DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Plan détaillé du commentaire du texte de Paul Claudel, L’échange

Commentaire de texte : Plan détaillé du commentaire du texte de Paul Claudel, L’échange. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  3 Octobre 2023  •  Commentaire de texte  •  1 122 Mots (5 Pages)  •  154 Vues

Page 1 sur 5

Plan détaillé du commentaire du texte de Paul Claudel, L’échange, avec intro rédigée.

Paul Claudel est un diplomate, écrivain et poète dramaturge du XIXe siècle. Dans son œuvre « L'Échange », drame en trois actes, paru en 1901, Paul Claudel met en scène Louis, sa femme Marthe, ainsi que Thomas marié à Lechy, et la tentative d’échange entre les deux couples. Celle-ci tournera au drame, à la mort et à la séparation.

Dans cette scène, Lechy, actrice, explique à Marthe ce qu’est le théâtre. Cette dernière n'y est jamais allée. Elle pose donc des questions à Lechy qui évoque la nature du théâtre de son point de vue d'interprète.

Nous verrons d’abord comment Lechy Elbernon évoque son rapport au public, puis nous analyserons quelles sont les fonctions du théâtre selon l’actrice et à travers le regard de Marthe, novice sur le sujet.

I . Comment Lechy Elbernon traduit-elle son rapport au public ?

  1. Le théâtre et ses espaces séparés

La scène, la salle, le rideau > séparation nécessaire entre les acteurs et les spectateurs

Le rideau préserve la magie du théâtre, l’intimité de deux espaces

  1. La nuit, le rêve et la réalité

Deux mondes, réels et imaginaires doivent se rejoindre.

Le noir de la salle permet de jouer sur les éclairages et met en valeur les acteurs.

  1. L’image des acteurs et celle des spectateurs

Un acteur interprète avec tout son art, “comme si c'était vrai.”

L’acteur incarne des personnages qu’il partage avec le public. Et envoie comme un “charme” à son public.

Les acteurs ne distinguent pas nettement les visages des spectateurs,

Les spectateurs s’investissent, oublient leurs soucis et se concentrent sur la scène.

Paul Claudel à travers l’actrice Lechy Elbernon, définit la fonction du théâtre ainsi : « L’homme s’ennuie, […] c’est pour cela qu’il va au théâtre ».

II. Les fonctions du théâtre

  1. C’est par l’action, l’intrigue et les personnages que le spectateur est saisi et éprouve donc une émotion

Fonction émotive, impressive : comme la « catharsis » de la tragédie.

  1. Le théâtre apporte un enseignement

Le spectateur vient au théâtre “ne sachant de rien comment cela commence ou finit”

La recherche de la vérité est difficile, elle est peut présenter plusieurs points de vue.

Le théâtre apporte la connaissance parce qu’il montre

  1. Le théâtre est comme un rêve

Pour Lechy, le spectateur y voit comme une réponse à ses angoisses, pour remplir un vide.

Marthe veut y voir la vérité, de la pudeur

LECHY ELBERNON.

— Moi je connais le monde. J'ai été partout. Je suis actrice, vous savez. Je joue sur le théâtre.
Le théâtre. Vous ne savez pas ce que c'est ?

Elle insiste sur la séparation nécessaire entre les acteurs et les spectateurs : à la fin ces deux mondes, réels et imaginaires doivent se rejoindre.

Le rideau permet de changer les décors entre les actes, il préserve la magie du théâtre, l’intimité de deux espaces contradictoires.

Paradoxe du comédien : croire à son rôle mais sans l’intérioriser totalement, un acteur « fait semblant » avec art parce que son émotion doit « franchir la rampe ».

Le noir : 1) permet des effets d’éclairage, de contraste, de mise en valeur des acteurs.

2) masque les imperfections des décors, de la salle.

3) les acteurs ne doivent pas distinguer nettement les visages, cela les déconcentrerait.

4) il crée une ambiance propice au rêve, détachée du quotidien.

5) les spectateurs oublient leurs voisins, leurs soucis et se concentrent sur la scène.

6) comme le rideau, la lumière sépare deux mondes

Le divertissement lutte contre l’ennui (sortir du droit chemin). Le théâtre à une fonction didactique aussi bien que ludique.

