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Kardiner, L'Individu Dans La Société

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ble de pratiques et de représentations sociales cohérentes et caractéristiques d’une société. Cette approche englobante développée par Linton et Kardiner, et insiste sur les traits spécifiques de chaque système culturel.

L’importance de Kardiner est alors mise en avant, puisqu’en effet, il réalise la jonction de l'anthropologie et de la psychanalyse. Sa carrière illustre bien la pluridisciplinarité requise par l'anthropologie culturelle.

Kardiner est à l'origine un psychiatre. Il a contribué au développement de la psychanalyse à New-York, s'est intéressé à la névrose traumatique et à l'influence des cultures sur le développement de la personnalité. Un évènement majeur de sa vie est certainement d’avoir été amené à travailler avec Sigmund Freud, de qui il retiendra les concepts pour former sa propre analyse tout en s’en démarquant. Le concept mis en place par Kardiner dans son ouvrage L'individu dans la société est le concept de personnalité de base, que nous allons tenter de comprendre.

Concepts freudiens du « Moi », du « Ca » et du « Surmoi »

Pour commencer l’explication du concept de personnalité de base, il faut revenir la psychanalyse de Freud, et réexpliquer les concepts du « moi », du « ça » et du « surmoi ». Revenons en donc à la seconde topique freudienne.

Cette « topique », qui signifie « lieu » est en quelque sorte la cartographie de l'appareil psychique. Dans cette topique, cette cartographie, Freud expliquait par ce schéma la place occupée par le surmoi, le ça et le moi dans l’inconscience, la préconscience et la conscience (ça va ? Bon).

(Schéma à redessiner au tableau)

Le Ça est la partie la dite chaotique de l'appareil psychique. C'est l’endroit où se retrouvent les pulsions, les instincts, et il n’y existe pas de négation, c'est-à-dire de force qui viendraient restreindre ces pulsions. Ce réservoir pulsionnel n'est pas soumis à la réalité externe ni à la temporalité. Les pulsions exercent leur force. Mais le « ça » reste dans l’inconscient total de l’individu.

Le Surmoi est le résultat psychique du (fameux) complexe d'Œdipe vécu dans l’enfance. C'est l'intériorisation de l'interdit de l'inceste, de celui du meurtre, mais aussi l’intériorisation des règles, des lois, des normes sociales, de l’éducation et de la morale. Selon ses exigences il peut être cruel, sadique ou protecteur. Néanmoins, dans la petite enfance, c'est-à-dire avant 5-6ans, avant que ne se développe le complexe d'Œdipe, il existe tout de même les prémisses d'un surmoi, en tout cas d'une instance interdictrice issue de l’autorité directe des parents. Le surmoi assure la non-satisfaction immédiate des pulsions, il impose les normes.

Le Moi, est une partie où siège la personnalité de l’individu, c’est une partie qui est en opposition totale avec le « ça », et c’est cette partie qui réceptionne les informations de la réalité externe. Une partie du moi est consciente, mais une toute aussi grande partie est inconsciente. Le « moi » constitue la balance des équilibres entre le « ça » et le « surmoi » qui sont en perpétuel conflit, il essaie de trouver un compromis entre les pulsions qui réclament satisfaction et les interdictions.

Un exemple de pathologie en cas de défaillance du « surmoi » serait donc une trop grande place dans le psychique du « ça », ce qui entraînerait violence de l’individu, il serait désinhibé, répondrait à ses pulsions, etc. (jusque là, ça suit ?)

Voila pour les trois concepts phares de la deuxième thèse de Freud qui ont servi de base au travail de Kardiner. Nous allons maintenant voir ses propres idées.

La personnalité de base, concept d’une psychanalyse « sociologisée », et la socialisation.

On l’a vu en présentant Kardiner, il fait parti de premiers psychiatres à avoir amené la psychanalyse à New York, et est très souvent associé au mouvement de « l'Egopsychology », qui met au centre de ces recherches la figure du « Moi », ce que nous retrouvons dans son concept phare de la personnalité de base.

En partant de la même définition que Freud donnait du « surmoi », Kardiner affirme, lui, que le « Surmoi » est le lieu de l'intériorisation d'une morale, mais que cette morale va être socialement à définir, puisqu’elle est le construit social d’une société donnée. Le « Moi » qui est bousculé entre les pulsions du « Ça » et le « Surmoi », va varier d'une culture à l'autre. Or le « Moi » est ce qui définit la personnalité de base des individus.

