Médée, acte I, scène 4
Commentaire de texte : Médée, acte I, scène 4. Rechercher de 54 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Super Neja • 27 Mai 2025 • Commentaire de texte • 997 Mots (4 Pages) • 69 Vues
LA : Acte I scène 4 de Médée, Corneille (1635)
Médée est l’une des grandes figures de l’antiquité, magicienne, elle est celle qui aide Jason à conquérir la Toison d’Or dans l’œuvre de Sénèque et qui éprouve un amour sans limite pour ce héros. Corneille, au 17e, revisite ce mythe et va faire de Médée, femme bafouée et humiliée par l’homme qu’elle aime, l’une des plus grandes héroïnes tragiques. Dans cet extrait, Médée médite sa vengeance alors qu’elle est en proie à des sentiments puissants qui la dépassent.
Comment l’amour que Médée éprouve pour Jason fait-il d’elle une héroïne monstrueuse ?
- Un amour source de crimes./ une héroïne sanguinaire :
- Qu’a fait Médée par amour pour Jason au début ? Et la fin de cet amour quels autres crimes vont être perpétrés ?
- Quel est le rapport entre les premiers crimes et ceux qui vont être commis ?
- L’aveu de méfaits à l’origine de cet amour
Médée afin de gagner l’amour de Jason et de lui prouver le sien, n’a pas hésité à commettre un certain nombre de crimes qu’elle avoue ici à demi-mots. Elle parle d’abord de « bienfaits » auxquels répondent à la rime les « forfaits » avant d’avouer qu’elle a « trahi » son propre sang : elle a tué son frère sous les yeux de son père. Bien que le terme de mort ne soit pas dit explicitement, l’allitération en [r] au vers 10 où elle avoue le fratricide rappelle les sonorités du terme de mort.
- La préméditation de méfaits pour venger une humiliation
Si cet amour est né de crimes, sa fin en sera à nouveau l’occasion. Médée annonce sa vengeance dès le début du monologue. Au premier vers, elle ordonne (« apportez-moi », usage de l’impératif), que les Enfers apporte la « mort » à la fille de Créon ainsi qu’à Cr éon lui-même. A la fin du monologue, elle revient à nouveau sur cette vengeance mais qui sera cette fois-ci effectuée de sa propre main. Elle désire un « divorce sanglant », des « meurtres », un « carnage » Ce crime lui a été appris par celui qui sera sa victime : Jason. Les« forfaits » qu’elle a accompli pour avoir l’amour de Jason n’étaient qu’un entraînement comparé à ce qu’elle prévoit pour se venger ; aux « coups d’essai », « si légers » qui n’avaient que « le moindre effet » et n’étaient qu’un « faible apprentissage » s’oppose « le chef d’œuvre », « le dernier ouvrage ». Cette vengeance est l’accomplissement logique de son apprentissage auprès de Jason comme l’indique le polyptote du verbe faire : ce que « fera » Médée pour se venger est ce qu’elle « fi[t] » pour obtenir l’amour de Jason. Sa détermination se lit dans l’anaphore de « il faut » : aucune autre issue n’est envisageable que la mort.
- L’amour qu’éprouve Médée est intrinsèquement lié à la mort, et à la mort donnée de sa main. La fin de cet amour ne va faire que donner une raison à Médée d’accomplir d’autres crimes et de se laisser aller à cette fureur vengeresse.
- La fin d’un amour : le début d’une haine aliénante.
- Quels sentiments Médée éprouve-t-elle désormais pour Jason ?
- Quelle conséquence ces sentiments vont-ils avoir sur elle-même ?
- De l’amour à la haine.
Dans ce monologue, Médée parle de la désunion de son couple qui va la conduire dans un premier temps à la haine. Des vers 16 à 22 deux champs lexicaux s’opposent : celui de l’union et celui de la rupture. « amour extrême », « joints », « mariage », « union » indique une fusion de Jason et Médée qui était celle du début (« premiers jours », « commencement »). Cette fusion est désormais terminée : « sépare », « divorce », « rompt ». Dans les alexandrins des vers 16 et 21 se trouvent deux diérèses : « mariage » et « union », la scission est totale. Le jeu des pronoms au vers 5 renforce cette idée : les pronoms de P2 concernant Jason sont placés dans le premier hémistiche (« Tu t’abuses Jason » et ceux de P1 concernant Médée dans le deuxième (« Je suis encore moi-même »).
...