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La célébration du monde ne repose-t-elle que sur l’éloge de la nature dans « Sido » et « Les vrilles de la vigne » ?

Fiche : La célébration du monde ne repose-t-elle que sur l’éloge de la nature dans « Sido » et « Les vrilles de la vigne » ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  25 Avril 2023  •  Fiche  •  2 301 Mots (10 Pages)  •  3 733 Vues

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La célébration du monde ne repose-t-elle que sur l’éloge de la nature dans « Sido » et « Les vrilles de la vigne » ?

Argument 1

Dans Sido et Les Vrilles de la vigne Colette rend hommage à ce qui l’entoure car elle préfère ne retenir que les éléments positifs et ne pas se laisser envahir par des souvenirs négatifs. En effet, cela s’applique tout d’abord aux êtres qui constituent son monde, son univers. Cette vision du monde s’exprime dans Sido, qui n’est rien moins qu’un chant d’amour dédié à sa mère. Colette idéalise la figure maternelle : « je la chante de mon mieux » nous dit-elle. Dans la première partie consacrée à cette mère, celle-ci est représentée comme une figure tutélaire, une déesse au centre de son jardin. L’amour fou du père pour cette femme extraordinaire renforce la célébration et même la dernière partie, consacrée aux frères et à la sœur, reste marquée par la présence de Sido, puisque Colette explique qu’elle ne fait que reprendre « les récits maternels ». Par exemple,Colette souhaite aussi rendre hommage aux figures moins solaires, qui pourraient passer pour des ratés, tels le père « mal connu, méconnu » ou les « Sauvages », ses frères et sa sœur, dont elle loue le rapport unique à la nature et l’attitude libre. Elle idéalise ainsi Léo, qui pour elle n’est pas un inadapté social mais « un sylphe de soixante-trois ans ». Les Vrilles de la Vigne révèlent également cette célébration des êtres : Colette évoque avec tendresse l’« héroïsme de poupée » de son amie Valentine (« De quoi est-ce qu’on a l’air ? »). Mais Colette aime tous les êtres vivants et en particulier les animaux. Cet amour est perceptible dans la description si précise du comportement de Nonoche – sa chatte – et dans les dispositifs narratifs qui consistent à mettre les animaux au premier plan en leur donnant la parole : « Dialogue de bêtes », « Toby-chien parle »… Par conséquent, elle ne cesse, dans un va-et-vient permanent, de personnifier les animaux et d’animaliser les humains.

Introduction

Dans "Sido" et "Les vrilles de la vigne", Colette célèbre le monde qui l'entoure, en mettant particulièrement l'accent sur la nature. La question de savoir si cette célébration repose uniquement sur l'éloge de la nature mérite une réflexion approfondie. Dans cette dissertation, nous examinerons d'abord comment la nature est célébrée dans l'œuvre de Colette, puis nous montrerons que cette célébration dépasse le simple éloge de la nature, avant de conclure sur la conception du bonheur qui se fait jour.

La célébration du monde ne repose-t-elle que sur l’éloge de la nature dans « Sido » et « Les vrilles de la vigne »?

I La célébration de la nature dans l'œuvre de Colette

Une invitation à la contemplation

L'œuvre de Colette invite à la contemplation et à l'observation du monde naturel qui nous entoure.

Dans "Sido", la mère de la narratrice enseigne à sa fille l'importance de contempler la nature, comme en témoigne la citation « Chut ! ...Regarde... » (p. 61). Cette leçon est reprise par la narratrice lorsqu'elle s'adresse à son amante dans « Le Dernier feu ». Colette insiste sur l'importance des sensations dans la relation avec la nature, convoquant la vue, l 'odorat et le goût pour créer une expérience sensorielle complète.

Par exemple, dans "Le dernier feu", toutes les sensations se rejoignent et se répondent. Ainsi, la nature est non seulement contemplée, mais également vécue grâce au corps, créant une communion entre l'homme et la nature.

2 La célébration du jardin et des paysages

Colette célèbre le jardin d'enfance et les paysages qui ont marqué sa vie. En effet, l’écrivaine magnifie l'exubérance de la végétation et la pureté inégalable des saisons, comme en témoigne l'exaltation lyrique dans "Sido" (p.48-49). La nature permet de faire le lien entre le passé et le présent et de poser une identité stable de l'être. Colette évoque également les campagnes de son enfance et les forêts qui ont marqué sa vie. Par exemple, dans « En marge d’une page blanche » (p. 252), la forêt de Crécy provoque une ivresse sensuelle qui fait renaître des images d'enfance.

