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Les Mythes

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beauté ; en un monde qui ne peut plus, surtout dans les démocraties, vouer son tribut quasi filial d'admiration au Roi ou à la Reine, se développe le mythe de la Vedette de cinéma. Observons que ce culte assouvit un besoin de beauté fortement mêlé d'érotisme. Les magazines qui déshabillent le plus de jolies filles et de la façon la plus suggestive sont les magazines français et américains. En Hollande, en Grande-Bretagne, ces publications font encore preuve d'une certaine retenue, toute relative du reste. Mais ces pays ont encore des Souveraines...

4. Par abus

Fable, conte bleu, récit invraisemblable ou mensonger.

Exemple : On a beaucoup parlé de Verlaine écrivant en état d'ivresse : c'est un mythe.

II- Fonctions du mythe

1. Fonction explicative des mythes épiques et métaphysiques

Le mythe (aux sens général et particulier) est un récit dont les éléments ne coïncident pas avec la réalité intégrale, mais qui, imaginaire, reproduit, par voie de tradition orale ou écrite, une tentative d'expliquer une difficulté d'ordre moral ou métaphysique. Il comble une lacune dans l'explication que l'homme se donne des choses de la vie : il motive un mystère (Michel Butor).

C'est parce que l'homme ne comprenait pas les origines de son espèce qu'il a inventé une histoire destinée à satisfaire sa curiosité. Telle est la fonction du mythe d'Adam et d'Ève dans la Bible, celui de Deucalion et Pyrrha chez les Grecs. Le déplacement du soleil dans l'espace embrasé est expliqué par le mouvement d'un char à timon d'or, à roues de feu, que conduit d'une main sûre un dieu resplendissant : c'est le mythe de Sûryâ, dans le mysticisme hindou, et de Phoibos-Apollon chez les Anciens. Tout ce qui étonne la faible pensée humaine, tout ce qu'une science éternellement, insuffisante ne peut justifier, trouve une solution, provisoire ou fictive, dans le récit du mythe.

C'est le cas des phénomènes naturels : L'arc-en-ciel, c'est l'écharpe que déroule dans sa course aérienne la messagere des dieux, Iris au vol rapide, aux chevilles ailées. La foudre, c'est la colère de Zeus-Jupiter Tonnant, c'est le mouvement de son ombrageux sourcil. Le volcan, au cratère hagard et monoculaire, vomissant des blocs de lave, c'est le géant Polyphème (le « Verbeux »), le Cyclope qui jette dans la rade où mouille le vaisseau d'Ulysse d'énormes quartiers de roches. L'inconcevable pourvoir destructeur du temps, qui abolit ce qu'il a permis d'édifier, l'homme primitif se l'explique par l'image d'un dieu dévorateur de ses propres enfants. C'est le mythe du cruel Chronos-Saturne. Ainsi, chaque fois que l'homme primitif se pose une question insoluble, il répond au moyen d'une histoire.

••• Question : L'homme pourra-t-il capter un jour les forces naturelles, dompter les éléments de la nature ?

Réponse : Orphée, par la seule force de la poésie, fait ramper les fauves à ses pieds, et son charme s'étend aux objets inanimés ; aux accents de sa lyre, les pierres se soulèvent de terre, et c'est ainsi qu'il bâtit les murailles de Mycènes.

••• Question : L'homme peut-il impunément chercher à percer les secrets de la nature ?

Réponse : Il est un apprenti sorcier ; il libère des forces qui le punissent de sa hardiesse. C'est le mythe de Lucifer, l'ange qui convoite la lumière de Dieu, d'un Dieu jaloux qui le précipite dans les ténèbres infernales. C'est le mythe de Prométhée le soucieux : l'oiseau qui dévore son flanc c'est l'aigle de Jupiter ; et c'est à son foie qu'il s'attaque, c'est-à-dire à l'organe que les soucis ravagent. Prométhée est l'homme que tourmente l'angoisse métaphysique. Adam, de son côté, n'est-il pas chassé du Paradis pour avoir voulu goûter les délices de la connaissance ? C'est encore le mythe des Géants qui, après avoir entassé Ossa sur Pélion et l'Olympe sur Ossa, essaient d'escalader le ciel afin de détrôner Jupiter et usurper sa puissance : les voilà punis, eux aussi, et précipités pêle-mêle dans les profondeurs du Tartare. Au-dessous de ce thème général du voleur de feu, nous trouvons le mythe des conquérants de l'espace.

••• Queslion : L'homme pourra-t-il jamais acquérir la souveraine légèreté de l'oiseau ?

