Déjeuner Des Canotiers

1864 à 1883 Renoir a une période impressionniste. Ses peintures ne seront jamais acceptées pour être exposées jusqu’à ce qu’il décide de retourner au Salon officiel car c’est la seule façon pour lui d’avoir du succès. Très vite il se fait connaître et il obtient un grand nombre de commandes. C’est à cette époque qu’il réalise des tableaux comme « Madame Charpentier et ses enfants » en 1878, qui remporta un vif succès au salon de Paris en 1879. Puis, il réalisa le fameux « Déjeuner des canotiers » qui fut sa dernière grande œuvre de sa période d’impressionniste. Renoir se maria avec Aline Charigot avec laquelle il aura trois enfants : Pierre, Jean et Claude dit Coco. C’est à la villa Les Collettes à Cagnes-sur-Mer dans les Alpes Maritimes qu’il passera les dernières années de sa vie (c’est aujourd’hui devenu un musée). Il meurt en décembre 1919.

« La peinture est faite, n’est-ce pas, pour décorer les murs. Il faut donc qu’elle soit le plus riche possible. Pour moi, un tableau doit être une chose aimable, joyeuse, jolie, oui jolie ! »

C’est durant l’été 1881 que Renoir a peint « Le Déjeuner des canotiers ». Il a voulu représenté ses amis en train de se détendre dans une guinguette au bord de la Seine sur la petite île de Chatou. Pour cette œuvre il a réuni tous ses amis et modèles. Elle représente une scène de genre, qui a une fonction référentielle.

Au premier plan, Aline Charigot joue avec son petit chien. Derrière elle se tient Alphonse Fournaise, le fils du propriétaire de l’auberge. Accoudée à la rambarde, Alphonsine Fournaise, sa sœur écoute le Baron Barbier assis dos tourné. Ce dernier, ancien officié de cavalerie, avait la réputation d’être amateur de canots. Au premier plan à droite, se trouve le peintre Gustave Caillebotte, premier mécène des impressionnistes. Assis à califourchon sur une chaise, il écoute discrètement l’actrice Ellen André tandis que Maggiolo, directeur de journal se penche vers elle. Derrière eux, le petit groupe est formé du journaliste Paul Lhote avec un pince-nez, d’Eugène Lestringuez et de l’actrice de Comédie Française Jeanne Samary. Au centre, le modèle Angèle boit, assise à côté d’un homme dont on aperçoit juste le profil. Le cinéaste Jean Pierre Jeunet fera d’Angèle l’héroïne de référence du Fabuleux destin d’Amélie Poulain. Quant au jeune homme, l’inconnue du tableau dont on ne découvre que le visage, on raconte qu’il pourrait s’agir de Renoir qui se serait planté là pour éviter une composition à treize personnes qui aurait rappelé « La Cène ». Derrière Angèle se tient le financier Charles Ephrussi coiffé d’un chapeau haut de forme, qui converse avec le poète Jules Laforgue. En arrière plan, au travers des saules miroite la Seine sur laquelle passent des voiliers. L’ambiance est heureuse et sereine. Pourtant on dit que Renoir, dont la situation financière de l’époque n’était pas brillante, ne savait pas, lorsqu’il commença cette œuvre majeure, s’il pourrait la terminer. On y retrouve les jeux d’ombres et de lumière dans les tons de bleu et les personnages féminins typiques de Renoir. Cette peinture est composée avec un contraste entre le fond et personnages dans des tons pastels mais vifs et les quelques objets et mets sont très contrastés sur la table avec des fruits aux couleurs vives et aux traits puissants. Les couleurs chaude set froides sont juxtaposées et la haute ligne d’horizon est typique de la peinture impressionniste. Les restes du repas prouvent que Renoir était un peintre talentueux en nature morte. Aujourd’hui le collectionneur qui possède ce tableau notera «l’œuvre de Renoir est débordante d’une bonne humeur contagieuse ».

L’œuvre propose le bonheur tel que les retrouvailles entre amis, les fêtes. Il reprend le thème de la vie sociale, la formule du bal.

Les principaux moyens utilisés pour transmettre cet idéal sont l’ambiance générale chaleureuse, les mets aux couleurs vives qui donnent l’eau à la bouche, Aline et son chien qui jouent joyeusement et les discussions qui semblent être captivantes, intéressantes.

Dans cette œuvre, ce qui me touche particulièrement, ce sont les retrouvailles