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Commentaire Littéraire- Le Crapaud

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garder.

- Phrase finale: « Bonsoir – ce crapaud-là c'est moi. ». Présentation « polie », civilité après les horreurs. Autoportrait qui se révèle, où l'auteur semble faire allusion à sa propre laideur, assumée.

II. Un anti-poème ?

1. Un poème décomposé

- Le poème est composé de deux tercets puis deux quatrains, soit l'inverse du sonnet traditionnel. Corbière semble commencer par la fin

- Une énonciation peu précise : le dialogue ne permet pas au lecteur de savoir avec précision qui parle et quand (pourquoi un tiret avant « La lune » ? Est-ce le même énonciateur pour : « Vois-tu pas/ Non ». Et la phrase finale est détachée du reste : Est-ce le crapaud qui s'exprime ? Est-ce une métaphore énoncée par un des deux interlocuteurs ?).

- Une syntaxe éclatée : les points de suspensions coupent les phrases, les laissent inachevées. Les vers sont souvent découpés par une ponctuation abondante.

2. Une contre-esthétique

- Le thème de la laideur domine.

- Plus précisément, la beauté semble systématiquement contrariée : les symboles de beauté ou d'harmonie sont enlaidis (le « vert » est « sombre », le « poète » est « tondu », le « Rossignol » est « boueux ») ou artificiels (la « Lune » est réduite à une « plaque de métal clair », le vert des feuillages sont des « découpures »). Le cadre naturel est donc réduit à un décor qui semble artificiel. On peut y percevoir une critique du romantisme.

- Le chant surtout est malmené : « sans air » dans la première strophe (chant du néant, donc, ou anéanti), réduit à un « écho », qui plus est « enterré » dans la seconde strophe, laissant place à l'« Horreur » dans la dernière strophe (« Il chante. - Horreur! »).

3. Une esthétique des contraires

- Cette critique d'une esthétique (ici, le romantisme) est en même temps la définition d'une esthétique autre.

- Le crapaud est en quelque sorte valorisé, d'abord parce qu'il est au centre de l'attention (c'est de lui qu'on se rapproche progressivement : « Ca », puis « Un crapaud », puis « son œil », et enfin « Moi »). Ensuite parce qu'il est porteur d'une certaine beauté, une beauté cachée, intérieure : « œil de lumière ».

- Peut-être même le crapaud est-il d'autant plus beau qu'il se dérobe au regard du commun des mortels, que sa beauté est rare (« l'œil » aperçu au milieu de ce monde hideux pourrait être une sorte de pépite, de perle rare, insaisissable).

- Le flou laissé par l'énonciation, l'allusion à la beauté « artificielle » (« plaque de métal », « découpure ») donne le sentiment d'un goût pour ce qui est abstrait, imprécis.

III. Analogie entre le crapaud et le poète

1. Les caractéristiques du crapaud : un animal ambigu

Des connotations négatives :

Le crapaud est un animal qui dégoûte, qui suscite de l’effroi. La structure des phrases émotives et le fait qu’elles soient courtes accentuent cela. « Un crapaud » et « Horreur ! »

L’animal est associé au froid, à l’ombre et à la mort. De plus, c’est un animal terrestre, bloqué sur le sol, incapable de s’élever : « sans aile »

Des connotations positives :

Le « chant » et non pas le cri du crapaud. « Tout vif ». L’expression « œil de lumière » (v.12) dénote l’intelligence du crapaud.

Animal contradictoire :

Le crapaud associe donc l’ombre et la lumière, la laideur et la beauté, c’est donc un animal contradictoire. « Rossignol de la boue » est un oxymore. Le rossignol représente la beauté, la pureté du chant et la boue la saleté, l’emprisonnement au sol. C’est aussi une antithèse, le rossignol représente le ciel, la boue le sol.

2. Le dévoilement progressif

Le crapaud est un animal énigmatique dont l’identité se dévoile peu à peu.

Les deux premiers tercets : des éléments inquiétants sont présents dans le tableau de la ballade romantique. « Ca » pronom indéfini au vers 6, reprit par « c’est là » un peu plus loin. On passe du chant à son producteur, c’est une avancée, comme dans la résolution d’une énigme.

La première ambiguïté dans le poème : au vers 9 : « Vois-le, poète tondu, sans aile ». Est ce que le « poète tondu » correspond au « le » ?

-> une première assimilation entre le poète et le crapaud.

La chute : dévoilement de l’énigme : une ligne de points sépare la chute du reste du poème. Cette ligne met en valeur la chute et ménage un effet de suspense. Effet d’autant plus grand que « moi » est le dernier mot du poème. Ainsi, le suspense a été ménagé jusqu’au bout. La chute invite à une seconde lecture du poème.

3. L’image du poète

Autoportrait de Corbière :

Cet autoportrait est connoté négativement. Son sentiment d’échec et d’exclusion, sa vie marginale ont pu le pousser à se représenter en crapaud. Le poème est défiguré car c'est un sonnet inversé, comme le poète pensait l’être. Le sonnet est inversé et son rythme

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