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Volcan

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'étale plus doucement jusqu'au rivage. Le cône du piton de la Fournaise, d'un diamètre d'environ 3 km, surmonte l'enclos Fouqué jusqu'à l'altitude actuelle de 2631 mètres. Le bord oriental du cône se situe à la limite des Grandes Pentes. La partie sommitale présente deux cratères : • le cratère Bory, situé à l’ouest, est le plus petit avec 350 mètres de longueur et 200 mètres de largeur. Déjà présent au début de la colonisation de l’île, il est nommé lors même de l'expédition menée en 1801 par Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent, naturaliste et géographe français qui fut le premier à décrire scientifiquement le piton de la Fournaise et à réaliser la première carte des coulées de ce volcan en 1802. • le cratère Dolomieu, situé à l’est, est le plus grand cratère avec 1000 mètres de longueur et 700 mètres de largeur. Il ne serait apparu qu'en 1791 suite à l’effondrement d’une chambre magmatique sommitale. Il est ainsi nommé par Bory en hommage à Déodat Gratet de Dolomieu (1750-1801), géologue et minéralogiste français spécialiste du basalte. Suite à la vidange de la chambre magmatique à la fin de l'éruption de début avril 2007, la quasi totalité du fond du cratère s'est effondré le 7 avril pour atteindre une profondeur de 300 mètres par rapport aux bords du cratère[5] . Deux singularités notables se distinguent dans la partie nord de l'Enclos : • une zone de suraffaissement d'environ 2.5 km de diamètre, la Plaine des Osmondes ; • un pointement rocheux isolé s'élevant à 1368 m, le piton de Crac, vestige d'un relief antérieur à la formation de l'Enclos. La partie active du piton de la Fournaise s'étend cependant au-delà des limites de l'Enclos. En effet la zone préférentielle d'écartement (ou rift-zone) où se produisent les fractures éruptives, forme un croissant plus évasé que le U de l'Enclos. Cette bande de fragilité qui passe par le sommet rejoint l'océan dans les régions de Saint-Philippe au sud et de Sainte-Rose au nord, où peuvent se produire occasionnellement des éruptions dites « hors-Enclos ». La fréquence des éruptions et l'abondance des coulées renouvellent sans cesse la configuration du piton de la Fournaise et de ses pentes et maintiennent les paysages dans une dominante minérale. Cependant dès que les laves sont complètement refroidies, des processus de colonisation végétale peuvent se mettre en œuvre. Les lichens sont généralement les premiers à s'installer, suivis par des fougères Recolonisation végétale d'une coulée de type pahoehoe vieille de puis par une végétation arbustive ou arborée. Le phénomène est peu sensible en 3 ans. altitude où les conditions climatiques sont rudes et où les buissons restent très clairsemés, mais en partie basse la forêt reprend en quelques dizaines d'années possession du terrain. Dans cette dynamique d'installation, les espèces pionnières indigènes comme les bois de rempart se font aujourd'hui le plus souvent supplanter par des espèces exotiques envahissantes comme les filaos, les goyaviers ou les bois chapelet.

Piton de la Fournaise

3 L'Enclos est une zone complètement inhabitée et non cultivée (hormis quelques plantations de vanille en sous-bois dans la partie basse). La route nationale 2, qui traverse la partie basse du Grand Brulé constitue le seul équipement présent ; elle est surnommée à cet endroit la « Route des Laves ». Le site de pèlerinage de la « Vierge au parasol » qui se trouvait également dans l'Enclos a été recouvert par une coulée en 2005 et la statue a été déplacée jusqu'au village de Piton-Sainte-Rose. En revanche les zones actives adjacentes sont occupées par les villages de Bois-Blanc et de Piton Sainte-Rose sur la commune de Sainte-Rose, du Tremblet et de Takamaka sur la commune de Saint-Philippe. Le paysage y est très forestier mais s'ouvre aussi sur des champs de canne à sucre et des plantations de palmistes.

Recolonisation végétale par des fougères et des lichens d'une coulée de type aa vieille de 21 ans.

Géologie

Le piton de la Fournaise forme la partie actuellement active d'un volcan bouclier plus large : le massif du Piton de la Fournaise dont les roches les plus anciennes connues ont été formées il y a environ 530000 ans[6] . Ce massif constitue avec le massif du Piton des Neiges, d'âge plus ancien, l'île de La Réunion telle qu'on la voit de nos jours. Le piton de la Fournaise, comme on le connaît aujourd'hui, date d'environ 4700 ans. Cet âge correspond à l'effondrement majeur qui a donné naissance à l'enclos Fouqué en s'accompagnant d'explosions cataclysmiques[7] .

