaguement. Perrault et sa troupe prétendaient trouver chez Homère et Virgile d'ignobles tournures de phrases. Pourtant, Boileau et La Fontaine, par leur connaissance des langues anciennes, pouvaient leur prouver le contraire en reprenant les vers originaux. Terrasson, pourtant Moderne, concèdera sur ce point la victoire à Boileau qui critique la critique même de son ami Perrault. Toutefois, Boileau perd de son aisance lorsqu'il est question de s'aventurer

...

Télécharger au format  txt (13.3 Kb)   pdf (121.1 Kb)   docx (11.6 Kb)  
Voir 8 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com