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Étude linéaire rencontre Mme de Rénâl et Julien Sorel (Rouge et le Noir)

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Par   •  25 Mars 2021  •  Analyse sectorielle  •  1 347 Mots (6 Pages)  •  1 426 Vues

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Introduction :

Le Rouge et le Noir, sous-titré Chronique de 1830 est le deuxième roman de Stendhal après Armance.

Stendhal avait d’abord choisi d’intituler son œuvre Julien. En effet, ce roman d’apprentissage, écrit retrace l’ascension sociale et la chute de Julien Sorel, un jeune paysan sensible et ambitieux. Ce jeune homme ne sait pas s’il doit se consacrer à une carrière militaire ou ecclésiastique d’où le choix de la symbolique apportée par le titre.

Ce texte appartient au chapitre VI de la première partie. Nous sommes donc au début du roman.

Sous la Restauration, M. de Renâl, le maire de Verrières, engage, sur les conseils de l’abbé Chélan, Julien, le protégé de ce dernier, comme précepteur de ses enfants.

Au chapitre 6, Julien Sorel rencontre pour la toute première fois Madame de Rênal.

Rien ne semble devoir réunir ces deux personnages issus de milieux sociaux différents, dont l’auteur nous décrit subtilement la naissance de leur idylle.

Problématique :

Nous nous demanderons comment Stendhal réussit à faire de cet extrait une scène de rencontre amoureuse en faisant naître sous nos yeux deux héros romanesques.

Lecture linéaire :

1er mouvement : une scène de rencontre :

Julien attend devant la porte d’entrée, tandis que Mme de Rênal sort par la fenêtre du salon : Stendhal joue avec les codes littéraires, puisque le dispositif est inspiré du théâtre.

De nombreux repères spatiaux, introduits par des prépositions de localisation prennent en effet la valeur de didascalies : « par la porte-fenêtre du salon/ sur le jardin / à la porte d’entrée/ vers la porte » et construisent ainsi le décor et les déplacements des personnages-comédiens.

On remarque les jeux d’inversion : c’est le personnage féminin qui est frappé en premier par le physique du personnage masculin et c’est Julien à qui l’on prête des traits féminins, signalés par des démonstratifs à valeur déictique : «  cette pauvre créature/ ce pouvait être une jeune fille ».

Enfin, le motif du déguisement : « une jeune fille déguisée », l’inversion des rôles et le jeu des apparences renvoient au théâtre de Marivaux et font penser à un quiproquo.

Par un effet de symétrie, les 2 personnages appréhendent tous deux de se voir et se préparent à une rencontre désagréable : grâce aux interventions du narrateur omniscient et à l’utilisation du monologue intérieur, Stendhal nous permet de passer des pensées de l’un à celles de l’autre.

Le sentiment de surprise est partagé, comme le démontre le champ lexical de l’étonnement : « frappé / étonné / interdite ».

Craignant, par ailleurs, de rencontrer un être grossier, Mme de Rênal est frappée par l’extrême sensibilité de Julien, révélée par la répétition du motif des larmes.

Le jeune homme, de son côté, est frappé de sa beauté : comme dans toute scène de rencontre, les termes laudatifs sont nombreux : « rempli de grâce / un être aussi bien vêtu / un teint éblouissant  ».

Leur rapprochement est progressif, mais inexorable : «  s’approcha / s’avancer / tout près ».

Et les mentions du corps témoignent déjà d’une certaine sensualité dans la rencontre, de même que leur plaisir d’être ensemble se manifeste avec un grand naturel et beaucoup de spontanéité, à travers des réactions involontaires : « les joues […] maintenant si roses ».

2ème mouvement : le trouble de Mme de Rênal :

A travers le point de vue de Mme de Rênal, l’auteur nous dresse, de nouveau, un portait de Julien ; et ce, parce qu’ignorant tout du héros, elle commet une série d’erreurs d’interprétations :

  •         Elle         le prend pour une jeune fille.
             
  • Elle         se trompe sur son âge.
             
  • Elle         se trompe sur sa classe sociale, le qualifiant par 3 fois de         « paysan ».

Cette scène de rencontre révèle, une fois encore, que Julien est un être d’une sensibilité et émotivité extrêmes.

Mme de Rênal est à l’initiative du dialogue, hésitant constamment sur la manière de nommer Julien : « mon enfant / monsieur » car ne sachant comment se situer par rapport à lui.

Du coup, elle emploie un lexique très maternel : «  mon enfant », voire enfantin : « vous ne gronderez pas trop ».

Même en ayant réalisé sa méprise et après avoir rectifié avec le « monsieur » approprié, le langage maternel perdure : « vous serez bon pour eux, vous me promettez ».

Par ailleurs, Stendhal insère un bref monologue intérieur à l’intérieur du dialogue, permettant au lecteur d’avoir accès aux pensées de la jeune femme pendant l’échange : « Quoi ! c’était là ce précepteur qu’elle s’était figurée comme un prêtre sale et mal vêtu, qui viendrait gronder et fouetter ses enfants ! »

La modalité exclamative, présente en début et fin de phrase, les jugements de valeur portés par le G.N. « un prêtre sale et mal vêtu », ainsi que le déterminant possessif : « ses » sont les marques du discours indirect libre.

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