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Disserte

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d’Olivier? Que signifie l’étrange conduite de Georges, le jeune frère d’Olivier ? Qui est le mytérieux Strouvilhou ? La solution est donnée dans la troisième partie : Georges fait partie d’une bande de faux-monnayeurs que dirige Strouvilhou.

Mais les coupables seront-ils découverts et châtiés ? C’est là que le roman policier rejoint le roman noir ébauché depuis le début : un mécanisme implacable prépare une victime aux faux-monnayeurs devenus bourreaux par la faute des justiciers eux-mêmes : un enfant fragile, le jeune Boris, est en lieu sûr auprès d’un médecin. Mais sont grand-père charge Edouard de rechercher son petit-fils, et Edouard provoque indirectement la perte de Boris quand il décide de l’installer à la pension Vedel, où il sera en butte à la cruauté de ses camarades les jeune faux-monnayeur. Le juge d’instruction demande à Edouard de prévenir Georges que ses activités sont connues de la police. Dès lors, l’énergie des faux-monnayeurs qui ne trouve plus d’emploi se tourne en cruauté contre Boris.

( Les intrigues secondaires

La splendeur de la famille Vedel-Azaïs semble culminer lors du mariage de Laura Vedel. Mais à la rentrée des pensionnaires, c’est déjà la décadence et le suicide de Boris annonce la ruine et la dispersion de la famille.

Les projets littéraires d’Edouard rejoignent les amours d’Edouard : il ne commence à écrire que quand il est heureux.

( Une composition naturelle

Pour donner l’illusion du naturel, Gide obéit à un principe rigoureux : dès le début, il a l’intention d’ébaucher systématiquement des intrigues secondaires inutiles qu’il ne poursuivra pas. Il justifie ce dessein : dans son incapacité à unifier l’intrigue, le romancier imite la vie : « La vie nous présente de toutes parts quantité d’amorces de drames, mais il est rare que ceux-ci se poursuivent et se dessinent comme a coutume de les filer un romancier. Et c’est là précisément l’impression que je voudrais donner dans ce livre. »

Gide ne cherche pas la vraisemblance mais le sentiment de l’inachevé. Ce livre « s’achèvera brusquement, non point par épuisement du sujet, qui doit donner l’impression de l’inépuisable, mais au contraire, par son élargissement et par une sorte d’évasion de son contour. Il ne doit pas se boucler, mais s’éparpiller, se défaire ».

3) Les personnages

( Description

Tous les personnages ont un air de famille : tous sont parisiens, bourgeois d’esprit, chrétiens et artistes. Ils sont très cultivé et au courant de l’actualité.

Ces personnage du roman ne sont jamais décrits dans leur apparence extérieure, ils sont réduits à leur voix : « Je sais comment ils pensent, comment ils parlent ; je distingue la plus subtile intonation de leur voix ». En effet, ils nous sont souvent présentés dans un dialogue, où l’auteur commente les « tons » de leur voix. Bien plus, ce qui s’impose d’abord à Gide lorsqu’il crée un personnage, ce n’est pas son visage ou sont caractère mais un discours qui exprime un état d’âme.

Cette méthode explique que presque tous ses personnages soient des intellectuels, même les plus caricaturaux : Gide ne crée que des personnages qui aiment parle. Ils évoluent dans un univers social limité : celui de la bourgeoisie cultivée, des professions libérales fondées sur l’art de la parole. Leur vie mentale s’exprime tout naturellement en monologues, en lettres, en discussions.

Des tics professionnels marquent le langage de tous : pour Profitendieu, c’est le « je sais que » du juge d’instruction ; pour Vincent, ce sont les termes techniques de la biologie ; pour Bernard et Olivier, c’est le jargon des lycéens.

Cela permet à Gide « ne jamais exposer d’idées qu’en fonction des tempéraments et des caractères » Il parle plusieurs fois de sa faculté de dépersonnalisation, de son inaptitude à s’exprimer en son nom propre.

