Hegel

achète une maison, il aime refaire la décoration selon ses goûts, selon son soi intérieur, selon ce qu’il ressent. Tout comme certains hommes éprouvent le besoin de créer des œuvres d’art pour matérialiser leur ressenti, leur « soi » intérieur, au travers d’un objet concret. D’autres hommes exprimeraient ce besoin sur leur propre corps par un tatouage ou un piercing par exemple, selon leur envie personnelle.

Hegel nous explique cette tendance en rappelant les premières impulsions de l'enfant qui veut voir des choses dont il soit lui même l'auteur. Ainsi, selon Hegel, si l’enfant lance des pierres dans l'eau, c'est pour voir ces cercles qui se forment et qui sont son oeuvre dans laquelle il retrouve comme un reflet de lui même. Cet exemple, pris par Hegel, traduit très bien ce qu'il veut démontrer : l'enfant d’une part pense à jeter des pierres dans le torrent pour voir la réaction de l’eau. Il voit que son environnement réagit à sa pierre donc il existe et il en prend conscience. On retrouve cette même idée dans l’oeuvre de Descartes qui affirme « je pense donc je suis ».

Dans cet extrait de Esthétique, après nous avoir montré que la conscience était une spécificité humaine, Hegel distingue une vision dualiste de la conscience de soi. En effet l'auteur met en avant les deux manières opposées qui s’offrent à l’homme pour prendre conscience de lui-même. D’une part, dans une démarche théorique alors que l’homme a recours à l’introspection. D’autre part, il évoque la démarche pratique de l’homme qui est de l’ordre de l’extériorisation. Cette dernière démarche, contrairement à la première qui est plus rapide et plus commune, demande un réel investissement de l’homme et souligne son désir de reconnaissance.