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Le Dilemme Du Directeur Demers

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Catherine, Montréal (Québec) Canada H3T 2A7.

C’est Extra

Une formule magique En mai 1996, date de la première soirée «C’est extra», personne, et surtout pas les organisateurs, n’avait prévu que la formule serait un tel succès. Marie-Christine Champagne et Claude Larivée, co-concepteurs de la soirée, avaient simplement décidé de se faire plaisir en organisant une soirée de chanson francophone, avec à l’honneur Aznavour, Gainsbourg, Moreau et les autres. Claude Larivée imaginait une soirée tranquille, réunissant quelques dizaines de romantiques, une soirée d’écoute toute imprégnée d’une ambiance «Saint-Germain-des-Prés». Mais la soirée réservait plusieurs surprises à nos organisateurs. La première surprise de la soirée fut le nombre de personnes qui se présentèrent : le Cabaret fut littéralement pris d’assaut par quelque 500 personnes. La deuxième surprise eut trait à l’ambiance de la soirée : sentant que l’humeur des gens n’était pas exclusivement tournée vers l’écoute, Marie-Christine décida de faire jouer des grands classiques francophones au rythme plus entraînant. L’effet ne se fit pas attendre : les gens se mirent aussitôt à danser, et ne s’arrêtèrent qu’à la fin de la soirée. Une troisième surprise fut la diversité des personnes venues : jeunes et moins jeunes, branchés ou non, venus en groupe, en couple ou seuls, hétérosexuels et homosexuels, étudiants et «jeunes cadres dynamiques», etc. Difficile de trouver les points communs entre toutes ces personnes, si ce n’est l’envie de s’amuser et un petit faible pour la chanson francophone des années «yé-yé». Enfin, la dernière surprise de cette mémorable soirée fut le nombre de personnes qui interpellèrent Marie-Christine et Claude avant de s’en aller pour leur demander : «À quand la prochaine?». D’un seul coup, cette soirée qu’ils avaient vue comme quelque chose de ponctuel et sans conséquence prenait une toute autre dimension… C’est ainsi que depuis mai 1996, les soirées «C’est extra» sont devenues une composante omniprésente de la programmation du Cabaret1, à raison d’abord d’une fois par mois puis, devant le succès toujours grandissant de ces soirées, de deux fois par mois. Aucune lassitude pourtant de la part de Marie-Christine, qui n’arrive pas à être blasée de cette ambiance de fête qui continue de régner : «Chaque fois, c’est une belle surprise, je suis toujours aussi étonnée qu’au début de voir que les gens ont autant de bonheur à être ici, et qu’ils ressortent ravis, en se disant qu’ils ont passé une belle soirée.» Claude et Marie-Christine sont conscients du caractère exceptionnel du succès des soirées «C’est extra» : «On organise d’autres soirées spéciales et certaines ont vraiment été très sympathiques, mais jamais aucune n’a été aussi populaire.» Ce n’est pourtant pas la sophistication de la stratégie de promotion qui peut expliquer ce succès. La formule est la même depuis le début, et réduite au strict minimum : une annonce dans le journal Voir donnant la date de la prochaine soirée et la distribution de cartons d’invitation (que l’on peut se procurer au Cabaret) qui permettent d’obtenir une réduction sur le prix d’entrée de la prochaine soirée (5 $ au lieu de 7 $). À chaque soirée, les participants peuvent prendre les cartons qui leur

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Voir le calendrier de programmation à l’annexe 2.

