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Un roman fictif n’est-il qu’appréciable par le choix d’un héros marginal comme personnage principal ?

Dissertation : Un roman fictif n’est-il qu’appréciable par le choix d’un héros marginal comme personnage principal ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  14 Janvier 2023  •  Dissertation  •  2 310 Mots (10 Pages)  •  970 Vues

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DELAET Eloïse                                                                                              1D

Dissertation

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Le plaisir qu’un lecteur peut ressentir face à un roman dépend de plusieurs éléments : l’attachement aux personnages, le plaisir romanesque sont évidemment, entre autres. Certains aiment aussi s’intéresser à la vie des personnages, leur passée, leurs particularités. Ainsi, un personnage différent, sortant des codes de la société intrigue et intéresse vivement le lecteur. Ce lecteur pourra l’identifier, selon son humble avis, telle qu’une personne extraordinaire, fantastique, accomplissant des prouesses et ayant un courage sans-nom. Il le qualifiera alors ce personnage marginal d’héros. Ce héros engendrera au lecteur un sentiment agréable de contentement, du plaisir à la lecture de ce roman. Un plaisir romanesque. Un roman fictif n’est-il qu’appréciable par le choix d’un héros marginal comme personnage principal ? Premièrement, nous verrons que le personnage marginal est un centre d’intérêt pour le lecteur. Dans un deuxième temps, nous nous interrogerons également sur l’intérêt du lecteur pour les personnages ordinaires. Dans un dernier temps, nous expliquerons que l’intérêt principal du lecteur repose sur la représentation de l’homme dans toute sa complexité par le personnage de roman.

D’emblée, un personnage marginal est un centre d’intérêt pour le lecteur.

Un personnage de roman marginal suscite l’admiration car il se distingue de l’humanité ordinaire par des qualités physiques ou morales différentes, et permet ainsi de captiver les lecteurs. Le but du romancier consiste à présenter un récit qui puisse intéresser le lecteur. Par ce fait, il lui faut imaginer un scénario original et accrocheur. Ce scénario se doit d’être innovant des banalités de la vie quotidienne. Mettre en scène des personnages qui s'opposent par leur pensée ou leurs comportements aux antipodes de la société, est un moyen de créer un contexte original. Ce dernier sort du commun, de l’ordinaire et provoque chez le lecteur étonnement et fascination. Prenons exemple sur l’œuvre de l’Abbé Prévost, Manon Lescaut (1731), où les personnages principaux, le chevalier Des Grieux et son amante Manon, s’opposent aux codes de la société du XVIIIème siècle. Les deux personnages sont marginaux non seulement socialement, moralement mais aussi géographiquement. Cette marginalité laisse alors place à divers contextes étonnants comme le fait que Manon soit en ménage avec le chevalier par exemple. Ce qui est extrêmement étonnant pour une péripatéticienne, libertine comme elle qui adore par-dessus tout le plaisir charnel. Ainsi, l'introduction de personnages marginaux semble être un moyen idéal pour y parvenir car ils portent souvent en eux une intériorité riche. En effet, il est plus simple de « suivre le mouvement », de « faire comme tout le monde ». Être opposer à cette routine exige un comportement personnel original qui est le fruit de réflexions et du courage pour le vivre. Ces marginaux constituent des éléments capables de renforcer le roman et les auteurs n'hésitent pas à les introduire dans leurs œuvres, tels que Jean Valjean des Misérables (1862) de Victor Hugo, Le Comte de Monte-Cristo (1846) d’Alexandre Dumas. Outre cela, les personnages aux destinées exceptionnelles permettent le récit d’histoires captivantes qui offrent au lecteur des moments d’évasion. Dans la notion de captiver, il y a l’idée d’attirer et de retenir l’attention de quelqu’un. Le lecteur prendra ainsi du plaisir à lire ce roman dont il prendra le temps de lire, d’analyser, et d’en comprendre les moindres détails. Qui n’a jamais lu et relu un passage afin de décrypter un moment clé de l’histoire ? Tout le monde l’a déjà fait au moins une fois, que ce soit pour un roman fantastique, historique ou même d’aventure. Reprenons l’exemple du Comte de Monte Christo (1846), d’Alexandre Dumas où Edmond Dantès est un personnage fascinant qui entraîne le lecteur dans une histoire exceptionnelle : emprisonné à tort au Château d’If à Marseille pendant quatorze ans, le héros parvient à s’évader, trouver un trésor et se venger de ceux qui l’ont fait enfermer. Un tel personnage emporte le lecteur dans une histoire captivante.

