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Quelles Sont Les Motivations Et Les Attentes Qui Poussent Les Spectateurs À Aller Au Théâtre ?

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cle qui va être joué, il aperçoit les comédiens qui se maquillent et se vêtent de costumes colorés. Quand le spectacle commence, le plaisir s'accroît. Baudelaire exprime cette évolution à travers le regard naïf d'un petit garçon. Pour lui le théâtre est, conformément à l’étymologie grecque, le lieu où l'on regarde, et il décrit « des palais grands et tristes, au fond desquels on voit la mer et le ciel ». Décors, costumes, lumières, musique, tout contribue à charmer le spectateur. Mais le plaisir sensuel n’est pas l’unique motivation du public.

B. Le plaisir intellectuel

Le plaisir théâtral est aussi intellectuel. On va au théâtre pour apprendre. Ainsi, celui qui fréquente assidûment les théâtres apprend beaucoup sur l’évolution des mœurs de

son pays par exemple. Il voit Horace et Andromaque, et apprend ce que sont les trois unités, ce que sont les bienséances ; il voit Hernani, drame de Victor Hugo, et mesure l'écart qu'il y a d’une tragédie classique à un drame romantique, plein d'action et de passion ; il voit enfin Anéantis, pièce contemporaine de Sarah Kane, et perçoit la violence de notre société qui accepte de voir sur scène des hommes se torturer, se mutiler, se tuer. Le spectateur de théâtre peut aussi découvrir la mythologie, avec Œdipe roi de Sophocle ou Phèdre de Racine ; l'Histoire avec Richard III, tragédie shakespearienne ; ou même l’actualité avec la femme comme champ de bataille drame contemporain de M.Visniec qui expose le rôle du viol comme arme de guerre.

C. Les émotions

Plaisir des sens, plaisir de la connaissance, mais aussi émotions fortes. On va au théâtre pour rire ou pour pleurer, mais dans tout les cas pour être ému. Le garçon des « Vocations » de Baudelaire avoue : « On a peur, on a envie de pleurer, et cependant l'on est content ».Si l'on se bat pour assister à la représentation d'une comédie de Molière, c'est pour rire, se moquer de l’avare qui court après sa cassette, se réjouir à l'idée qu’Arnolphe soit cocu, s'esclaffer des fourberies de Scapin ! Par contre, on recherche les tragédies de Racine pour pleurer sur le sort de Bérénice, douloureux exemple « de l'amour la plus tendre et la plus malheureuse », pour s’apitoyer sur le sort d'Andromaque qui ne peut rester fidèle à son mari défunt sans perdre son fils... On veut frémir avec les héros romantique, craindre avec Anthony que le mari d'Adèle n'enfonce la porte pour les surprendre, espérer avec Hernani que le comte ne réclamera pas vengeance...

II) Un plaisir plus profond

Le spectateur a des bénéfices à long terme à tirer du spectacle.

A. Apprendre à regarder

Tout d'abord, le public apprend au théâtre à regarder le monde. Les mises en scène surprennent, étonnent et remettent en cause les évidences.

On a l'habitude de voir jouer Shakespeare en costumes du XVI siècle. Si un metteur en scène choisit de monter Richard III en costumes contemporains, alors il suggère que le pouvoir aujourd’hui est régi par la même violence. Il invite le public à considérer différemment et le théâtre shakespearien, et la politique contemporaine. Il lui ouvre les yeux. Plus profondément, au théâtre tout fait sens ; le spectateur, avide, devient attentif à un regard, à un geste, à un frémissement. Ce faisant, il apprend à regarder, à s’intéresser à l’autre. Ainsi, en s’enfermant dans une salle de spectacle, on s’ouvre au monde extérieur, que l’on découvre d’un œil neuf.

B. Apprendre à se connaître

Mais on apprend aussi à se connaître soi-même. Dès l'Antiquité, les auteurs de comédies voulaient corriger les hommes en les amusant. Molière avait su entendre ce précepte. En effet, ses comédies ne dispensent pas une leçon de morale aride dont on se détournerait avec ennui, mais elles tournent en dérision les vices des hommes. Elles font rire et elles invitent le spectateur à faire preuve de lucidité. On rit d'Arnolphe, le héros de l'École des femmes, mais est-il si étrange, si différent de nous, cet homme qui voudrait s'assurer de l’amour et de la fidélité de sa

femme ? Si la comédie plaît, elle instruit également. La tragédie classique aussi voulait allier le plaisir à l'instruction morale : les vices y sont sévèrement punis. Il s'agit pour le lecteur de faire une introspection et de s'amender s'il y trouve les racines du mal. De plus, outre sa dimension morale, le théâtre invite

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