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C’est Extra

donneront une réduction pour la prochaine soirée. Mais la meilleure promotion pour les soirées «C’est extra», c’est le bouche-à-oreille, nourri notamment par quelques articles élogieux dans La Presse et le journal Voir (voir l’annexe 1). C’est cela qui explique qu’on se bouscule au Cabaret, sans faillir, depuis trois ans et qu’il faut le plus souvent faire la file pour espérer rejoindre les chanceux et chanceuses déjà en train de danser sur Les petits pains au chocolat de Joe Dassin. En plus des habitués qui ne rateraient pour rien au monde leur rendez-vous bimensuel au Cabaret, il est surprenant de constater qu’il y a toujours beaucoup de personnes pour qui «c’est la première fois». Des soirées très spéciales Les soirées «C’est extra» sont donc les vedettes de la catégorie des Soirées Spéciales de la programmation du Cabaret, dont sont responsables Claude et Marie-Christine. Le principe des Soirées Spéciales est de trouver une idée, un concept et de monter une soirée de A à Z autour de ce concept. En mai 1997, par exemple, le Cabaret s’est animé chaque vendredi soir pour la soirée «Noctambules» : revue de variété dans un esprit rétro, avec deux maîtres de cérémonie, un magicien, un lanceur de couteau, des jeux, de jeunes artistes, et un public qui se fait un plaisir de revêtir une toilette chic ce soir-là (les messieurs devant obligatoirement porter une cravate, et les dames une fleur à leur corsage, qu’ils pouvaient s’acheter à l’entrée pour 1 $!1). Il y eut également les soirées «Jazz Stereo Blues Gramophone», qui ont eu lieu environ quatre fois à intervalle de six mois, et qui rassemblent des amateurs de jazz et blues, venus écouter les grands classiques passés par un D.J., et aussi la musique live d’un trio de jazz. Claude et Marie-Christine envisagent de reprendre ces soirées, mais ils sont encore à la recherche d’une idée, de ce petit «plus» qui rendrait ces soirées jazz encore plus populaires. Dans un tout autre style, une autre expérience tentée par nos deux responsables de la programmation du Cabaret fut la soirée «Monostéréo», soirée «rétrofuturiste», selon leurs propres termes, basée sur la musique psychédélique des années 70 jusqu’aux dernières tendances de la musique d’aujourd’hui. Le thème de cette soirée est donc beaucoup plus «pointu» que les autres, et nécessiterait sans doute une salle plus petite que le Cabaret, puisque les deux éditions tenues à ce jour ont attiré entre 100 et 150 personnes. Pas facile donc de trouver un thème véritablement accrocheur et capable de rassembler les quelque 500 personnes que peut contenir le Cabaret. Durant l’automne 1999, l’équipe a mis sur pied «Les nuits boréales», consacrées à la nouvelle scène musicale, et «Les mercredis Bang», soirées mensuelles consacrées à la musique actuelle. L’avenir seul dira si d’autres soirées à thème pourront remporter autant de succès que les soirées «C’est extra».

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Une idée inspirée de ce qui se faisait à l’époque des cabarets de la rue Saint-Laurent dans les années 50.

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C’est Extra

Trois fous de musique C’est en janvier 1996 que le trio composé de Marie-Christine Champagne, Claude Larivée et Luc Cabot a pris la direction du Cabaret. Ensemble, ils ont créé la compagnie Larivée-Cabot-Champagne qui est actionnaire du Cabaret, aux côtés du Groupe Rozon et de Greenland (DKD). C’est au Café Campus que ces trois fans de musique, âgés aujourd’hui entre 32 et 33 ans, se sont connus, se sont initiés à leur métier et ont appris à travailler ensemble. Le Café-Campus, c’est un peu leur école. En 1996, quand ils ont le coup de foudre pour la salle du Cabaret, inexploitée à l’époque, Claude et Marie-Christine ont déjà plusieurs années d’expérience en tant que responsables de la programmation au Café Campus, et ils s’entendent parfaitement. C’est également au Café Campus qu’ils ont commencé à travailler avec Greenland, qui a ensuite accepté de les suivre en devenant actionnaire du Cabaret. Luc, Claude et Marie-Christine sont tous trois passionnés de musique et de spectacle, mais leur formation ne les destinait pas forcément à faire carrière dans ce domaine : Luc a fait des études en relations industrielles, Claude en philosophie, et MarieChristine en histoire de l’art. Au Cabaret, Luc se charge des fonctions comptable et financière, tandis que les deux autres se partagent la responsabilité de la programmation artistique; Marie-Christine est également responsable du marketing et des relations de presse. Le Cabaret propose environ 300 spectacles par an. Le tiers de ces spectacles sont produits directement par l’équipe du Cabaret, les deux autres tiers se partageant à peu près également entre location et coproduction. Il se donne cinq ou six spectacles par semaine au Cabaret. Ce sont essentiellement des spectacles de musique et de variétés, mais également des spectacles d’humour, de conte, etc (voir l’annexe 2). Claude Larivée résume ainsi leur façon de voir leur métier : «En tant que producteurs de spectacles, on s’est toujours vu comme des diffuseurs de bonheur1.» Une telle définition de leur mission implique que lui et Marie-Christine ne sont pas prêts à produire ou à engager n’importe quel artiste. Ils sont à la recherche de qualité. Mais que signifie la qualité lorsqu’on parle d’artistes? «Ce sont des artistes qui ont un univers, une présence qui se ressent et s’impose pendant leur spectacle, et dont on respecte l’univers», répond Marie-Christine. Pas question d’attendre que les gens se manifestent pour louer le Cabaret, il faut au contraire prendre toujours les devants : être constamment à la recherche de nouveaux talents, maintenir

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