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Martin Luther King

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'ouverture survolant la ville de New York est une première. En effet, aucun film antérieur ne survole la ville de cette façon. Depuis, tous les films ou séries américains s’en inspirent ou presque.

La première partie du film est totalement muette, avec seulement de la musique et de la danse. Elle présente les deux gangs : d’un côté les Jets, blancs, immigrés irlandais, polonais, italiens ; de l’autre les Sharks, plus fraîchement arrivés et d’origine portoricaine. Les deux groupes s’affrontent pour la possession d’un territoire. Riff, chef des Jets décide que les deux groupes doivent se battre de manière plus violente, s’il le faut avec des couteaux ou des armes à feu. Il essaie de convaincre Tony, ex-Jet de revenir dans le groupe pour l’occasion. Les deux groupes se rencontrent dans un bal du quartier (terrain neutre) où Maria et Tony se voient pour la première fois. C’est le coup de foudre. Ils se revoient seuls dans l’escalier de secours de l’immeuble de Maria, puis régulièrement (boutique de Maria). Elle le presse de convaincre les deux chefs de ne pas se battre. Tony tente d’empêcher Riff et Bernardo de se battre mais il arrive trop tard, Riff est mort, il tue Bernardo. Il rejoint Maria dans sa chambre, elle lui pardonne mais Chino, amoureux de Maria, venge Bernardo et tue Tony.

IV- Analyse et interprétation

Le film est révolutionnaire à l’époque pour son appropriation d’un espace réel .Pour mieux saisir l’atmosphère du West Side de Manhattan, une partie du tournage a été effectuée dans le quartier (68e et 110e rues), notamment la séquence dansée d’ouverture où l’on voit les Sharks et les Jets se défier sur un terrain de jeu fermé par des grillages métalliques. Le thème des tensions sociales et ethniques est très nouveau aussi. En s’inspirant d’une réalité sociologique qui commence à préoccuper les autorités, West Side Story torpille le mythe du melting pot américain. Le film est une critique de la société américaine.

C'est probablement la première comédie musicale à aborder de front des sujets tels que la violence urbaine et le racisme, quittant l'univers mièvre des autres comédies musicales hollywoodiennes pour entrer de plain-pied dans la réalité sociale : le policier ouvertement raciste proposant aux Jets de les couvrir ; la tentative de viol sur Anita illustrée par la reprise du thème 'America'…

La ville de New York est un des personnages de cette histoire d'amour et de violence. Le film s'ouvre sur une étonnante vue aérienne de Manhattan qui fait découvrir à la verticale les gratte-ciels du "Hell's Kitchen", un quartier de West Side. Cette vision de la ville renforce d'autant le sentiment d'étouffement des personnages. A noter aussi la vision réaliste des aires de jeux et autres terrains vagues, témoins privilégiés du mal-être d'une génération en quête d'identité. Pendant tout le film, on aperçoit des barrières, grillages que les garçons escaladent, franchissent. Ces barrières symbolisent la transgression, le passage à l’âge adulte. Maria et Tony sont plus matures, ils veulent s’échapper de la pesanteur de groupe, violent et qui nie l’individu mais ils sont les seuls à vraiment transgresser les règles sociales : mixité de leur couple, parodie du mariage dans la boutique où travaille Maria, acte sexuel, meurtre de Tony…Leur quête d’individualité échoue, on n’est rien hors du groupe.

Le scénario de la comédie musicale doit beaucoup au Roméo et Juliette de Shakespeare. La séquence chantée qui comporte le titre «Tonight» s’inspire directement de la scène mythique du balcon où Juliette et Roméo échangent leur premier baiser. Tony et Maria s’avouent quant à eux leurs sentiments sur les escaliers de secours installés dans la cour de l’immeuble vétuste où elle vient d’emménager. Dès 1949, Jerome Robbins avait pensé adapter le drame shakespearien en le transposant à New York. Dans un premier temps, il voulait opposer des Juifs et des Irlandais catholiques, mais il a préféré abandonner la thématique religieuse

pour s’intéresser à une actualité brûlante, celle de l’immigration portoricaine. C’est en effet dans les années 1950 que la «Grosse Pomme» (surnom donné à New York) a commencé à servir de cadre aux premiers affrontements ethniques entre Portoricains et Américains «de souche» (c’est-à dire des immigrés de la deuxième ou troisième génération). À l’époque, West Side Story a donc fait l’effet d’une véritable révolution dans l’univers sucré de la comédie musicale. Pour mieux saisir l’atmosphère du West Side de Manhattan, une partie du tournage a été effectuée dans le quartier (68e et 110e rues), notamment la séquence dansée d’ouverture où l’on voit les Sharks et les Jets se défier sur un terrain de jeu fermé par des grillages métalliques.

