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Les Animaux Malades de la Peste, Jean de la Fontaine

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Par   •  1 Décembre 2023  •  Analyse sectorielle  •  1 039 Mots (5 Pages)  •  120 Vues

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Explication linéaire « Les animaux malades de la peste »

Ébauche

INTRODUCTION

Jean de La Fontaine est un auteur majeur du XVIIe siècle dont les fables continuent à

rencontrer le succès, pour le fond qu’elles évoquent – les travers des hommes, la société de

Cour et les jeux politiques de son temps – et pour leur forme virtuose.

La fable qui nous intéresse, à l’ouverture du second volume des Fables publié en 1678, a

pour titre « Les animaux malades de la peste », où il est question d’une grave crise, une

épidémie de peste qui n’épargne personne et appelle urgemment un remède. Le Lion réunit

son conseil dans le but de désigner le plus coupable du royaume, dont les péchés sans doute

sont à l’origine de ce châtiment divin qu’est la peste ; le sacrifice de celui-là pourrait seul

restaurer l’équilibre du royaume. La fable, poème narratif tendant la plupart du temps vers

une morale explicité, invite ainsi son lecteur à adopter le regard critique du moraliste sur les

situations : c’est le cas ici, nous le verrons.

Le mouvement du texte, à vouloir le resserrer dans des limites raisonnables, présente

quatre étapes. La première (des vers 1 à 14) expose le tableau dramatique de la population

frappée par la Peste. S’ouvre un second mouvement (v. 15-49) où l’on peut regrouper des

discours tenus au Conseil : le discours du Roi, qui reconnaît de graves fautes (dévorer force

moutons et bergers), et en réponse celui du Renard (applaudi par les flatteurs) qui disculpe

immédiatement le Lion en minimisant ses fautes. Par conséquent, la troisième séquence (v 50-

62) prolonge la recherche du coupable et la séance des aveux : c’est alors l’Âne qui confesse

son méfait, objectivement mineur (manger l’herbe d’un pré), mais présenté comme crime

odieux par le Loup, tous criant ensemble « haro sur le Baudet » et prononçant le verdict de

mort. Reste alors, comme ultime et brève étape, la morale qui souligne la relativité de la

justice des hommes.

La fable repose donc sur un renversement : le contrat initial est trahi, le plus coupable est

disculpé, le plus faible est condamné. Le texte invite donc à une réflexion sur l’arbitraire royal

conforté par les courtisans ; c’est à un simulacre de justice que l’on assiste.

DEVELOPPEMENT

Le premier mouvement met en place une situation de crise qui détermine la suite du récit.

La Fontaine choisit le mal le plus terrifiant qui soit, la peste – souvenir de la grande épidémie

de peste noire du XIVe siècle, qui eut des répercussions et des reprises des siècles durant. La

fable s’ouvre sur un monosyllabe inquiétant, « mal », et les deux termes de « terreur » et

« fureur » à la rime accentuent la violence et de la radicalité de ce mal. Cette fureur est

envoyée aux hommes par « le ciel » : la Peste est une « punition » des hommes, le mal est

donc bien dans les hommes. Le début de la fable pose donc un jugement, divin, et une

punition générale (vers 7, commenter la structure du vers avec le chiasme « pas tous / mais

tous »). La puissance terrifiante de la peste passe par la référence à l’Achéron, l’un des

fleuves des Enfers, qui accueille ces morts : la mythologie met ses puissantes images au

service du tableau que brosse la fable.

Le second temps de ce tableau de la peste donne des exemples précis du mal frappant tous

les « animaux » : les comportements sont modifiés – les prédateurs (« loups, renards ») ne

chassent plus, la brutalité et la domination qui régissent ordinairement les rapports entre ceux

qui « épiaient » et leur « douce et […] innocente proie » sont pour l’heure suspendues ; l’on

voit ainsi sous le tableau de la peste un autre tableau,

...

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