Au surplus, les personnages marginaux suscitent l’intérêt car ils élèvent le lecteur sur sa façon d’être et de penser. Un personnage de roman, qu’il soit marginal ou non, influence le lecteur de différentes manières, que ce soit moralement ou même physiquement. Ce personnage, admirable selon le lecteur, est un modèle qui inspire. En effet, La Princesse de Clèves (1678) de Madame de La Fayette montre la vertu de la Princesse de Clèves qui est mise à l’épreuve par la passion qu’elle éprouve pour le Duc de Nemours. Malgré des moments de galanterie et de complicité, la Princesse de Clèves résiste à la tentation de l’adultère et parvient à décliner ses inclinations. Cette lutte dépeint le caractère fabuleux, voire même exceptionnel de la Princesse de Clèves qui résiste au péché et donc à la faute. Sa vertu constitue un exemple admirable pour le lecteur. Cet exemple influencera ainsi le lecteur sur sa façon de penser et d’agir. La Princesse de Clèves, étant un personnage non marginal, nous allons alors prendre exemple sur Peter Pan (1911) de J.M. Barrie. La référence aristocratique, encore plus estompée, ne concerne que le Capitaine Hook. La parenté qui unit ce dernier à son jeune adversaire n’est plus à démontrer. James Hook est la réalité cachée de Peter Pan : un adulte qui ne veut pas vieillir et passe sa vie à fuir. Pourtant, ce personnage est aussi un révolté et un marginal aux probables origines aristocratiques et au physique révélateur. Ainsi, la morale de Peter Pan est qu'il faut accepter de grandir, mais qu'il faut en même temps ne pas oublier son enfance, ni son âme d'enfant et la conserver toute sa vie. Cette morale élève le lecteur sur sa façon d’être et de penser.

Malgré que le personnage marginal soit admirable et intéressant, le personnage ordinaire l’est tout autant par d’autres caractéristiques.

Toutefois, le lecteur s’intéresse aussi aux personnages ordinaires.

Les personnages ordinaires favorisent l’identification et une proximité. Un personnage ordinaire est ce qui se rapproche le plus de ses lecteurs malgré qu’ils soient tous différents. Ils se reconnaissent dans certains aspects du personnage. Ces aspects sont significatifs pour les lecteurs puisqu’ils connaissent, comme le personnage ordinaire de roman, des réussites, des échecs,… Ils franchissent des étapes pour atteindre leur but. Ainsi, il y a un processus d’identification par lequel se retrouve une base commune entre le parcours fictif du personnage et celui réel du lecteur. Nous pouvons aisément savoir qu’ils se sont tous construits sur des remises en cause face aux évènements de la vie. En effet, nous le constatons avec Antoine, le personnage principal de Mon Traître (2008), de Sorj Chalandon. Antoine, luthier parisien, se prend d’amour pour l’Irlande. L’histoire se déroulant durant la Guerre d’Indépendance Irlandaise (1919-1921), Antoine fait quelques actions pour le compte de l’IRA (Irish Republican Army). Le parisien fait plusieurs rencontres, dont une marquante : Tyrone Meehan, un vétéran de l’IRA connu de tous. Une amitié entre les deux hommes se crée. Cependant, Antoine apprendra un jour que son fidèle ami travaille depuis près de 20 ans pour le compte du gouvernement anglais. Antoine vit alors cette trahison comme un véritable déchirement, et peine à comprendre les motivations de son ami. Cette trahison, vécue par l’auteur lui-même, permet aux lecteurs de s’identifier. Ainsi, cette identification crée une proximité qui est unique à chacun. La proximité avec le personnage permet au lecteur de se sentir plus concerné par le message de l’auteur. Le personnage de roman doit être proche du lecteur par rapport à ses expériences et sa vision.

De plus, le personnage ordinaire est un miroir de la société. La fonction d’un personnage de roman peut être de refléter la société dans laquelle il évolue. Dans l’œuvre d’Émile Zola L’assommoir (1877), le milieu ouvrier est décrit. Le personnage principal, Gervaise, exerce le métier de blanchisseuse. La blanchisserie est décrite en détail et nous permet de nous projeter à l’époque du roman (XIVe siècle). À cette époque, il était difficile d’avoir une vie décente. Ce roman nous plonge à cette période où la misère était présente pour la majorité du peuple. Cette histoire reflète celle, réelle, que les individus du XIVe siècle ont vécue. De plus, un anti-héros peut également attiser la curiosité du lecteur car il met en avant la médiocrité de la société. Les personnages de roman du XXème siècle ou du XXIème siècle se caractérisent ainsi souvent par leur inintérêt ou leur insignifiance. Plus qu'un héros mauvais, l'anti-héros est un personnage ordinaire et banal, sans qualité dans un monde sans relief ou qui le dépasse. Il propose ainsi au lecteur une réflexion sur lui-même. Il est finalement plus proche de ce personnage que des héros exceptionnels auxquels il a tendance à s'identifier. Le roman est la création d'un univers qui fonctionne comme un reflet du monde réel. Même lorsque ce reflet est déformé, même lorsque le récit semble se dérouler dans un espace ou un temps qui n'ont rien à voir avec les nôtres. Le lecteur effectue entre l'univers de l'œuvre et son propre univers des « allers-retours » qui mènent à une réflexion sur notre monde.

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