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Théâtre et poésie au Moyen-âge : épanouissement et constitution d’une littérature

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Par   •  12 Novembre 2018  •  Cours  •  5 502 Mots (23 Pages)  •  722 Vues

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Approches Historique

Histoire des formes et des idées (Antiquité XVIIIe)

Théâtre et poésie au Moyen-âge : épanouissement et constitution d’une littérature

  • Comment évolue la littérature médiévale : la poésie et le théâtre ?
  1. La poésie des poètes du nord de la France : les trovers

Ils sont finalement les successeurs des troubadours, on les désigne sous le nom de trover (ancien français « trouver » en langue d’oïl qui signifie composer ≠ les troubadours sont la traduction ni plus ni moins de « trobar » c’était le verbe poétiser en langue doc [La langue du sud de la France]). Ils vont s’inspirer des troubadours, et ce sera un travail de translation qui va être réalisé, c’est –à-dire un travail de transfert culturel d’une aire géographique à une autre. Un transfert qui semble aller de soi, mais tout sauf évident car les poètes D’oc n’étaient pas proche des poètes d’Oïl, il y avait une véritable division linguistique dans le pays, entre les deux peuples ; il y avait une frontière linguistique.

Ce transfert a été possible grâce à, tout d’abord les croisades, elles réunissaient un certain nombre de poètes et ces poètes pouvaient tout à fait être des nobles qui participaient encore une fois aux croisades : les chevaliers du nord et du midi se côtoyaient (les croisades jouaient un rôle de propagation des idées). Elles ont servi aussi aux sources d’inspirations des chansons (Les chansons de croisades qui ont été légions au XIIe siècle). Outre ces circonstances politiques, ce qui a permis finalement cet échange culturel ou ce transfert culturel, c’est l’implantation du trobar en terre D’oïl à travers les alliances politiques et notamment à travers certaines familles qui ont favorisé l’échange entre les poètes, les troubadours et les trovers ; car à travers ces familles politiques influentes, à travers les cours de ces familles dans lesquelles évoluaient des poètes se retrouvaient dans ces cours.

Il y a, sans conteste, parmi ces nombreuses cours, la Cour d’Aliénor d’Aquitaine, qui au XIIe siècle, a été l’épouse du Roi de France Louis VII et qui est devenu par la suite, au milieu du XIIe siècle, l’épouse du Roi d’Angleterre Henri II Plantagenet. Elle exporté finalement l’art des troubadours, elle avait pour elle, la Cour d’Aquitaine, et elle a aussi permis d’exporter l’art des troubadours à la Cour d’Angleterre. Et dans cette même Cour d’Angleterre, se retrouvaient également quelques trovers ; notamment les chrétiens de Troyes, qui dans la Cour d’Angleterre a fait la connaissance d’un troubadour : Bernard de Ventadour (qui était un célèbre troubadour). Ces cours, et la Cour d’Aliénor, étaient des lieux de rencontres entre poètes.

La fille d’Aliénor, Marie de Champagne, a fait beaucoup parler d’elle. La Cour de Champagne était une cour de lettrés, une cour qui a notamment accueillis des chrétiens de Troyes qui étaient l’un des poètes de Marie de Champagne. Elle a notamment créé ce qu’on appelait des cours de dames (cercles lettrés où des dames très avisées en matière d’amour courtois pouvaient échanger. Cette cour était un foyer culturel, un foyer littéraire où se croisent les poètes.

De la même façon, autre fille d’Aliénor, Alix de France ou Alix de Blois ; elle aussi a fait de Blois, une cour de lettrés tout comme leur demi-frère : Geoffroy Plantagenet (qui lui a instauré ce type de cour mais en Bretagne cette fois).

  • Quelques repères chronologiques :

L’époque des troubadours, le développement de la poésie d’Oc, se situe essentiellement de la fin XIe jusqu’au XIIe, c’est le plein essor de la poésie troubadouresque et la période qui va connaître le véritable développement de la poésie des trovers (la poésie du nord, se fera du milieu du XIIe siècle jusqu’à la fin du XIIIe siècle.

Elle va se développer à travers un grand nombre de genres qui pour la plupart ont totalement disparus par la suite : le grand chant courtois, la chanson de croisades, la plainte funèbre, la chanson d’aube… Une poésie qui se développe autour d’un certain nombre de genre, et des genres qui vont être très vite abandonnés au début du XIVe siècle pour laisser place à d’autres genres (formes fixes comme la ballade, le rondeau…).

