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Le Bonheur

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s une stabilité insatisfaisante (lorsque l’on mérite son bonheur), soit une satisfaction instable (lorsque l’on l’acquiert par la chance). Double impossibilité. Il semble qu’aucune réalité ne corresponde à la définition du bonheur. Est-il alors une pure illusion ?

En premier lieu, on peut établir un rapport entre le bonheur et la vertu. Être heureux serait être capable de se stabiliser, de réguler sa vie.

L’expérience que nous faisons du bonheur est une expérience de désir. Le bonheur c’est d’abord un objet de désir. « Tous les hommes cherchent à être heureux, jusqu’à ceux qui vont se pendre » (Pascal). Le bonheur est donc un désir universel, et ceux qui ne sont pas heureux vont se suicider pour trouver le bonheur dans une autre vie. Le bonheur serait un désir universel, spontané, sans limites. Celui qui cherche à être heureux cherchera toujours autre chose pour être heureux. Logique de surenchère, de passion. Le bonheur nous mènerait à la démesure. Pour les grecs, la démesure c’est l’insatisfaction permanente. L’hubris. Platon donne une métaphore de cette passion pour le bonheur → Mythe de Danaïde. (Note pour Doudou : Les Danaïdes sont 50 jeunes filles, filles du roi Danaos, punies par les Dieux pour avoir égorgé leurs maris, qui étaient aussi leurs cousins, la nuit des noces. Les punitions des Dieux sont toujours atroces puisqu’elles sont à répétition jusqu’à l’infini. Les Danaïdes sont condamnées aux enfers et doivent remplir un tonneau jusqu’à ce qu’il soit plein, qui en fait est percé. Il ne se remplira donc jamais.)

L’âme de l’homme passionné, celui qui recherche un bonheur sans cesse nouveau, serait semblable au tonneau des Danaïdes. Jamais satisfait.

A l’inverse, cette passion pour le bonheur, cette recherche frénétique n’est pas une condamnation mais ce qui nous maintient en vie : un élan vital.

Dialogue de Platon : Gorgias, où Socrate emploie ce fameux mythe.

D’un coté Socrate dit que le bonheur consiste a réguler, accepter ce qui est suffisant, de l’autre coté, Calliclès dit qu’au contraire, le bonheur consiste à vivre en permanence avec une passion à satisfaire. Deux visions opposées. On comprend ainsi que le bonheur est toujours quantifié. Il nous manque toujours quelque chose, on est plus ou moins heureux, et si on obtient plus, on aurait peut être tout pour être heureux. Mais on ne l’atteint jamais. L’erreur que relève Platon, c’est de vouloir quantifier le bonheur. Il faudrait alors redéfinir le bonheur non pas comme un ensemble d’acquisitions mais plutôt comme une vertu. C’est ce que les grecs définissent comme le souverain bien. Le bien par rapport auquel tous les autres biens ne sont que des moyens. (Le souverain bien est l’état de bonheur, tous les autres biens tels que l’argent, la réussite, l’amour... Ne seraient que des moyens, pour atteindre l’état de bonheur).

Théorie élaborée par l’eudémonisme. Courant philosophique propre à l’antiquité grecque. Illustré par Epicure ou par les stoïciens.

Pour ces philosophes grecs, le bonheur est le propre de l’âme. Ce n’est que par notre esprit, notre équilibre psychologique que l’on pourrait prétendre être heureux.

Ataraxie → Absence de troubles de l’âme.

Etre heureux est donc le fait de ne pas éprouver de douleur ? Finalité atteinte que par l’effort vertueux de renoncer aux passions qui nous déstabilisent, qui nous font souffrir. D’où le renoncement à certains désirs.

Aristote dit que le bonheur ne peut être seulement qu’un état d’âme mais une réalisation de soi même. Le bonheur a bien une réalité objective qui est l’actualisation de nos facultés. Aristote explique que réaliser ses facultés c’est suivre l’ordre de la nature. Qui est un ordre objectif. Il y a dans la nature une hiérarchie → l’esprit vaut mieux que l’estomac. Nous ne sommes donc objectivement heureux que selon l’ordre que nous indique la nature. Il y aurait donc dans les conditions mêmes du bonheur les conditions de la vertu.

