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Texte: Le Bonheur

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gré la fuite du temps, et malgré la mort ?

* Le désir

le bonheur est précisément lié à la notion de désir : qu’on pense le désir comme un ingrédient du bonheur, ou bien qu’on le pense comme un obstacle au bonheur.

* La vérité

Par ailleurs pourquoi désirons-nous la connaissance, la vérité ? Peut-être est-ce toujours et encore pour le bonheur ? A moins que la vérité ne dérange. Dans ce cas pourquoi chercher la vérité?

* La liberté

Pour être plus libre, dira-t-on ? Peut-on dissocier ainsi liberté et bonheur et préférer encore la liberté au bonheur ?

* L'Etat

Le problème est aussi politique. Le combat pour les libertés, le progrès dans l’histoire vers plus de libertés ne s’est-il pas fait aux prix de terribles souffrances.

Lexique : Idéal / réel

On oppose souvent réel à fictif ou à imaginaire. Ainsi un roman peut décrire une relation amoureuse imaginaire, fort éloignée de ce qu'il est possible de vivre réellement. Et nous pouvons rêver ainsi de bonheurs qui n'existent que dans notre imagination (de bonheurs fictifs). Idéal n'est pas synonyme de fictif ou d'imaginaire : l'idéal constitue un modèle par rapport auquel on peut comparer les imperfections d'une situation réelle; et l'idéal peut être une représentation de la raison, tout à fait nécessaire pour accomplir des progrès, dans un domaine précis d'action (technique, sportif, artistique, politique, moral...) : à l'aune d'idéaux de création ou d'action on peut mesurer tout l'écart entre ce qu'on est capable de faire dans la réalité et ce qu'on espère faire dans l'idéal.

A la différence de l'utopie, dont la réalisation est rigoureusement impossible, ou dont les tentatives de réalisation peuvent être dangereuses (par exemple celle d'une société parfaitement égalitaire), l'idéal est ce dont on tente de se rapprocher au maximum dans la réalité : par exemple l'idéal d'un Etat démocratique où les hommes seraient égaux, non dans les faits; mais au moins devant la loi ; il est important d'avoir constamment en tête un tel idéal pour veiller à sa meilleure réalisation possible au quotidien dans la vie publique. Il n'y a pas de bonheur idéal; un bonheur total ne peut qu'exister dans l'imagination. Il y a des bonheurs réels (au pluriel); mais il peut exister des modèles d'existence (des idéaux d'existence) dont on s'efforce de se rapprocher; et le sentiment de s'en rapprocher nous rend éventuellement heureux.

Epicure d’après Diogène Laërce, .

« Ceux-là jouissent le plus de l’opulence qui ont le moins besoin d’elle. »

Cette phrase qu’on prête à Epicure résume un trait essentiel de la sagesse antique, propre autant du stoïcisme qu’à l’épicurisme : le bonheur ne consiste pas dans la satisfaction maximale de ses désirs, mais dans la maîtrise de ses désirs, mieux, dans la limitation de ses désirs.

Epicuriens et Stoïciens définissent le bonheur comme un état d’ataraxie (terme qui signifie "absence de troubles"), comme un état de sérénité, de tranquillité d’âme, d’impassibilité. Le bonheur consiste à savoir ne pas être troublé par toute sorte de souffrances inutiles, généralement consécutives à la quête de désirs dont la satisfaction est soit impossible, soit plus douloureuse que rassérénante.

Les Stoïciens insistent sur ce le fait que le malheur vient de ce qu’on ne sait pas contenir ses désirs dans les limites de ce qu’on peut vraiment réaliser. Ils affirment qu’il faut savoir distinguer entre ce qui dépend de soi, et ce qui ne dépend pas de soi. Ce qui dépend de moi, ce sont mes désirs, mes volontés, mes idées, mes représentations. Ainsi il ne dépend pas de moi que je sois agressé ou volé, ni que je meurs: ce qui dépend de moi c’est que je sois indifférent, dans la mesure du possible, au mal que peut me faire autrui ou à la mort. Comme le dit Epictète ce n’est pas la mort qui est à craindre, mais la représentation que je m’en fais.

Pour les Epicuriens, le bonheur réside tout simplement dans le plaisir.. Or beaucoup de plaisirs sont mêlés de souffrances. Le bonheur est dans le plaisir nu, non accompagné de souffrance. Seuls les désirs naturels (liés à la nécessité de survivre, comme satisfaire la soif, la faim...) procurent un plaisir sain, sans laisser d’amertume. Les autres, ceux qui sont naturels mais non nécessaires, comme ceux qui sont liés à la sexualité, il faut, sinon les éviter, en user modérément, si on ne veut pas en souffrir. Quant à ceux qui ne sont ni naturels, ni nécessaires - comme le désir d’argent, de gloire, de luxe... - il faut les proscrire absolument, car ce sont désirs proprement insatiables, nous laissant toujours sur notre faim.