Remarque :

Les trovers, pratiquent le lyrisme au sens fort, c’est-à-dire que la poésie des trovers est toujours une poésie chantée : la poésie troveresque est toujours une poésie chantée.

Puis vers la fin du siècle on aura des textes qui vont se détacher de la musique, on a toujours l’idée de l’expression des sentiments, certes, mais il ne s’agira plus de poèmes chantés ou de façon bien moindre. Donc le lyrisme tel qu’on le connaît, subit une évolution. Et l’art du trover, est un art essentiellement oral, qui était mis par écrit de façon très accessoire : tous les textes n’ont pas été mis par écrit (ce qui a provoqué un double appauvrissement du répertoire car certains textes n’ont pas été mis par écrit et d’autres textes ont été perdus.

On peut recenser quand même un groupe d’environ 250 trovers mais dont beaucoup d’entre eux sont des personnages qui n’ont pas été véritablement identifiés (problèmes d’identifications,). Les textes que l’on a gardé des trouvères ont connu un vrai problème d’attribution : d’un manuscrit à l’autre, un même poème peut être attribué à 2 ou 3 trovers différents, pourquoi ? Car cela peut venir du copiste, qui pense bien faire car le texte précédent était attribué à tel poète donc il se dit que le texte suivant doit être attribué au même poète (on écrivait les textes, et les attributions se faisaient après coup).

La production des trovers est une production qui se massifie, c’est-à-dire que les chansons des trovers sont recopiées dans des « chansonniers » (anthologies) dans lesquels on retrouvait le texte et parfois en vis-à-vis du texte sa notation musicale : on parle de « textes notés ». Les trovers, à cause de ces chansonniers se retrouvent dans une poésie de masse, brassés au milieu d’autres noms alors que chez les troubadours, dans les manuscrits retrouvés, les troubadours sont beaucoup plus clairement individualisés, et très souvent accompagnaient les textes des troubadours les « vidas » (la vie du troubadour, sorte de biographie fictive) et des « razos » (petit commentaire de texte) = individualisation de la personne. Alors que dans le domaine D’oïl, pour les trovers, on se détache de ce contexte biographique, on s’éloignait de l’individualisation de la personne.

La répartition de ces trovers a été assez inégale, on se retrouve avec des trovers qui ont écrit 2 ou 3 pièces et d’autres qui ont écrit 20 chansons ; la plupart des trovers dont on a retrouvé les noms sont proches des 2 voire 4 textes que des 20 chansons : à l’époque les écrits nombreux bénéficiaient d’une notoriété importante.

Il y a trois grands foyers qui se distingue chez les trovers :  la Champagne, le nord de la France (qui ont été les premiers grands foyers qui ont vu se développer l’art des trovers). D’autres foyers vont se développe comme la Lorraine (au XIIIe siècle).

En ce qui concerne leurs conditions sociales, elles étaient variées : ça allait du plus haut rang (Thibault de Champagne) à contrario des trovers un peu plus bas dans l’échelle sociale (Colin Muset) ; il y avait aussi les bourgeois (Bourgeois d’Arras).

  1. Les différents registres
  1. Une histoire d’inspiration et de différenciation

Les trovers offrent dans leurs poèmes, une survivance de l’art des troubadours, on va retrouver l’idée d’amour courtois qu’avaient développer les troubadours. Mais elle est plus codifiée et systématisée, notamment à travers un traité qui va mettre à plat les codes de l’amour courtois : Le Traité de l’Amour Courtois d’André le Chapelain (qui a été écrit au XIIe siècle en latin : « De Amore »), et encore une fois, il codifie les grands principes de l’Amour Courtois qu’on avait déjà chez les troubadours et dont les trovers vont s’inspirer.

La poésie des trovers s’inspire certes de celle des troubadours pourtant elle est très souvent qualifiée de plus abstraite et de plus pessimiste (la tonalité est différente, la poésie des trovers se fait avec un peu plus de retenue, on lui reproche son manque d’extase…). Il est vrai qu’on a reproché très souvent reproché aux trovers d’avoir fait de la poésie des troubadours un exercice d’école, une poésie formelle.

En ce qui concerne la composition de la chanson d’amour qui était le genre par excellence de la poésie des trovers, elle a connu un grand succès entre le XIe et le XIIe siècle ; la chanson est composée de 5 à 6 strophes, avec des strophes qui vont de 8 à 10 vers, et surtout dans leur composition, elles respectent un ordre, chaque strophe a un rôle bien particulier (notamment la première et la dernière strophe) :  

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