Réponse : Du haut du ciel, Icare est précipité dans la mer, la cire qui retenait ses ailes ayant fondu au soffle de Phébus : on n'approche pas impunément de la divinité. Phaéton, pour avoir eu l'outrecuidance de conduire l'attelage du Soleil, est foudroyé par Jupiter, jeté dans l'Eridan. Belléruphon, monté sur Pégase s'élève dans les cieux : un simple taon (voyez l'ironie de cette antithèse !) que lui délègue Jupiter pique le cheval divin et punit la présomption de l'homme ; Pégase, d'un soubresaut, se déleste de son cavalier qui choit dans les airs et se tue.

Le mythe tend à expliquer un mystère humain : Ainsi, la vanité de l'effort humain, vanité qui a de quoi confondre la logique de l'occidental actif et constructif, c'est le mythe de Sisyphe et celui des Danaïdes... Mais le mystère qui semble avoir frappé le plus souvent l'imagination est sans doute celui qui s'attache au surhomme, au héros, au poète, au genie. De là l'ensemble impressionnant, des mythes épiques : ce sont Patrocle, Hector, Achille dans l'Iliade, et Siegfried, Gunther dans La légende des Nibelungen. Nous pouvons parfois saisir le passage de l'histoire à la légende. On assiste alors à la naissance du mythe. Ainsi Charlemagne et son neveu Roland ne sont qu'à demi légendaires. Le chevalier Bayard appartient à l'histoire ; mais, par l'ampleur de ses exploits, il entre tout droit dans la légende, et sa figure prend la grandeur du mythe ; elle vient rejoindre dans la mémoire des hommes les noms de Jason, de Thésée, d'Œdipe ou d'Agamemnon. Ce n'est pas n'est pas un écrivain particulier, c'est la rumeur des peuples qui « mythifie » les héros : c'est dans la conscience collective que s'est développé le mythe d'un Alexandre, d'un Charlemagne, d'un Napoléon. Et Balzac a raison de nous présenter un Napoléon supra-historique, simplifié, déformé, agrandi dans le récit qu'en fait un vieux soudard, porte-parole inconscient de la pensée populaire. Plus près de nous, n'avons-nous pas vu des héros entrer vivants dans leur légende ? Guynemer, Lindberg... Entre la guerrière intrépide des temps anciens, l'Amazone de la mythologie gréco-latine, ou les Brunhilde, les Kriemhilde de l'épopée germanique, d'une part, et, d'autre part, l'image héroïque d'une Jean d'Arc, il existe néanmoins une différence considérable : cette dernière, à l'image du Chevalier sans Peur et sans Reproche, donne à l'humanité une haute leçon de morale.

2. Fonction éthique du mythe

Il y a, observe La Rochefoucauld, des héros en mal comme en bien. Attila, le fléau de Dieu, est un sévère avertissement : c'est le mythe-épouvantail. Napoléon, de son côté, est un professeur d'énergie. Balzac pense de même quand il fait dire à Génestas, qui vient d'entendre « raconter l'Empereur » par Goguelat : « Monsieur, avec des récits pareils, la France aura toujours dans le ventre les quatorze armées de la République... » Tel est le mythe-modèle, celui qui galvanise. Dès les bancs de l'école, l'enfant choisit l'un de ses camarades plus vigoureux, plus décidé, plus hardi que les autres, et il l'idéalise : voilà pour un temps son modèle. Le Grand Meaulnes est l'un de ces héros. Il est le mythe de l'adolescence que ses rêves rendent malheureuse, mais pure, mais exigeante et qui ne transige pas avec son idéal. Il n'est pas difficile de voir que la mythologie est pleine de leçons : Psyché est punie de sa curiosité, et, pour avoir ouvert contre la recommadation de la déesse le coffret que lui avait remis Proserpine, elle est horriblement défigurée. Une série d'épreuves seront nécessaires à son rachat. Ainsi en est-il de l'âme noircie par ses imprudences et que seules une longue pénitence et une égale vertu peuvent rendre à sa blancheur première. Niobé, pour s'être glorifiée de la beauté de ses enfants et avoir oublié la modestie qui sied à une mortelle, voit ses fils succomber sous les coups d'Apollon, ses filles frappées des flèches de Diane. On voit, l'étroite parenté du mythe et de la fable. Ce dernier n'est, qu'un mythe restreint, de caractère familier et dans lequel l'intervention du merveilleux n'est point nécessaire.

La fonction explicative et la fonction éthique sont généralement mêlées. Icare ou Nemrod (le Nemrod de La Légende des Siècles) sont aussi des mises en garde contre les dangers de

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