En second lieu, le bonheur serait-il donc seulement une impression subjective ? C’est ce que nous disons le plus souvent : nous nous étonnons à quel point quelques personnes prétendent être heureux.

Chacun éprouve un sentiment différent vis à vis du bonheur. Le bonheur serait différent pour chacun ; donc pas de définition, pas de réalité. Simplement une impression subjective.

Il n’y a donc pas de modèle de bonheur. Les hommes se sentent heureux, mais ne le sont pas. Toute vie pourrait alors être considérée comme heureuse.

On en arriverait presque à l’absurdité que la vie de l’esclave est heureuse.

Ne faudrait-il pas un minimum de dignité pour être heureux ? L’esclave pourrait-il vraiment être heureux ? Est-ce que toutes les vies se valent ?

Non. Il n’a pas la dignité humaine qu’on lui doit.

Y aurait il un critère objectif de bonheur ? Qui pourrait décider que serait le bonheur ? Quelqu’un peut-il décider à ma place d’être heureux ?

Cela voudrait dire que quelqu’un d’autre pourrait m’obliger à être heureux selon sa volonté, ce qui est absurde. Double difficulté : si le bonheur est un sentiment, il sombre dans le relativisme, deuxième difficulté, s’il est objectif cela conduirait alors à déterminer le bonheur de chacun de manière abstraite.

Cependant, les grecs anciens, Epicure par exemple, posaient un véritable critère du bonheur : la nature. Constituant à la fois un ordre logique d’organisation et une limite. Se mesurer à la nature permettait à la fois d’organiser la réalisation de soi, de vivre de manière cohérente, et en même temps la nature nous indique des limites à ne pas franchir : La nature semble être un réel garde fou contre les passions et la démesure. Nous ferions mieux de nous fier à la nature, au temps. La force des choses c’est aussi un rapport au temps.

La nature serait la seule garantie contre la démesure des passions.

La nature a cependant changé depuis le temps des Grecs. La nature n’a plus de limites, nous ne pouvons plus en faire un modèle. La nature serait donc un système infini. Le seul critère de bonheur serait finalement le choix personnel des individus. La condition serait donc d’avoir choisi soi même son style de vie. Le bonheur serait donc l’expression du choix individuel. Le bonheur en est même devenu un enjeu politique : Tout système politique devrait viser la garantie pour chacun d’être heureux. Ou plutôt la liberté pour chacun d’être heureux. La liberté individuelle. Le bonheur devient une valeur sociale et politique. La recherche du bonheur est d’ailleurs inscrite dans la déclaration d’indépendance américaine. Chacun pourrait choisir pour lui même son genre de vie, de sorte qu’il y aurait une désamination du bonheur. Chacun son bonheur. Autant de formes de bonheur que d’individus. Chacun serait le seul juge de son bonheur → dispersion individualiste.

Le bonheur ne peut être relativiste, le bonheur ne peut avoir de critères objectifs, de modèles. Le bonheur ne peut être que l’expression du choix individuel. Mais alors on revient à l’impression subjective, une appréciation subjective, qui débouche sur de l’individualisme, qui lui débouche sur des troubles pour la coexistence, des troubles sociaux et politiques.

En troisième lieu, pourrait-on alors dépasser cet individualisme en articulant le bonheur à la morale ? Fondement de bonheur qui serait le même pour tous. Condition préalable du bonheur : Dignité.

Kant qui est le philosophe de la morale, définit la morale par le devoir. « Accomplir son devoir par devoir ». Pour Kant, ce n’est pas en vue d’être heureux que nous accomplissions notre devoir mais uniquement par respect de la loi morale. Il serait tout à fait acceptable pour Kant d’être moral sans être heureux. Le bonheur serait opposé au devoir par nature, objet d’une inclination naturelle, qui pourrait nous pousser vers le vertu ou le vice. Le bonheur est un objet de tendance naturelle. Le bonheur est sensible pour Kant. Le bonheur fait toujours l’objet d’un certain calcul. Le bonheur est toujours intéressé, calculateur. Faire son devoir c’est être au contraire désintéressé. Donc a priori, cette articulation entre bonheur et morale semble impossible car les perspectives

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