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oujours car, objectait-il, en quittant l'ardente Faustine, il faudrait lui rendre sa dot, c'est-à-dire l'Empire ! Marc Aurèle était donc un homme de parole et de fidélité, même si celle-ci était fort mal placée. Il le prouva en respectant littéralement le règlement successoral d'Hadrien, pourtant, comme nous l'avons signalé, déjà mis à mal par le pieux Antonin.En effet, quand, à la mort dudit Antonin, il accéda enfin au trône (nous sommes en 161 et Marc avait 40 ans) et alors qu'il aurait tout aussi bien pu régner seul,, il partagea le pouvoir avec Lucius Verus, son frère d'adoption. Le fait que ce Lucius fut un être veule, un débauché, un luxurieux, un paresseux et un ivrogne, n'influença en rien la décision de Marc Aurèle. Comble d'ironie pour un homme en qui la postérité reconnaîtra l'un des plus fins explorateurs de l'âme humaine : sa femme le trompait abominablement, son associé était un répugnant personnage, et, pour couronner le tout, son fils légitime (?) Commode fut un des pires monstres de l'Histoire romaine. Cruel destin posthume ! Autre ironie du sort : la situation de l'Empire contraignit cet empereur-philosophe à passer le plus clair de son temps à guerroyer, casque en tête et épée à la main. Au début de son règne, il put encore laisser à de brillants généraux, tels Avidius Cassius et Statius Priscus, le soin de repousser puis de vaincre les Parthes du roi Vologèse qui avaient, une fois de plus, envahi les provinces orientales de l'Empire. Pour la bonne forme, il avait également envoyé en Syrie son lamentable frère et associé Lucius Verus afin qu'il y représentât l'autorité impériale. Mais ce débauché notoire, loin de se ruer à l'assaut des places fortes ennemies, se contenta d'écumer les tavernes, d'envahir les bordels et de saccager les maisons de passe d'Antioche.Malgré cela (ou peut-être grâce à l'éviction de l'incapable "César" Lucius), les armes romaines furent partout victorieuses. Ctésiphon, la capitale ennemie, fut détruite, l'Arménie et la Mésopotamie furent annexées et une paix très avantageuse fut signée… Et le Lucius, comme s'il était l'unique artisan de ces succès, s'en revint triompher à Rome, ramenant dans ses bagages une épidémie de peste qui allait infester tout l'Empire de nombreuses années ! L'Orient pacifié, il fallut intervenir au Nord ! Un premier rush de tribus germaniques, aussi sauvages que nombreuses, menaçait d'engloutir les provinces romaines.En 167, les Marcomans passent le Danube, envahissent la Norique (Autriche).L'année suivante, ils sont rejoints par des Quades et des Sarmates. De concert, ils dévastent la Pannonie (Sud de la Hongrie) et atteignent le Nord de l'Italie. Il faut près de cinq ans à Marc Aurèle pour repousser ces hordes au-delà du Danube (173). |

Entre-temps (171-172), il avait fallu repousser dans leurs déserts des Maures qui, venant du Maroc, avaient envahi l'Espagne et la Lusitanie (Portugal). La jacquerie des "Boucoiloi", pasteurs-brigands d'Égypte avait également été réprimée par les généraux de Marc. Puis, de 174 à 175, il faut remettre cela et repousser, une nouvelle fois, les Sarmates (Iazyges) au-delà du Danube. En 175, c'est la guerre civile qui menace quand le général Avidius Cassius, le brillant vainqueur de la guerre des Parthes, et à qui Marc Aurèle avait très imprudemment confié le gouvernement de tout l'Orient romain, est proclamé empereur par ses troupes. Heureusement, l'usurpation est étouffée dans l'œuf : les versatiles légionnaires assassinent leur commandant en chef avant qu'il n'ait matérialisé ses ambitions. En 176, un court répit permet à Marc Aurèle de célébrer son triomphe à Rome, accompagné de son fils Commode, déjà nommé "César" en 166 (il sera associé au pouvoir comme "Auguste" l'année suivante).Encore un an plus tard (177), nouvel assaut des Quades, Marcomans et Hermundures ; c'est la deuxième "Guerre germanique". Les opérations s'achevaient enfin quand (17 mars 181) l'empereur mourut de la peste à Vindobona (Vienne - Autriche), laissant le trône à Commode, son dégénéré de fils. Dans sa jeunesse, nous le savons, Marc Aurèle fréquenta les cercles philosophiques stoïciens. Dans le recueil des "Pensées pour moi-même", que Marc Aurèle composera plus tard, l'empereur se présente d'ailleurs un homme tout pétri de cette austère doctrine philosophique, mais bienveillant, clément, et très soucieux du bien public.Pourtant l'Église catholique le présente comme un horrible persécuteur !Il y a là quelque chose qui ne va pas… | | |

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À l'évidence, si un brave homme comme ce Marc Aurèle, l'un des meilleurs souverains de Rome, se vit contraint de châtier des Chrétiens, c'est qu'il entendait réprimer "autre chose" que de simples innovations religieuses ! En fait, ce que les historiens catholiques reprochent principalement à Marc Aurèle, c'est l'exécution à Rome du philosophe chrétien Justin vers 166 ainsi que le supplice des "Martyrs de Lyon" en 177. Ce n'est pas ici le lieu d'entrer dans les détails, cela prendrait beaucoup trop de temps et de place.Signalons néanmoins que le fameux Justin avait publié de nombreux libelles contre les hérétiques gnostiques qu'il accusait des crimes les plus abominables. Inceste, anthropophagie, liturgies sanglantes, tout y passait. Or, les sévères lois de Marc Aurèle condamnaient les calomniateurs à la peine de mort … Quant aux Martyrs de Lyon, c'est un peu plus compliqué.Rappelons d'abord brièvement les faits : en 177, alors que l'Empire est menacé par une nouvelle invasion germanique, de nombreux Chrétiens de la ville de Lyon sont dénoncés, arrêtés, jugés et exécutés dans l'amphithéâtre. Les principales victimes sont l'évêque Pothin et Blandine, une jeune esclave. Toujours sans entrer dans les détails, je me conterai de faire remarquer ceci : Les martyrs chrétiens de Lyon étaient tous originaires d'Asie Mineure et tous avaient sans doute été contaminés par l'hérésie montaniste, une doctrine prophétique, violente, apocalyptique. Il s'agissait donc de Chrétiens exaltés.Au moment où les Barbares étaient aux portes de la Gaule, gageons que leur défaitisme affiché ne devait être bien perçu ni par le reste de la population lyonnaise ni par les autorités romaines "sur pied de guerre". Montan n'ayant commencé sa prédication que vers 172, le "Montanisme", doctrine chrétienne hétérodoxe à laquelle avaient probablement souscrit les martyrs de Lyon, était une hérésie

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