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Marc Jimenez - Esthétique Et Mondialisation

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étiques : il désamorce donc toute critiques qui partent de l'œuvre pour remonter à la société et à l'histoire.

Si critiquer c'est distinguer, il convient de distinguer entre le culturel et l'esthétique, Le culturel (qui montre les œuvres) et l'esthétique (qui montre ce qu'il y a à voir dans les œuvres, c-à-d l'histoire et la société investies en elles.)

On perçoit bien le danger d'une rupture de ce lien historique entre l'esthétique, la critique et le politique.

Dans cette brèche se glissent des théories philosophique qui prônent le nouveau paradigme du pluralisme consensuel. (= le P.C. Repose sur l'idée qu'il peut exister une parfaite adéquation entre l'art, la culture et, plus généralement, le travail intellectuel d'une part, et le systèmes politiques et économique d'autre part.) Cela signifie : la dépolitisation de la sphère de l'art et la purification d'une réflexion esthétique et philosophique débarrassée de toute trace d'éléments critiques à l'encontre du social, du politique et de l'idéologie.

La démocratie libérale (à l'occidental, y compris sous ses formes exportées en dehors de l'Occident) possède un art et une culture qu'elle mérite : un art et une culture porteurs des valeurs et des idéaux libéral démocratique.

L'enveloppe culturelle, mondialisée par les nouvelles technologies, témoigne de son aptitude à absorber et à désamorcer ce qui tenterait de s'opposer à un mécanisme institutionnel, médiatique et mercantile.

Par exemple dans le domaine de l'art contemporain, largement investi par le marché du même nom, on est passé d'une posture esthétique vis-à-vis de la création artistique à une logique culturelle. (situation qui engendre le consensus)

« aucune œuvre d'art ne détient ajd le pouvoir de faire scandale vis-à-vis des réalités économiques et politique surpuissantes, capables de convertir l'art en biens culturels ou en dollars. Le principe de performativité actuel est en passe d'annihiler l'utopie – cette subversion du réel – que toute œuvre, pourtant, recèle en secret. »

Opposition donc, entre l'esthétique et le culturel. L'esthétique en devient un concert critique, une réflexion philosophique. Qui ouvre l'espace de la critique, et autrement dit l'espace de la crise.

Faire de l'esthétique c'est toujours faire l'exercice de la liberté de pensée. La liberté de pensée constitue le principe même de la démarche philosophique qui consiste à créer des concepts afin d'explorer les champs du sensible, du goût, de l'imagination, des passions, des intuitions et des émotions.

En d'autre terme, c'est permettre à la double nature de l'homme (raison et sensibilité) de faire alliance : c'est en cela que l'esthétique est un humanisme.

Cette conception de l'esthétique (lié a la critique) puise aux sources d'une conception du monde. C'est une philosophie de la séparation. Toute son astreinte vise la réconciliation : elle est tension vers l'unité qu'elle sait à la fois souhaitable et impossible.

Cette philosophie est donc celle du désenchantement .

La philosophie occidentale et européenne sait que « le bonheur est le bien suprême » et que ce bien est inaccessible, « sinon au prix d'un déchiffrement d'une réalité rebelle, d'un décryptage du réel qui finirait par ouvrir l'accès à la Vérité, à l'Absolu, à l'Être. »

L'idéologie de la modernité qui nait au 18e s hérite de ce désenchantement.

Le discours philosophique de la modernité fait que le moteur dynamique de la démarche critique soit dialectique, négative ou bien déconstructive.

Or, depuis +- une décennie cette tradition vacille. L'idée qui tend à s'imposer est que la tradition moderne ne peut conserver sa raison d'être critique. Au stade actuel du capitalisme et à l'ère du libéralisme démocratique, la postmodernité est devenue une dominante culturelle qui absorbe et donc désamorce toute velléité subversive de la pensée critique.

La question de l'art sous sa forme contemporaine :

Le problème de type ontologique et essentialiste : « Qu'est-ce que l'art, quand y a-t-il art? »

Le problème existentiel : « Quand y a-t-il art? » , « quand un objet fonctionne-t-il comme œuvre d'art? »

Théories des milieux philosophiques Européens : En attirant l'attention sur nos usages linguistiques, ou en tenant compte des interactions entre l'œuvre, l'artiste et le « monde de l'art », on éclaire certains aspects de l'art contemporain, souvent mal compris, en rupture avec les formes, les matériaux et les procédures du passé. On peut parvenir à montrer que la création actuelle, déroutante, profondément marqué par Marcel Duchamp et ses ready-made provocants, n'est pas nécessairement n'importe quoi.

Ces théories s'accordent avec l'idéologie pragmatiste nord-américaine : une philosophie de l'art qui conserve l'idée que les œuvres d'art (toutes les créations) recèlent un potentiel critique qui les rend rebelles à leur intégration pure et simple dans le système actuel.

La philosophie de la séparation et du désenchantement, d'origine gréco-latine, prend le nom d'esthétique. Elle est marquée par l'aventure de la modernité, par les A-G historiques et par les implications politiques et idéologiques de ces mouvements.

Elle hérite des conceptions idéalistes et romantiques qui donnent à l'art la vocation d'ouvrir l'accès à l'être, à l'absolu, à la vérité,...

L'art se tient à distance du réel, et cet espace est précisément celui de l'autonomie, de la liberté de penser contre l'ordre établi, autrement dit celui de la critique.

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En opposition à cette philosophie, il y a la philosophie analytique, pour qui art et langage nous permettent de fabriquer des mondes, de connaitre le monde,... mais non pas de le représenter, de l'interpréter et encore moins de le transformer.

Au modèle ancien d'une philosophie interprétative et critique déclarée obsolète, on entend substituer une mode de pensée « adapté » aux conditions actuelles de l'intégration culturelle. On prône paradoxalement, la pluralité culturelle et le pluralisme esthétique comme modèles dominants. C'est donc une philosophie et un art « adapté » au monde.

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En opposition il y a la vision optimiste, antipatrice, qui voit dans les nouvelles technologies une possibilité d'instaurer un contre-pouvoir « démocratique », un pouvoir de résistance aux formes multiples de coercition. Mais ces nouvelles technologies (de l'information et de la communication) sont-elles un espace de liberté ou un instrument de contrôle? Diversité culturelle ou uniformisation? Autonomie de l'individu ou massification et homogénéisation des comportements? Cela dépend de leur usage.

Les arts traditionnels (peinture, théâtre, danse,...) peuvent s'approprier ces nouveaux instruments, ils les intègrent dans leur processus créatif. Mais cette alliance n'est pas sans risque.

Les nouvelles technologies façonnent une société ou les intérêts économiques, la performance, la consommation et le mercantillisme s'accentuent et tendent également à influencer l'art contemporain. La fascination de l'art devant les pouvoirs de la technologie ne peut-elle signifier aussi la perte de son autonomie? L'art ne deviendrait-il pas, dès lors, le complice objectif du désenchantement et de la déshumanisation qu'engendrent certaines de ces technologies dans le contexte

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