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Représentation Sociale

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: représentations et attitudes du public

François Beck*, Patrick Peretti-Watel** , Arnaud Gautier***, Philippe guilbert ***

INTRODUCTION

En termes de morbidité et de mortalité, les cancers constituent une préoccupation de santé publique majeure. Ces pathologies font ainsi l’objet, depuis 2003, d’un plan national de grande ampleur. L’objectif du Baromètre cancer 2005 [1] est de quantifier, au sein de l’ensemble de la population, les croyances et les opinions à l’égard du cancer ainsi que les attitudes et les comportements face aux facteurs de risque. Il s’agit notamment de mettre au jour les jugements de valeur que les individus construisent autour des questions touchant au cancer. En effet, les opinions et les perceptions du public à l’égard du cancer sont susceptibles de constituer des leviers ou, au contraire, des freins à la prévention ou au repérage précoce de cette pathologie.

MÉTHODE

Cette enquête réalisée par l’Inpes en partenariat avec l’ORS Paca1 a été menée par téléphone (système Cati 2) par l’institut de sondages Atoo du 26 avril au 15 juin 2005. Elle repose sur un échantillon aléatoire de 4 046 personnes francophones âgées de 16 ans et plus, représentatif de la population résidant en France métropolitaine. Les foyers en liste rouge ont aussi été interrogés, à partir d’une base aléatoire de numéros France Télécom, en ajoutant 1 au dernier chiffre de chaque numéro. Les noms et adresses des personnes correspondant aux numéros de cette liste ont été récupérés dans l’annuaire inversé pour l’envoi d’une lettreannonce, afin d’informer et de motiver les personnes qui allaient être contactées. Les numéros qui ne figuraient pas dans cette nouvelle liste correspondaient à des numéros non attribués, des lignes d’entreprise ou des listes rouges. Dans ce dernier cas, l’envoi de la lettre-annonce leur était proposé a posteriori. Une fois le ménage contacté, l’individu interrogé était sélectionné selon la méthode du prochain anniversaire à venir au sein du foyer. Une société de surveillance était présente tous les jours de l’enquête afin de vérifier la régularité de la passation. Les données ont été pondérées par le nombre de personnes éligibles dans chaque foyer, et redressées par calage sur marge sur les variables sexe, âge, région et taille d’agglomération, issues du recensement 1999. Les analyses prennent en compte les probabilités inégales de tirage dans le calcul des estimateurs.

pole enquêtes en population générale Paca/INSERM UMR 379 *** Inpes, direction des affaires scientifiques

** ORS

* OFDT,

Évolutions • N° 4 / Décembre 2006

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RÉSULTATS

Opinions et risques perçus

Si la quasi-totalité des Français estime que le cancer est une maladie grave (loin devant le sida et les maladies cardio-vasculaires) et dont personne n’est à l’abri, seuls quatre sur dix déclarent qu’il s’agit d’une maladie comme les autres et six sur dix qu’elle est souvent héréditaire. Parmi les causes possibles, un quart des enquêtés apparaît plus ou moins d’accord (mais pas en désaccord complet) avec l’idée que certains cancers sont contagieux. Juger que le cancer est une maladie comme les autres ne dépend ni du sexe ni du diplôme. En revanche, plus les enquêtés sont âgés, plus ce jugement devient fréquent. Par rapport à la situation telle qu’elle est décrite par les données épidémiologiques actuelles, le risque perçu de développer un cancer au cours de sa vie apparaît assez proche dans les déclarations des femmes (35 % selon les déclarations vs 37 % selon les données épidémiologiques) mais nettement inférieur dans celles des hommes (respectivement 39 % vs 47 %). Cette perception du risque varie peu selon les caractéristiques sociodémographiques, même si elle apparaît plus faible chez les plus jeunes et chez les plus âgés. Le risque perçu s’avère, en revanche, plus élevé parmi les personnes qui ont déjà eu un proche atteint et varie aussi selon le mode de vie : les individus qui ont des conduites considérées « à risque » perçoivent un risque plus élevé, à l’inverse de ceux qui adoptent des comportements considérés comme préventifs.

