"Les Caractères", La Bruyère

• La Bruyère fait recours au comique :

• Comique de situation : Livre V, 9, Arrias un courtisan égocentrique monopolise la conversation en parlant d’un sujet qu’il ne connaît pas pour se faire remarquer, il finit par être ridiculisé par l’ambassadeur qui est concerné par l’histoire qu’il raconte.
• Comique de geste : Livre IX, 48, Théogonis fait des gestes dans tous les sens, il est excessif, il embrasse, il salue, il s’incline.

• Des portraits vivants :

• Livre V, 7, Acis courtisan précieux se fait ridiculisé dans un dialogue fictif avec LB, avec des paroles rapportées on se rapproche d’une saynète et donc du théâtre
• Livre V, 12, Théodecte qui fait une entrée fracassante comme une entrée sur scène, c’est un égoïste qui s’impose et se moque de déranger. La saynète commence avec l’entrée de Théodecte comme au théâtre.

• Critique des courtisans :

• Livre VI, 18, Champagne s’empiffre d’un dîner copieux et n’en a rien à faire de la famine des pauvres. Dénonciation des injustices sociale et de l’indifférence des courtisans.
• Livre VI, 21, Périandre veut accéder à la noblesse et aux privilèges est un parvenu grossier. Il critique les hommes qui veulent toujours plus et qui ne sont pas satisfaits de leur situation.
• Livre VIII, 61, Théodote homme d’église adopte les manières du courtisant et mène un jeu de menteur pour manipuler

• Critique de la souveraineté :

• Livre X, 12, portrait d’un ministre comparé à un caméléon, il dissimule la vérité. LB dénonce la fausseté du monde politique où il faut maîtriser l’art de la manipulation.
• Critique du souverain : Livre X, 29, pastorale, LB compare le roi au berger et le peuple aux moutons. LB dénonce le luxe du roi
• Mais pas remise en question de la monarchie, Livre X, 34, LB se montre bienveillant envers le roi et éprouve de la compassion pour cette tâche compliquée.  

• Une portée didactique :

• Préface des Caractères : « On ne doit parler, on ne doit écrire que pour l’instruction. » LB critique dans l’optique d’apprendre aux individus par leur propres erreurs.
• Molière, préface de Tartuffe : « L’emploi de la comédie est de corriger les vices des hommes. » Molière et LB partagent la même idée de textes à portée didactique et morale.
• Horace : « Castigat ridendo mores », la comédie châtie les mœurs en riant. LB se place donc dans la continuité des auteurs latins.

• Théâtralité :

• Livre VI, 25, dévoiler les « coulisses du spectacle », métaphore filée du théâtre et de la cuisine. Le lecteur se rend compte que la conception ne reflète pas la beauté du produit fini. Dénonciation de la façade que se créent les courtisans et des moyens qu’ils utilisent pour arriver à s’enrichir et à avoir un statut social plus élevé
• Livre VII, 15, le théâtre des dames, la beauté du spectacle, les dames parisiennes qui défilent devant les messieurs, registre de l’apparence et de la vue, Père Goriot (bal de Mme de Beauséant)
• Livre VII, 1-3, les parisiens vont se promener pour se donner en spectacle se faire remarquer. Ils en profitent pour porter leurs meilleurs vêtements ce qui montre leur rang social. Critique de la superficialité.

• Style fragmentaire :

• LB se situe dans une continuité de style fragmentaire au service de sa pensée, mais se détache par son style qui lui est propre. Il alterne remarque, caractère, portrait et maximes. Cela lui offre une certaine flexibilité dans son écriture. « Tout est dit, et l’on vient trop tard depuis 7000 ans qu’il y a d’hommes et qu’on pense. » Livre I cette modestie laisse sous-entendre que son originalité vient de la façon dont il écrit.
• Les Caractères de Théophraste
• Les Maximes de La Rochefoucauld

• Universalité et intemporalité :

• « Dans cent ans, le monde subsistera encore en son entier : ce sera le même théâtre et les mêmes décorations, ce ne seront plus les mêmes acteurs » livre VIII, 9. La critique de LB résonne encore aujourd’hui d’où la pertinence à lire Les Caractères.

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