La nature est célébrée à travers les différents paysages qui ont jalonné la vie de Colette, créant un lien émotionnel fort entre l'auteure et l'environnement.

3 Une célébration quasi religieuse de la nature

La nature est célébrée de manière quasi religieuse, remplaçant toute religion humaine. Colette décrit le personnage maternel vénérant les fleurs au point de les refuser aux morts et aux fêtes religieuses. La nature est animée, vivante et mérite le respect. Les animaux occupent également une place importante dans l'œuvre de Colette, participant à ce culte de la nature avec un traitement particulier et plein d'humour. Par exemple, Colette rapproche de mille manières ses animaux de sa personne, célébrant ainsi leur vie commune et la vie qui leur est commune, comme on peut le voir à travers Kiki la Doucette et Toby le chien. La nature est donc célébrée de manière quasi religieuse, englobant à la fois la végétation et les animaux qui peuplent l'univers de Colette.

II. La célébration du monde dépasse le simple éloge de la nature

1 La nature célébrée à travers les êtres qui l'aiment

Colette célèbre la nature à travers les êtres qui lui sont attachés, notamment sa mère et ses frères. Sido, la mère de Colette, est émerveillée par toutes les manifestations de la nature et est décrite comme une déesse qui communique avec la nature. Les frères de Colette, surnommés "Les Sauvages", sont également célébrés pour leur proximité avec la nature et leur refus des conventions sociales. Dans "Sido" (p. 57-58), on peut lire le refus de Sido de gratter la terre pour savoir ce qui a été planté, témoignant de son respect pour la nature. La célébration de la nature est donc étroitement liée aux personnages qui entourent Colette et qui partagent son amour pour la nature.

2 La diversité du monde et des expériences

L'écrivaine s'intéresse à la vie sous toutes ses formes, à la diversité des milieux sociaux et des expériences. En effet, Colette porte un regard ironique et tendre sur la bourgeoisie et la vie mondaine, ainsi que sur la diversité des paysages et des rencontres qu'elle fait. Elle aborde des thèmes variés, tels que la mode, le qu'en-dira-t-on, ou encore la vie des artistes dans les coulisses des music-halls. Par exemple, dans "De quoi est-ce qu'on a l'air ?", Colette décrit avec humour et finesse les contraintes de la vie sociale et la prison du qu'en-dira-t-on (p.218-219). La célébration du monde chez Colette dépasse donc le simple éloge de la nature et englobe la diversité des expériences et des milieux sociaux.

3 L'éloge de la liberté

Colette célèbre la liberté sous toutes ses formes, y compris la liberté de vie et la liberté de forme dans son écriture. L'auteure revendique son indépendance et sa liberté de choisir sa vie, d'échapper aux contraintes de la vie sociale et d'accepter la souffrance et la tristesse. Elle fait preuve d'une grande variété d'écriture dans "Les vrilles de la vigne", témoignant de sa liberté de forme et d'expression. Dans "Music-halls", Colette décrit l'envers du décor et la fatigue des danseuses, comparées à "une portée de chats orphelins", soulignant ainsi sa liberté de ton et de vie. La célébration du monde chez Colette passe également par un éloge de la liberté, tant dans sa vie personnelle que dans son écriture.

Si la célébration du monde dans "Sido" et "Les vrilles de la vigne" repose en grande partie sur l'éloge de

la nature, elle ne se limite pas à cet aspect. Colette célèbre également les personnes qui partagent son amour pour la nature, la diversité du monde et des expériences, ainsi que la liberté sous toutes ses formes. À travers son écriture poétique et évocatrice, Colette nous invite à contempler le monde qui nous entoure et à apprécier la vie dans toute sa complexité.

III La quête du bonheur à travers la célébration du monde

7 L'acceptation de la souffrance et de la tristesse

Colette célèbre la vie en acceptant également ses aspects douloureux et tristes. Dans son œuvre, l'auteure embrasse la souffrance et la tristesse comme faisant partie intégrante de l'existence humaine. Elle ne cherche pas à les éviter, mais plutôt à les comprendre et à les accepter. Cette approche réaliste et profondément humaine

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