Kardiner, qui a travaillé un temps avec Linton, s’attache à définir la notion de personnalité de base comme « une configuration psychologique particulière propre aux membres d’une société donnée qui se manifeste par un certain style de comportements sur lequel les individus brodent leurs variantes singulières ». La personnalité de base est donc un fond commun que tous les individus acquièrent durant le processus de socialisation, c’est ce qui est au fondement de la construction de la personnalité. Il existe dans chaque culture une personnalité de base qui est le produit de l’action de différentes instances (celle de la famille, du clan…) chargées d’inculper aux individus les valeurs et les normes culturelles de la société. Et le poids de la culture se manifeste dans les différents domaines de la vie sociale (religion, art, économie). Parmi les divers comportements envisageables, la société valoriserait un comportement « normal », c'est-à-dire conforme aux normes culturelles en vigueur. En dépit de différences tenant aux variations individuelles, des caractéristiques communes se retrouvent chez les membres d’un groupe partageant une même culture, c'est-à-dire une personnalité de base identique.

Ce qui détermine l'appartenance d'un individu à sa culture, ce sont d'abord les "institutions primaires" qui cadrent l'éducation en précisant l'ensemble des règles auxquelles l'enfant est soumis concernant la nutrition, les relations familiales et les interdits sexuels. Les institutions primaires produisent la "personnalité de base" commune à tous les individus du groupe. Les institutions dites "secondaires" (la religion, l'art etc.) sont des expressions de la personnalité de base.

Kardiner estime que c'est avec la socialisation que s'élabore la personnalité, et essaie donc de comprendre comment les normes sont intériorisées par les individus.

Un premier élément de réponse est de distinguer deux types d'institutions dans la société. Les premières, ce qu'il appelle les institutions primaires, et les deuxièmes les institutions secondaires.

Les institutions primaires sont la famille, l'école ou l’institution d’éducation, mais aussi des notions tirées du « surmoi » (vous vous souvenez, surmoi, interdits sexuels,…) donc les interdits sexuels, les règles autour de l'alimentation. Elles cadrent l'éducation en précisant l'ensemble des règles auxquelles l'enfant est soumis. Ces institutions primaires ont pour but de produire la personnalité de base, et elles vont contribuer la constitution du « moi », et ce sont ces institutions qui déterminent l'appartenance d'un individu à sa culture.

Ensuite, ce que Kardiner appelle institutions secondaires, ce sont les religions, les croyances, les arts, etc. Comme la socialisation aux inspirations primaires génère une frustration, les institutions secondaires sont des produits du « Moi » qui servent à gérer cette frustration. Les institutions secondaires sont produites par la personnalité individuelle, ce sont des expressions de la personnalité de base. La culture qui s'impose aux individus est donc aussi le résultat de la création des institutions secondaires.

La personnalité de base est donc propre à chaque culture. S’il y a une pluralité des sociétés, il y a une pluralité des cultures, et donc une pluralité des personnalités de base. Pour l’histoire, la principale critique que Kardiner fait à Freud, c'est de ne pas avoir vu cette pluralité des cultures. Ainsi il affirme que rien ne dit qu'il y a effectivement un complexe d'œdipe dans toutes les sociétés.

2 Différentes cultures étudiées par Kardiner

Dans ce texte l'auteur met en avant les différentes pratiques, normes et valeurs de cultures opposées afin détailler son analyse. Il nous explique et nous donne les bases structurelles de certaine tribu afin de mettre en avant un type précis d'économie et de faire ressortir la structure de la personnalité de base.

2,1 Les Chuckchees et les Esquimaux

Il nous décrit dans un premier temps les Chuckchee et plus particulièrement les Chuckchee de l'intérieur ceux que l'on appel les Chuckchee-Rennes. Ce peuple subarctique vit au Nord de la Sibérie et représente douze milles individus divisées en douze unités territoriales et se répartissant en cent-cinquantes camps différents, ceux-ci composés d'une quinzaine d'individus chacun.

Ce peuple ayant une économie de subsistance qui est donc basé sur l'élevage des rennes, animal imparfaitement domestiqués

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