Les Grandes Découvertes Européennes Du Xvième Siècle

à lire à retourner à l'envers.

Marco Polo, marchand et voyageur vénitien, entreprend un voyage en Chine en 1271. Il séjourne à la cour de l'empereur monghol qu'il appelle « le Grand Khan » . Lorsqu'il revient de son périple, il est à l'origine du livre Les Merveilles du Monde. Il y a une réintégration d'une vision mathématique du continent asiatique.

b) Représentation mentale

« Christophe Colomb découvrit le Nouveau Monde sans sortir-lui-même de l'Ancien » (Gusdorf) : les visions et les schémas sont du Moyen-Âge, bien que physiquement, les hommes connaissent le Nouveau-Monde.

C'est une tradition mythologique héritée du Moyen-Âge et de l'Antiquité ; les Européens pensent et croient qu'il existe des êtres imaginaires et des lieux merveilleux : aller à leur découverte fait partie de la motivation des marins et est un des moteurs des découvertes. (exemple : le mythe du paradis terrestre, qui date du moyen-âge, est une tradition biblique, un passage de l'Ancien Testament, et serait localisé en Orient, quelque part, très difficile d'accès, avec la présence d'une fontaine de Jouvence et de montagnes. Ce mythe de paradis a fortement motivé les Européens : Colomb pensait être arrivé au paradis terrestre en arrivant aux Antilles.)

Les créatures mythiques étaient des monstres acéphales (=sans tête) ou cynocéphales (= à tête de chien) et mettaient un frein aux découvertes, car les croyances de leur existence étaient réelles : il s'agit d'un écart qui croît, entre la réalité et le mythe, et qui disparaît à la fin du XVème siècle.

L'existence de géants est un mythe très présent (mythe d'Atlas) et qui persiste à travers des témoignages : Magellan les baptise les Patagons. Du mythe, il y a un passage à la réalité.

Le mythe des Amazones est tenace, jusqu'au XVIIIème siècle : des femmes vivant à la guerrière, recluses sur une île, se coupant un sein, inversant les rangs sociaux et créent la peur des hommes, car elles sont des femmes au pouvoir, créant la peur et la fascination des hommes.

2) Les conditions de l'expansion maritime au XVème siècle, des nécessités qui s'imposent aux Européens

a) Impératifs alimentaires et les routes commerciales

A la fin du XV ème siècle, les Européens connaissent une famine monétaire endémique, et partent à la recherche d'or et d'un endroit le contenant : l'El Dorado.

C'est une période assez sombre (au XIVème siècle, la peste noire et la guerre de 100 ans ont lieu) qui connait une soudaine croissance démographique au XVème siècle, et donc, une population plus importante à nourrir.

La recherche de sel, de sucre, d'épices et de céréales panifiables est active.

Le sucre fait l'objet d'une quête (on lui attribue des vertus médicinales).

Les routes qui existaient déjà posent problème : ces routes terrestres servaient principalement au commerce de l'or ; or, au VIIème siècle, l'expansion de l'islam constitue un soucis : il faut passer par des intermédiaires arabes, et il n'est plus possible d'y aller par soi-même : il faut donc aller chercher une route maritime.

La route des épices et déjà, en partie, maritime. Les routes sont connues et localisées dans l'Océan Indien.

Les Européens sont face à la nécessité de trouver une alternative aux intermédiaires : ils doivent trouver de nouvelles voies maritimes.

b) Conditions techniques de navigation

L'évolution de la science nautique amène un perfectionnement des instruments de navigation, mais reste très rudimentaire : la lattitude et la longitude ne sont pas calculables.

Charnière entre le XV ème et le XVIème siècle, la lattitude devient calculable avec l'astrolabe, outil très précis qui calcule l'angle formé par l'astre céleste et l'horizon ; la longitude sera calculable au XVIII ème siècle.

La science nautique progresse. Les progrès vont donner aux marins les moyens de partir loin : la caravelle détrône la galère, et fût mise en place aux portugais.

La galère, navire effilé, nécessite un équipage nombreux, donc peu de place pour le ravitaillement.

La caravelle permet de déposer le ravitaillement dans les cales. Elle est plus grosse et plus lourde que la galère et tient en haute mer. La force du vent est utilisable, la voile triangulaire permet de naviguer en vent contraire.

