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Saint Augustin - Julia Kristeva

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érences, n'existent plus et sont transcendées grâce à la notion suprême d'amour. Amour pour son prochain, et par conséquent amour de tous les hommes envers tous les hommes. Ce principe d'unité absolue représente l'amour christique.

"Votre âme n'est plus à vous seul, mais à tous vos frères dont les âmes deviennent aussi les vôtres ou plutôt dont les âmes et la vôtre ne font plus qu'une seule âme, c'est-à-dire l'âme unique du Christ." [p125]

La notion d'étranger se voit même résorbée dans l'illimité de la Caritas. L'étranger devient alors, comme le souligne Saint Augustin, semblable. Tout homme est invité à user de la caritas de manière paroxystique comme l'on paierait une dette infinie envers l'Humanité, afin d'accroître ce sentiment d'amour mystique.

b) Les limites de la Caritas

Malgré la volonté de lier tous les hommes entre eux de manière absolue grâce à l'amour et de créer une identité unique regroupée autour du même principe religieux; la caritas va inévitablement rencontrer des limites concrètes inhérentes aux notions de politique et de juridiction des Etats.

"Toutefois, l'absolu de ce lien religieux va vite se heurter aussi bien aux besoins humains qu'aux impératifs des Etats et bientôt des nations"[p125]

Encore aujourd'hui, il existe toujours un antagonisme profond entre ce principe chrétien de charité universelle et la "juridiction politique" [p126] dont découle une bataille intemporelle plus ou moins abstraite. Saint Augustin parle, lui, d'un "jeu subtil".

II) L'hospitalité pèlerine.

a) Description

Selon les origines étymologiques, le pèlerin est l'expatrié ou l'exilé. Il est partout un étranger inconnu des hommes, et l'un des rôles sociaux des monastères est d'offrir l'hospitalité aux pèlerins qui sont en difficulté. Cela va devenir une "véritable industrie de l'hébergement" [p126].

En effet aux premiers siècles du christianisme, il existait d'autres lieux d'hébergement mais ceux-ci étaient pour la plupart mal famés. Ainsi l'on décida de créer ce qu'on appelle les hospitia, ou xenodochia, établissements tenus par des religieux, et prévu à l'attention des pauvres mais aussi et surtout des étrangers.

Mais les laïcs réagissent face à cette profusion d'établissement religieux, en créant à leur tour des diversoria peregrinorum, et vont même jusqu'à accueillir les étrangers directement aux portes de la ville.

b) Les limites

Le problème qui va vite se poser concernant les xenodochia et autres établissements d'accueil pour les étrangers, c'est le fait qu'elles soient exclusivement réservées aux pèlerins chrétiens. En effet, "pour le chrétien, en somme, l'étranger n'est pas exclus s'il est chrétien, mais le non-chrétien est un étranger dont l'hospitalité chrétienne n'a cure" [p127]. Afin de mieux régir ces établissement, va se mettre en place la délivrance de “lettres” ou passeports de chrétienté. Ces lettres, signées par un évêque pour les chrétiens voyageurs, servaient à ce que ces derniers puissent être accueillis en route chez d'autres chrétiens. "Étranger, je dois attester de ma chrétienté, car le droit à l'hospitalité ne m'est dû que si je produis un passeport de chrétienté" [p128].

Voilà donc où réside le vrai problème, et l'on parvient ici aux frontières de l'hospitalité religieuse. Le fait d'être étranger ne tient pas compte de l'universalité chrétienne, mais d'une appartenance héréditaire au sol seigneurial, à savoir un ensemble économico-juridique.

Il se crée alors une sorte de dualisme entre deux attitudes vis-à-vis de l'étranger. D'une part l'attitude chrétienne, quelque peu paradoxale entre protection et persécution; et d'autre part, l'attitude politique, soumettant l'étranger aux impératifs économiques.

III) l'intégration des pérégrins dans la République et les Barbares.

a) Le changement de statut des pérégrins.

Au Bas-Empire; époque de l'empire romain désignant la période allant de la mort de Sévère Alexandre en 235 à la fin de l'empire d'Occident en 476; le statut des pérégrins entant qu'étrangers commence à s'effacer progressivement.

En effet, "on concède de plus en plus le droit de cité à une grande majorité d'habitants venus d'ailleurs"(p129). Les pérégrins se fondent avec les citoyens romains sous l'autorité princière. En ce sens, ils s'intègrent à la société et deviennent des citoyens à part entière.

Le terme "pérégrin" ne représente alors plus la notion d'étrangeté mais plutôt le simple "voyageur". "Il ne s'oppose désormais plus au "civis romanus" mais uniquement au "civis" et désigne alors celui qui vient d'une autre province ou cité."(p130)

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