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Nicomède

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itage paternel, il est prêt à choisir la jeune femme. Son père, homme veule et sans caractère, s'entend avec Flaminius pour se débarrasser de ce fils qui l'épouvante : Nicomède sera envoyé en otage à Rome. Ceci ne favorise pas les amours d'Attale, car — lui dit Flaminius — Rome se refusera à le rendre si puissant en lui accordant Laodice et l'Arménie. Le prince comprend enfin quel allié déloyal est Rome pour lui et pense à s'en affranchir. Le peuple s'insurge pour libérer Nicomède, prisonnier et otage des Romains ; Arsinoé conseille à Flaminius de l'emmener tout suite à Rome secrètement, mais le prince est libéré tandis qu'on l'entraînait ; il rétablit l'ordre, rend à son père le trône que le peuple voulait lui attribuer, et l'assure de son dévouement. Prusias et Arsinoé sont vaincus pas tant de grandeur d'âme, Flaminius également qui lui assure l'estime et peut-être même l'aide des Romains. Quant à Attale, caractère généreux, c'est lui-même, mêlé à la foule, qui avait libéré son frère. D'après l'histoire, Prusias avait cherché à faire mourir Nicomède afin que le trône restât aux enfants du second lit, élevés à Rome ; Nicomède, averti, s'empara du pouvoir et fit mourir son père. Corneille donne au contraire à Nicomède une parfaite générosité, une haute et sûre vertu, si tranquille, si impassible qu'elle atteint à l'ironie, en particulier dans ses entretiens avec l'ambassadeur romain. Pour cette raison, outre son dénouement heureux et romanesque, cette œuvre, bien que construite comme une véritable tragédie, a plutôt le caractère de la comédie héroïque. C'est la tragédie de la maîtrise de soi, la représentation nécessairement grave, presque froide (et Corneille nous avertit dans sa préface qu'il tente l'expérience d'une tragédie d’où sont absentes la tendresse et les passions amoureuses) de la volonté inébranlable, qui sait se dépasser dans une générosité qui annihile les calculs machiavéliques de son entourage.

Pour autant, Nicomède ne constitue pas un cas isolé dans l'œuvre de Corneille. La pièce s'inscrit dans une réflexion sans cesse reprise sur le rapport entre le machiavélisme de la raison d'Etat et la générosité héroïque, et sur le thème de l'ingratitude politique du roi envers son serviteur trop puissant et rendu dangereux par les services qu'il a rendus à la monarchie. Ce sera encore le sujet de la dernière pièce de Corneille, Suréna (*), dont le héros préférera mettre sa générosité héroïque au service d'une résistance intérieure et impassible qui le conduira à la mort.

ARSINOÉ / de Corneille. Personnage de Nicomède (*) (1651) de Pierre Corneille. La seconde femme du roi Prusias * joue auprès de son beau-fils Nicomède * le rôle traditionnel de la marâtre. Elle tente de le déshériter au profit de son fils Attale * et, le brouillant avec Prusias, par suite de son hostilité aux Romains, de lui barrer définitivement le chemin du pouvoir. Ce n'est pas la tendresse maternelle qui la fait agir mais l'ambition. Gouvernant déjà la volonté de son débile époux, elle entend régner par elle-même et supprimer le seul obstacle à son dessein, Nicomède. A voir l'adresse machiavélique avec laquelle elle a monté son complot contre Nicomède, on ne peut manquer de partager sa propre confiance dans le succès final. D'où vient qu'elle échoue? D'abord parce qu'elle n'a pas suffisamment compté avec la popularité de Nicomède, mais surtout parce qu'elle-même manque d'envergure et de prestige. Rappelant, par son cynisme et son ambition, la reine Cléopâtre* de Rodogune(*), Arsinoé n'en a pas les dimensions « monstrueuses ». Elle se plaît aux intrigues mais répugne à l'action ; elle irait jusqu’au crime si elle était sûre de l'impunité et l'on se doute bien que sa subite conversion de l'acte V n'est qu'une nouvelle preuve de sa prudence naturelle et de son bon sens politique. Nicomède est décidément le plus fort. Arsinoé se range à ses côtés.

R. V.

LAODICE. Personnage de Nicomède (*) (1651), tragédie de Pierre Corneille. Au milieu des intrigues de la cour du roi Prusias *, Laodice, reine exilée d'Arménie, représente à la fois un enjeu et un prétexte. Dangereuse pour les Romains et gênante pour Arsinoé*, elle ne trouve d'assurance qu'en Nicomède* qui l'aime et doit la rétablir sur le trône. C'est précisément cette union projetée entre les deux jeunes gens qui sera l'occasion de la crise politique au cours de laquelle les intérêts et les passions contrariés des deux partis se disputeront l'alliance et même la vie de Laodice. Si elle manque un peu de cette grâce touchante qui distingue les héroïnes persécutées. Laodice possède, en revanche, cette réserve et cette douceur obstinée des âmes fortes, qui font d'elle la digne compagne de Nicomède.

R. V.

ATTALE. Personnage de Nicomède(*) (1651), tragédie de Pierre Corneille. Dans le conflit politique qui oppose Nicomède * à Arsinoé *, le jeune prince Attale semble, à première vue, jouer le rôle ingrat du « favori », poussé vers le trône par les manœuvres de sa mère. Candidat des Romains à la succession de Prusias *, de préférence à Nicomède jugé trop indépendant, il n'est en fait qu'un instrument entre les mains des uns et des autres. Il mettra quelque temps à s'en apercevoir. Jusqu'à l'acte IV, Attale s'attache à justifier les espoirs qu'on a placés en lui. D'un caractère apparemment sans consistance. Attale nous plaît pourtant par son ingénuité. L'admiration qu'il éprouve pour son aîné réveille en lui le sentiment patriotique. Il oublie ses propres intérêts, il se dresse contre l'injustice et, se servant avec hardiesse de la naïveté qu'on lui prête, il n'hésite

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