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Nana, Emile Zola

Cours : Nana, Emile Zola. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  23 Juin 2017  •  Cours  •  1 088 Mots (5 Pages)  •  2 390 Vues

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I. Un personnage naturaliste

1. Aux origines de Nana: le déterminisme biologique

Le début du passage analyse les origines de Nana. On retrouve ici les théories naturalistes de Zola: le personnage de Nana s'explique par une loi héréditaire implacable, forme de déterminisme biologique (cf. vocabulaire se rapportant à l'hérédité : «quatre ou cinq générations d'ivrognes», «le sang gâté», «longue hérédité»). Zola dira dans la préface de La Fortune des Rougon: «l'hérédité a ses lois, comme la pesanteur». Pour Zola, les tares des aïeux se retrouvent dans la descendance. Ici, l'équation héréditaire zolienne est claire : le «détraquement nerveux» de Nana est la conséquence directe de l'alcoolisme des parents de Nana, Gervaise et Coupeau, protagonistes de L'Assommoir (cf. «longue hérédité (…) de boisson qui se transformait chez elle en un détraquement nerveux»).

2. Aux origines de Nana : le déterminisme social

D'après les théories naturalistes, l'homme est conditionné par trois facteurs : la race (l'hérédité, déterminisme biologique), le milieu (la société, déterminisme social) et le moment (l'Histoire, déterminisme historique). Le déterminisme social est illustré dans la première partie de l'extrait par la métaphore filée de la plante (expressions «elle avait poussé», «ainsi qu'une plante de plein fumier», «elle devenait une force de la nature»). Nana s'enracine donc dans un univers social précis qui détermine ce qu'elle est. Ici, cet univers social se caractérise par une hypertrophie du champ lexical de la décomposition étroitement associé à celui de la misère («misère», «faubourg», «pavé», «gueux», «abandonnés», «gâté», «fumier», «pourriture», «fermentait», «pourrissait», «corrompant», «tourner», «ordure», «charognes», «empoisonnait»).1

L'équation sociale zolienne est là aussi très claire: le personnage de Nana est la conséquence directe d'un milieu social misérable, malsain et en décomposition. Notons que pour Zola, la misère revêt la forme d'une fatalité aussi implacable que l'hérédité (cf. «longue hérédité de misère et de boisson»).

3. Nana au miroir : un portrait réaliste

Le dernier paragraphe décrit Nana devant la glace de son armoire. Ce portrait s'inscrit dans une esthétique réaliste. Le narrateur privilégie une focalisation interne (verbe de perception «il leva les yeux» l.19, modalisateurs «sans doute» l.21 et «elle avait l'air» l.23, marques de jugement «curiosités vicieuses d'enfant») : Nana est perçue à travers le regard et la subjectivité du comte Muffat. Procédés réalistes : Description très visuelle du personnage à la manière d'une «chose vue» (cf. le romancier naturaliste est un «observateur») : lexique du regard scrutateur («regardant avec attention», «elle étudia», « voir», «s'examinant», …). Description détaillée (champ lexical du corps, abondance de détails anatomiques : «cou», «petit signe brun», «hanche», «corps», «bras», «torse», «gorge», «cuisses», «genou», «taille», «dos», «face», «reins», «ventre»). Description visuelle qui mêle des gros plans (précision du détail) et des plans plus larges («petit signe brun» → «torse» → «dos» / «face» → «gorge» → «rondeur des cuisses»: balayage à la manière d'une caméra). D'une certaine manière, le portrait de Nana au miroir est une mise en abyme de l’esthétique réaliste qui rappelle la citation de Stendhal «un roman est un miroir...».

II. Qui prend une dimension mythique et symbolique

1. Nana : un symbole

Nana = symbole du peuple (métaphore de la plante + expression « les gueux et les abandonnés dont elle était le produit») :

Symbole d'un peuple miséreux et malsain (cf. champ lexical de la pourriture déjà mentionné), mais qui n'est pas responsable de cet état (le participe de sens passif «abandonnés», l'emploi de l'indéfini «on» et de la périphrase verbale dans la tournure «la pourriture qu'on laissait fermenter», l'expression «les charognes tolérées le long des chemins» laissent penser que le vrai coupable est le pouvoir en place et «l'aristocratie»).Symbole d'un peuple en passe de se révolter (cf. termes associés à la vengeance et à la destruction : «vengeait», «destruction», «désorganisant», référence à la «mort», verbe «empoisonnait»). Nana = symbole du second Empire. L'image de la «Mouche d'or»: apparence extérieure de faste, de beauté, de morale, ... mais pourriture à l'intérieur

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