Les trois caravelles qui accompagnèrent Colomb lors de son périple vers les Amériques sont la Santa Maria, la Nina, la Pinta.

3) Arrière-plan ibérique de la conquête

En 1492 a lieu la chute de Grenade, dernier bastion musulman encore présent. Entre 711 et 1492, la péninsule ibérique est le théâtre de violents affrontements entre musulmans et chrétiens qui veulent reconquérir les territoires volés : c'est la Reconquista. C'est une guerre très longue, de 8 siècles : la société est façonnée, avec une importante présence de l'armée et du clergé : il y a un besoin de prosélytisme et plus grand monde à évangéliser, il faut donc convertir et évangéliser les païens du Nouveau-Monde.

La dimension de l'évangélisation est très forte, chez Colomb aussi ; ce fût l'une des raisons qui l'ont poussé à embarquer, et il se voit comme l'élu de Dieu.

C'est une nouvelle disposition sociale, avec un état d'esprit conquérant et dynamique, ainsi qu'un christianisme prosélyte, agressif très présent.

La conquista a succédé à la reconquista.

II. L'extension du monde connu

1) Le Portugal, un pionnier

Il est le premier à s'intéresser aux questions maritimes. Sa situation géographique fait de lui le finistère de l'Europe ; il participe peu aux échanges méditerranéens, c'est un pays mis sur le banc de touche.

Au début du XVème siècle, en 1415, le roi du Portugal, Jean Ier, décide ce lancer l'ouverture de la grande période des découvertes, avec Ceuta, découverte en 1415, mais fût déçu des îles découvertes : il ordonna de descendre encore plus au Sud.

Henri le Navigateur (1394-1460) donne une participation active aux découvertes. Bien qu'il n’ait véritablement pas navigué, il finance des expéditions qui ont permis au Portugal d'avancer le long des côtes ouest pour descendre vers le sud de l'Afrique (Sénégal).

Dans le deuxième moitié du XV ème siècle, en 1481, le nouveau roi du Portugal Jean II décide de s'imposer et lance son « Grand Dessein », au moment même où les Espagnols arrivent ; il faut prendre de l'avance.

Le Grand Dessein vise à descendre jusqu'à la pointe de l'Afrique pour trouver d'autres continents, il fût confié à Bartolomeu Dias (1450-1500) en 1487-1488, et réussit à double le Cap de Bonne-Espérance : c'est la découverte de la route vers l'Océan Indien.

L'expédition de Vasco de Gama (1469-1524) a pour but de poursuivre le chemin de Bartolomeu Dias. Il part en 1497 avec un équipage entraîné et nombreux (de 150 à 200 hommes) et plus adapté (avec des religieux, des écrivains, des interprêtes, ainsi que des délinquants laissés en point de repère). Il poursuit en 1498 son expédition à Calicut, en Inde : le contact avec la population locale est hostile, les temples bouddhistes sont confondus avec les temples chrétiens, et les marchands arabes ne voient pas d'un bon œil leur arrivée.

Il y a beaucoup de problèmes pour leur installation, et elle n'est pas facilitée.

En 1500, Cabral découvre le Brésil (qui voulait suivre le chemin de Vasco), grâce à des erreurs de navigation, de calcul et dans les vents, qui l'ont déporté vers les côtes en voulant récupérer ces vents.

Les Portugais réussissent à poser leur jallon au sein de l'Océan Indien avec la prise du détroit d'Ormuz (1507), de Malacca (1509), et, grâce à cette prise géographique, à verrouiller l'Océan Indien ; tout navire non autorisé est coulé : on impose un monopole commercial.

En un siècle, les Portugais ont réussi à s'implanter dans l'Océan Indien. Le Portugal a râté l'Amérique, au bénéfice de l'Espagne.

2) L’Espagne

N'étant pas en reste, dès la deuxième moitié du XV ème siècle, elle conteste la suprématie portugaise avec qui elle est en rivalité.

a) Les racines du projet de Christophe Colomb

Aux alentours de 1449/1454-1506, Christophe Colomb est un personnage avec des parts d'ombre.

En 1476, le jeune Génois arrive à Lisbonne ; alors âgé de 25 ans, il est appelé à être à l'origine de la Grande Découverte.

Il se rend au Portugal car il a un projet (le Portugal ayant la réputation de héros des mers) : se rendre aux Indes (Asie et Japon) en passant par la voie maritime de l'Ouest.

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