Voici la règle que se donner Gide pour présenter les personnages : « Ne pas amener trop au premier plan - ou du moins pas trop vite - les personnages les plus importants, mais les reculer, au contraire, les faire attendre. Ne pas les décrire, mais faire en sorte de forcer le lecteur à les imaginer comme il sied. »

( La mise en oeuvre des personnages

Gide écrit qu’il tâche d’enrouler les fils de son intrigue autour de ces petites bobines que sont ses personnages. Ils sont neutres. Ils ne sont rien. Ils sont des personnages en quête de leur situation qu’ils trouveront dans le roman.

Les personnages de Gide sont au départ des signes impersonnels. Le personnage part d’une idée qui est l’âme créative; Bernard, le personnage le plus proche de Gide peut-être, est d’abord une idée d’un être de volonté, de rigueur, de liberté, d’un être sans racine. Sa situation familiale fait de lui un bâtard. Edouard doit à sa situation de narrateur d’être le romancier de cet univers. Comme tel, il n’est l’être de personne, il n’est l’être de nulle part.

Tous peuvent être étudiés dans le rapport avec leur situation, qui fait leur véritable personnalité. Cette vue, fondamentalement artistique, réconcilie le monde réel et le monde fictif.

Un élément propre au créateur intervient au moment de l’écriture, c’est le hasard.

( La base fondamentale des personnages : la personnalité gidienne.

Les personnages dépendent intimement de l’écrivain. Ils sont des éléments de sa particularité.

Tous les personnages des Faux-Monnayeurs forme une ronde des diverses personnalités de Gide à ses différents âges.

II - LA NARRATION

1) La présentation indirecte des faits

Gide veut « éviter à tout prix le simple récit impersonnel ». Il exige l’effort du lecteur pour reconstituer un réel qui lui demeure caché : « Je voudrais que les événements ne fussent jamais racontés directement par l’auteur, mais plutôt exposés par ceux des acteurs sur qui ces événements auront quelque influence. Je voudrais que, dans le récit qu’ils en feront, ces événements apparaissent légèrement déformés ; une sorte d’intérêt vient, pour le lecteur, de ce seul fait qu’il ait à rétablir. L’histoire requiert sa collaboration pour se bien dessiner. »

( Le récit dans le dialogue

Pour cela, la plupart des personnages assument tout à tour le rôle du narrateur : au cours d’un dialogue, ou par lettre, ils racontent à un tiers ce qu’ils savent de leurs proches. On pourrait ainsi classer les personnages selon leur mode de présentation : la présentation objective est réservée aux grotesques ; l’analyse et le monologue intérieur dotent de subjectivité les deux héros, Edouard et Bernard.

L’avantage de la présentation indirecte, c’est qu’elle décrit autant celui qui parle que celui dont on parle, tout en laissant le lecteur faire lui-même le travail d’analyse.

2) La « mise en abyme »

Le tiers du livre est constitué par le journal d’Edouard.

( La lutte entre le réel et sa stylisation

Le journal d’Edouard peut simplement réfracter les faits, mais il a aussi une autre fonction : grâce à lui, les théories littéraires d’Edouard deviennent l’un des sujets du livre, sinon, comme le prétendait Gide, le sujet principal. Au début, Edouard note ce qu’il voit dans son journal, et ses théories littéraires sur un carnet. Ensuite il écrit tout dans le même journal ; dès lors, il ne raconte plus les faits comme les autres personnages, il les met en forme en vue de les intégrer dans son roman

( Le roman du roman

Le roman de Gide et d’Edouard porte le même titre ; on pourrait en déduire qu’Edouard est la représentation de Gide, et que le roman de l’un est celui que l’autre essaie de faire ; ce serait une véritable « mise en abyme ». Il n’en n’est rien. Gide proteste quand les critiques voient en Edouard un auto-portrait. Le livre qu’écrit Edouard, ce n’est pas les FM puisque « ce pur roman, il ne parviendra jamais à l’écrire. »

( Le Journal des FM

A l’origine, ce journal était le brouillon du cahier d’Edouard

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