On arrive ainsi à ce paradoxe que celui qui se contente du minimum jouit pleinement de ce minimum : est heureux non pas celui qui n’a pas de désir, mais celui-là qui ne désire rien d’autre que ce qui lui suffit pour être heureux. Ce n’est pas la quantité des plaisirs qui fait le bonheur, mais sa qualité; or la qualité d’un plaisir est d’autant plus grande qu’il est simple et relève d’un désir facile à réaliser (boire de l’eau quand on a très soif...).

Spinoza, Ethique V

« La béatitude n’est pas le prix de la vertu, mais la vertu elle-même. Et cet épanouissement n’est pas obtenu par la réduction de nos appétits sensuels, mais c’est au contraire cet épanouissement qui rend possible la réduction de nos appétits sensuels. »

Béatitude signifie plus que contentement, ni même le bonheur au sens de la réalisation la plus grande possible de ses désirs, mais un bonheur privilégié, que Spinoza appelle aussi joie.

La tradition théologique chrétienne évoque la béatitude à propos du bonheur susceptible d’être connu dans l’au-delà, dans la vie éternelle. Ce bonheur se définit non pas négativement - comme ce contentement de ne pas être esclave de ses désirs - mais positivement, comme la jouissance suprême d’une contemplation de Dieu dont on ne saurait se lasser. Et cette béatitude sera donnée aux justes, à ceux-là qui auront su se garder du péché, et dont la conduite aura été constamment vertueuse. En ce sens la béatitude est le prix de la vertu.

Or Spinoza garde de la tradition chrétienne la notion de béatitude: mais il ne la place pas dans une vie qui se situe au-delà, après la mort, ni ne le définit comme la récompense de la vertu. Il la place en cette vie même. Elle n’est pas le résultat d’une ascèse, “d’une réduction de nos appétits sensuels“ (de nos désirs sexuels, par exemple) encouragée par la morale et la religion, mieux encouragée par un certain fanatisme moral et religieux : on promet le bonheur à ceux-là qui auront su réduire “leurs appétits sensuels“. Mais on remarque que cet encouragement est loin d’être serein; il s’accompagne généralement d’une dénonciation haineuse et passionnée du corps et de la sexualité.

Si béatitude il y a, pour Spinoza, elle n’est pas acquise au prix d’une vertu forcée et contrainte, elle est la vertu elle-même. “Par vertu et puissance, j’entends la même chose“, dit Spinoza. Il faut entendre vertu dans son sens dynamique, ancien, qui est encore présent dans les expressions : la vertu d’un médicament, la vertu du sport... La vertu d’un homme est d’être pleinement un homme. Dès lors la béatitude réside dans l’affirmation de son activité, de sa puissance. Etre pleinement heureux, c’est développer au mieux les capacités de son corps et contribuer à sa santé, et donc aller raisonnablement aussi au devant de ses désirs (mais non en être esclave); et c'est développer au mieux les capacités de son âme : accroître sa connaissance, déployer l’exercice de sa raison, et ainsi contribuer à la santé de son âme.

Car le bonheur ne réside pas dans un pouvoir illusoire de la volonté sur des désirs irrépressibles, mais plutôt dans un pouvoir de la connaissance qui nous rend suffisamment actif et fort pour que des désirs irrépressibles ne viennent pas mettre à l’épreuve notre volonté. Cette activité de la connaissance en elle-même est joie et béatitude.

Ainsi notre épanouissement n’est pas la conséquence d’une réduction volontaire, imposée par la morale ou la religion, de nos appétits sensuels; cet épanouissement favorise naturellement, et sans qu’il nous en coûte, la réduction de nos appétits sensuels.

Kant, Fondements de la Métaphysique des Mœurs

« Plus une raison cultivée se consacre au projet de jouir de la vie et du bonheur, plus l’être humain s’écarte du vrai contentement. »

Kant partage avec Rousseau l’idée que l’instruction, le développement des connaissances, les progrès de la raison, même, ne rendent pas nécessairement un homme heureux. Cette idée se retrouve dans le mythe de Faust de Goethe : Goethe est las de la science; il est quête d’un bonheur simple que l’amour pour une jeune bergère - Marguerite - est susceptible de lui donner, avec la complicité du diable. L’augmentation des moyens de satisfaire nos désirs,

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