Aujourd’hui encore, on ne peut que saluer le réalisme des décors et des personnages mis en scène par Robert Wise. Les immeubles lépreux abritent des familles misérables ou des ateliers sordides, parfois illuminés par des tissus multicolores. Les rues et les cours sont jonchés de détritus.

Quand Tony agonise dans les bras de Maria, il a les mains sales et les ongles noirs : sa mort n’est pas édulcorée par la caméra. De la même manière, l’accent exagéré des Portoricains peut prêter à sourire, mais il s’inscrit dans une logique de classe et de race qui conduit à l’enfermement des communautés dans leur territoire géographique et symbolique.

Bernardo, le chef des Sharks, ne manque pas de le souligner : si un Portoricain veut louer un appartement à New York, il vaut mieux qu’il perde son accent - remarque qui n’a rien perdu de son actualité, aux États- Unis ou ailleurs. (…) L’opposition entre l’ouvert et le fermé, entre l’espace public et l’espace privé occupe une place centrale dans West Side Story.

La rue n’est plus seulement un décor, c’est l’un des principaux acteurs de la comédie musicale. Espace public par excellence, elle est menacée par la montée de la violence inter-ethnique et par l’action des gangs qui se l’approprient.

Les pouvoirs publics doivent reconnaître leur impuissance à contrôler cette évolution, même si le policier (raciste) Shrank déclare sans conviction aux Jets et aux Sharks que «la rue ne vous appartient pas». Quant aux habitants du quartier, ils ne peuvent que se lamenter de voir disparaître leurs derniers espaces de convivialité, comme le Doc, propriétaire du drugstore local, qui tente de convaincre les Jets rassemblés dans sa boutique : «se disputer un bout de rue, est-ce si important ?».

Compte rendu : Alain Musset, directeur d’études à l’EHESS, Groupe de géographie sociale et d’études urbaines.

Analyse d’une séquence, « America » :

Sur le toit, les immigrés portoricains se réunissent, femmes et hommes s’opposent dans leur vision de l’Amérique, leur pays d’accueil. La chanson est précédée d’une scène parlée dans laquelle Anita et Bernardo s’opposent. (Le texte d’Anita est en gras).

- Ils ne connaissent pas ce pays

- Toi non plus ! Ici, les filles sont libres de s’amuser. Elle est en Amérique. (Elle parle de Maria)

- Porto Rico est en Amérique à présent !

- Qu’est-ce qui est le plus pesant ? Ta carcasse ou ton accent ?[…]

- Maria ne faisait que danser.

- Avec un Américain qui n’est qu’un Polak.

- Mépris de Portoricain.

- Tu te crois drôle ?

- Ce Tony est un beau gars. Et il travaille.

- Il est garçon de courses.

- Et toi, t’es quoi ?

- Assistant.

Chino gagne moitié moins que lui.

- Il va ressortir sa rengaine. Une mère polonaise, un père suédois. Mais né ici. Alors, Américain. Tandis

que nous, les étrangers…

- Des poux, des cancrelats.

- Mais c’est vrai !

- Quand je pense à ce que je croyais trouver ici. On est venu comme des enfants… En confiance, le cœur

ouvert.

- Toi, tu repartiras menotté.

- Je repartirai en Cadillac.

- Avec l’air conditionné

- Et le téléphone.

- Et la télévision.

- En couleurs !

- Alors pourquoi rentrer à Porto Rico ? D’ailleurs, qui voudrait y retourner ?

- Est-on si bien ici ?

- Et là-bas nous n’avions rien.

- On n’a toujours rien. C’est seulement plus cher.

- Laisse-moi tranquille. Notre pays, je l’ai quitté. Quand on est un émigrant, c’est pour toujours.

- Au lieu de shampoing, on lui a fait un lavage de cerveau. Elle

...

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