Fonction émotive, impressive : c’est la fameuse « catharsis » des Grecs.

Le théâtre concerne toutes les catégories socioculturelles, tous les spectateurs quelque soit leur état d’esprit en entrant dans la salle.

Spectacle audio-visuel complet, les idées passaient par le théâtre. Mieux qu’un long discours.

Métaphore : la vérité nue, sa recherche est difficile (l’oignon fait pleurer), elle est rarement unique et peut présenter plusieurs aspects ou points de vue.

Le théâtre apporte la connaissance parce qu’il montre, il donne à voir et à entendre de manière efficace.

Mélange d’exhibitionnisme et de voyeurisme.

L’actrice ne s’appartient pas, elle incarne des personnages qu’elle partage avec le public.

Cf : beaucoup d’acteurs sont appelés dans la rue par le nom du personnage qu’ils incarnent à l’écran.

Comparaison : c’est une sorte de « charme » qui envoûte le spectateur au point d’envahir provisoirement sa personnalité qui est plus ouverte, plus disponible que dans la vie quotidienne.

MARTHE.
LECHY ELBERNON.

— Non.
— Il y a la scène et la salle.
Tout étant clos, les gens viennent là le soir, et ils sont assis par rangées les uns derrière les autres, regardant.

MARTHE.
LECHY ELBERNON.

— Quoi ? Qu'est-ce qu'ils regardent, puisque tout est fermé ?
— Ils regardent le rideau de la scène,
Et ce qu'il y a derrière quand il est levé.
Et il arrive quelque chose sur la scène comme si c'était vrai.

MARTHE.
LECHY ELBERNON.
THOMAS .
LECHY ELBERNON.

— Mais puisque ce n'est pas vrai ! C'est comme les rêves que l'on fait quand on dort.
— C'est ainsi qu'ils viennent au théâtre la nuit.
— Elle a raison. Et quand ce serait vrai encore, qu'est-ce que cela me fait ?
— Je les regarde, et la salle n'est rien que de la chair vivante et habillée.
Et ils garnissent les murs comme des mouches, jusqu'au plafond.
Et je vois des centaines de visages blancs.
L'homme s'ennuie, et l'ignorance lui est attachée depuis sa naissance.
Et ne sachant de rien comment cela commence ou finit, c'est pour cela qu'il va au théâtre.
Et il se regarde lui-même, les mains posées sur les genoux.
Et il pleure et il rit, et il n'a point envie de s'en aller.
Et je les regarde aussi, et je sais qu'il y a là le caissier qui sait que demain
On vérifiera ses livres, et la mère adultère dont l'enfant vient de tomber malade,
Et celui qui vient de voler pour la première fois, et celui qui n'a rien fait de tout le jour.
Et ils regardent et écoutent comme s'ils dormaient.

MARTHE.

— L'œil est fait pour voir et l'oreille
pour entendre la vérité.

LECHY ELBERNON.

— Qu’est-ce que la vérité ? Est-ce qu’elle n’a pas dix-sept enveloppes comme les  oignons ?
Qui voit les choses comme elles sont ? L’œil certes voit, l’oreille entend.
Mais l’esprit tout seul connaît. Et c’est pourquoi l’homme veut voir des yeux et connaître des oreilles
Ce qu’il porte dans son esprit,  — l’en ayant fait sortir.
Et c’est ainsi que je me montre sur la scène.

MARTHE.
LECHY ELBERNON.

— Est-ce que vous n’êtes point honteuse ?
— Je n’ai point honte ! mais je me montre, et je suis toute à tous.
Ils m’écoutent et ils pensent ce que je dis ; ils me regardent et j’entre dans leur âme comme dans une maison vide.
C’est moi qui joue les femmes :
La jeune fille et l’épouse vertueuse qui a une veine bleue sur la tempe, et la courtisane trompée.
Et quand je crie, j’entends toute la salle gémir.

MARTHE.

— Comme ses yeux brillent !

...

Télécharger au format  txt (7.3 Kb)   pdf (72.3 Kb)   docx (716.8 Kb)  
Voir 4 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com