bles. Ce risque est davantage perçu par les femmes et les âges intermédiaires. Dans le détail, seuls quatre enquêtés sur dix savent qu’il faut se méfier du soleil entre 12 et 16 heures, et les dangers de l’exposition au soleil en juin et surtout en mai restent peu connus. Si 88 % des enquêtés savent que les rayonnements solaires sont particulièrement forts en juillet, et 80 % en août, cette proportion tombe à 40 % pour juin et 6 % pour mai. Les hommes, les âges intermédiaires et les plus diplômés sont mieux informés à ce sujet. S’agissant des comportements, plus des deux tiers des Français disent qu’il leur arrive d’examiner leur peau à la recherche d’anomalies. Le recours systématique aux différents moyens de protection envisagés dans le questionnaire reste minoritaire : pour se protéger lors d’une journée d’été ensoleillée, 42 % des enquêtés déclarent porter systématiquement des lunettes de soleil ; 31 % disent éviter de s’exposer durant les heures les plus ensoleillées ; 21 % restent à l’ombre d’un parasol ; 23 % gardent un chapeau ou une casquette ; enfin, seuls 14 % mettent de la crème solaire toutes les heures. Toutefois, au total, 63 % des enquêtés disent utiliser de façon systématique au moins l’un de ces moyens de protection. En outre, un quart des Français estime que faire des UV avant les vacances protège des coups de soleil, tandis que près de la moitié juge qu’une crème solaire permet de s’exposer au soleil plus longtemps. La croyance aux vertus protectrices des UV est plus fréquente aux âges intermédiaires. L’idée qu’une crème solaire permettrait de s’exposer plus longtemps est plus souvent partagée par les hommes, les plus jeunes et les plus âgés, et les moins diplômés. Par ailleurs, huit enquêtés sur dix savent que le soleil peut provoquer un vieillissement prématuré de la peau. Mais ils sont aussi un tiers à croire que les coups de soleil de l’enfance bien soignés sont sans conséquence à l’âge adulte, et un quart à penser que les coups de soleil préparent la peau en la rendant moins vulnérable au soleil. Les femmes, les 35-54 ans et les plus diplômés sont à la fois plus enclins à juger que le soleil fait vieillir prématurément la peau et moins enclins à sous-estimer les conséquences des coups de soleil de l’enfance ou à prêter des vertus protectrices aux coups de soleil. Ces croyances sont cohérentes avec le risque perçu : ceux qui jugent que les coups de soleil de l’enfance bien soignés sont sans conséquence, ou que les coups de soleil rendent moins vulnérable au soleil, estiment moins souvent que l’exposition non protégée au soleil est un facteur de risque de cancer.

Les principales causes présumées du cancer : tabagisme et exposition au soleil

S’agissant des facteurs susceptibles de favoriser la survenue d’un cancer, la quasi-totalité des enquêtés reconnaissent deux comportements évitables : le tabagisme et l’exposition au soleil sans protection [Figure 1]. Dans le détail, le statut tabagique n’a pas d’incidence sur la détermination du tabagisme comme facteur de risque, mais seuls 14,4 % des fumeurs actuels pensent que le risque de cancer dû à la cigarette existe dès que l’on fume une cigarette par jour, tandis qu’un sur quatre situe ce seuil à vingt cigarettes par jour ou plus. Il apparaît par ailleurs que quatre fumeurs quotidiens sur dix rapportent une consommation quotidienne inférieure au seuil qu’ils associent à un risque de cancer. Parmi les six autres, près d’un sur deux fume depuis un nombre d’années inférieur au seuil qu’il associe à un risque élevé de cancer. Il est donc probable que seul un tiers des fumeurs quotidiens considère qu’il encourt personnellement un risque élevé de cancer du fait de son tabagisme. En outre, un enquêté sur trois craint d’avoir un jour un cancer dû au tabagisme, crainte partagée par un quart des non-fumeurs (généralement en raison du tabagisme passif). Inversement, trois fumeurs sur dix déclarent ne pas redouter d’avoir un jour un cancer dû au tabac, le plus souvent parce qu’ils estiment fumer trop peu. Bien que l’exposition au soleil soit le deuxième facteur de risque de cancer le plus souvent cité, les connaissances des Français en la matière restent perfecti-

D’autres causes possibles du cancer évoquées par environ les trois quarts des personnes interrogées

Parmi les causes les plus souvent attribuées au cancer, viennent ensuite des facteurs environnementaux comme la pollution de l’air et les aliments traités avec des produits chimiques (pour environ neuf enquêtés sur dix), ainsi que la proximité d’une centrale nucléaire (72 %), mais aussi un facteur comportemental (boire plus de trois verres d’alcool par jour : 81 %) [Figure 1].

Évolutions • N° 4 / Décembre 2006

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Au total, 86 % des enquêtés se disent bien informés sur les effets de

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