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Le Bourru, 316 avant J.C

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Par   •  24 Octobre 2018  •  Cours  •  1 650 Mots (7 Pages)  •  597 Vues

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Commentaire composé

Le Bourru, 316 avant J.C

 Acte I, scènes 2 et 3.

Travail d’annonce, qui fait monter la tension avec l’apparition du personnage éponyme (qui a donné son « nom » ou son caractère à la pièce de théâtre) de la pièce.

  • Problématique : L’entrée en scène retardée de Cnémon – Comment est construite cette entrée, quel(s) effet(s) produit-elle ? 

Mise en valeur par la dynamique du suspense + scène très comique avec la scène typique de l’esclave poursuivi.  Esclave ne cesse de dire que son poursuivant est terrifiant ➔ personnage terrifiant + pathétique dans un contexte comique = vieux fou qui éloigne tout le monde de lui. Ces deux sentiments sont, selon Aristote, les deux sentiments produits par la catharsis tragique : ambivalence du misanthrope sur la cible de la satire (qui fait rire et qui est condamné) ➔ Travail sur le comique et l’ambivalence. La présence du misanthrope induit une hésitation, une oscillation sur les genres littéraires qui vont être exploités.

[pic 1][pic 2]

        Le Bourru de Ménandre est une comédie grecque datant de 316 avant J.C. Cette œuvre relate la manière dont un père misanthrope, Cnémon, menace de faire obstacle au bonheur de sa fille qu’un jeune homme riche, Soscrate, souhaite épouser.

Les deux scènes que nous allons étudier nous permettent justement, de découvrir Cnémon et nous donnent à voir la première confrontation avec le jeune amoureux, finissant de poser une situation initiale …conflictuelle. Le mariage projeté n’aura rien d’évident, tant il est impossible de parler au père de la promise !

Nous assistons à la préparation de l’apparition, avec le récit de l’échec essuyé par Pyrrhias en Acte I, scène 2 puis enfin l’entrée de Cnémon en Acte I, scène 3 sui vient confirmer ses dires.

Nous nous demanderons donc comment cette entrée en scène retardée met en valeur le terrible bourru et ce qu’elle nous révèle déjà de son ambivalence : quel effet est-il produit par l’apparition. Les deux scènes sont marquées par un franc comique, comme nous le verrons dans une première partie. Et pourtant Cnémon, personnage de l’excès, s’il est bel et bien drôle, comme nous le montrerons en deuxième partie, suscite aussi, et ce sera l’objet de notre troisième partie, la peur et la pitié ; soit les émotions tragiques qui sont associées à la tragédie – il y a en lui un potentiel tragique.

  1. Deux scènes comiques.
  1. Le « servus currens » : dialogue haletant.

« Servus currens » : scène traditionnelle du théâtre gréco-latin de la tragédie et de la comédie. Ce type de scène joue sur une entrée spectaculaire d’un esclave qui arrive en bout de course. Le personnage fait rire dès son entrée en scène car ce rôle comporte une forte part de mimes, de gesticulations solidaire avec la parole car elle va être marquée par cette course = marques d’émotions, de panique, d’essoufflement, de colère. Pan : dieu de la Panique ➔ omniprésence du dieu.  Le disocurs de Pyrrhias est retardé par :

  • Aposiopèse : interruption du discours, traduisant une émotion ou une hésitation (phrases non terminées, points de suspensions, …).

  • Stichomythie : Phase du dialogue théâtral où les prises de parole des différents interlocuteurs se réduisent à un vers ou moins.

Ces effets gardent le suspens sur les informations que Pyrrhias doit donner à Sostrate, de plus il semble très incohérent. Sostrate ne comprend pas ➔ il ne cesse de répondre aux exclamatives de Pyrrhias par des interrogatives. L’ami de Sostrate comprend tout = Sostrate est aveuglé par l’amour donc ne peut comprendre ➔ il se sauve sans demander son reste avec Pyrrhias.

Personnages = instruments pour introduire les personnages plus complexes.

  1. Courage, fuyons ! Un rythme mouvementé.

Dans ces deux scènes : ballet d’entrée et de sortie autour du personnage de Sostrate qui est le seul à rester immobile, comme pétrifié comme le souhaite Cnémon.

Jeu sur l’espace très important pour la pièce : Pyrrhias brode d’abord beaucoup sur le vocabulaire de la fuite nécessaire à cause du franchissement du champ de Cnémon. Misanthropie = volonté de sauvegarde des distances. Il y a d’emblé un mouvement de fuite = alors que la scène vient seulement de se peupler, elle menace déjà de se vider. C’est le cas de l’ami de Sostrate qui disparaît avec son juron « Au Diable ! », v.112 = annonce son changement d’attitude : il amorce un recule piteux en empruntant un proverbe des travaux d’Hésiode (v.127-128) = présent de vérité intemporelle. Ils e fait la voix de la raison, de la sagesse proverbiale mais Sostrate relève l’écart entre eux deux : il voit de la lâcheté dans ce que son ami et l’esclave lui présentent de raisonnable.

Sostrate se retrouve seul en scène à la fin de la scène 2. Puis arrive le bourru. Il fini de préparer l’entrée de Cnémon en orchestrant un effet de peur permanente. Sostrate décrit dans son monologue l’expression du masque qui arrive en scène (avant on jouait avec des masques qui avaient des expressions) et son propre jeu de scène où il s’écarte ➔ Cnémon ne le verra pas en arrivant. Ménandre exploite le paradoxe dramaturgique du personnage du misanthrope : personnage qui fait le vide autour de lui. La scène 3 va être composée d’un monologue de Cnémon avec des apartés de Soscrate = un seul échange de réplique entre les deux personnages. La rencontre entre l’amoureux et le père n’a donc pas lieu. De plus, Sostrate se montre particulièrement maladroit : il ment + parle de rendez-vous à un misanthrope ➔ scène tourne mal pour leur mise en contact. Il se heurte au sarcasme de Cnémon qui fini par s’en aller.

  1. Cnémon, comique ?
  1. L’outrance des actes.

Il ne se conduit absolument pas de manière normal = Pyrrhias le souligne d’entrée : distance entre être aimable et courtois = attitude de civilité attendu et le comportement du bourru qui est excessif = ce qui le rend incroyable, on ne peut y croire ? Sostrate tente de trouver des explications sur cette conduite notamment  en accusant de vole son esclave.

Actes : effet comique de l’accumulation = il jette tout ce qui lui passe par la main + des coups de bâton + une course poursuite. Comique de geste et de situation rapportés par le discours. A ce stade Cnémon ne parle pas ou à peine = Pyrrhias n’a pas le temps de s’exprimer que le bourru s’énerve et l’agresse ➔ diagnostic de folie (v.82).

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