On trouve des traces de ces explosions sous la forme de dépôts dits des « cendres de Bellecombe » visibles dans un rayon de dix kilomètres. Le contour de l'effondrement reste très clairement visible dans le paysage, formant une falaise continue de 150 à 200 mètres de dénivelé. Les éruptions qui ont ensuite suivi régulièrement ont reconstitué au centre de la zone d'affaissement le cône central du piton de la Fournaise.

Les dépôts argilisés des “cendres de Bellecombe”, particulièrement bien visibles au pied du Demi-Piton, un kilomètre environ avant le terminus de la route forestière du Volcan, sont caractéristiques d'un épisode phréatomagmatique violent

Éruptions

Piton de la Fournaise

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Caractéristiques des éruptions

La plupart des éruptions se produisent dans l'Enclos ou dans les cratères sommitaux de manière effusive. Elles débutent par l'apparition d'une ligne de fissures longue de quelques centaines de mètres (parfois de plusieurs kilomètres) d'où les laves jaillissent en rideau. Puis au bout de quelques minutes à plusieurs heures, l'éruption se concentre en un seul ou en quelques points. À ces points de sortie, les laves sont propulsées de manière plus ou moins saccadée au rythme des coups de pression. Une partie de la lave libérée peut rester fluide et se répandre ; elle dévale les pentes sous forme de coulées de surface ou à l'intérieur de tunnels de lave. Une autre partie des laves libérées peut être projetée violemment à plusieurs dizaines de mètres en hauteur. Au cours de la projection, la lave se fige au contact de l'air et en retombant s'accumule au sol. Cela provoque l'édification de cônes de projections appelés localement pitons. Une même éruption peut connaître plusieurs phases successives avec apparition de nouvelles fissures et de nouveaux points de sortie. Ce type d'éruption effusive survient en moyenne plus d'une fois par an (bien que parfois le piton de Fournaise soit demeuré assoupi pendant plusieurs années consécutives) et ne présente pas de danger pour les populations. Les seuls risques à distance sont liés à l'émission éventuelle de cheveux de Pélé ou à une pollution atmosphérique par accumulation de gaz soufrés. Chaque éruption dure de quelques heures à plusieurs mois. Il arrive cependant que certaines éruptions de ce type se produisent en dehors de l'Enclos. Elles peuvent alors affecter des zones habitées, comme en 1977 où les coulées ont détruit une partie du village de

Carte des coulées de lave émises lors des éruptions de 1972 à 2000

Formation d'un cône de projections et émissions de coulées dans la pente lors d'une éruption en mai 2004

Éruption du piton de la Fournaise, avril 2007

Piton de la Fournaise

5 Piton Sainte-Rose. Les éruptions hors Enclos surviennent en moyenne tous les cinquante ans mais à un rythme irrégulier ; au cours des trois derniers siècles certaines se sont succédé à simplement quelques mois ou quelques années d'intervalle. De temps à autre il se déclenche par ailleurs des effondrements dus au poids des roches sur le toit d'une chambre magmatique qui s'est vidée latéralement. Ces phénomènes se manifestent en surface par la formation d'un cratère d'effondrement : les cratères Bory et Dolomieu en sont les exemples. Le cratère Dolomieu s'est ainsi effondré puis comblé à plusieurs reprises. Si l'effondrement entraîne du magma ou des roches encore brûlantes au contact brutal de gisements d'eau contenus dans la structure du volcan, il peut se produire une explosion dite phréato-magmatique. Il apparaît alors un panache explosif qui projette des roches aux alentours et disperse des cendres sur l'île et au-delà. Une explosion importante serait survenue en 1860, car le pont du navire Marie-Elisa qui naviguait à trente kilomètres au nord-est de l'île fut couvert de cendres.

Éruption du piton de la Fournaise, avril 2007

Panaches de l'éruption d'avril 2007, de droite à gauche : grand panache de condensation provoqué par l'entrée de la lave dans l'océan, fumées rougeâtres et bleutées de l'éruption, nuage de poussière noire des effondrements du cratère Dolomieu

Plus récemment, une explosion en 1961 [8] a formé un panache de

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