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La Deforestation Amazonienne

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ute leur complexité, et les causes de la relative inefficacité de certaines politiques publiques. Il est aussi important d’analyser les nombreux projets dits « de développement durable », tant du point de vue de leurs effets environnementaux que de l’amélioration des conditions de vie des populations concernées.

I. La déforestation dans les faits.

L’assemblée générale de Nations Unis avait proclamé 2011 « Année Internationale de la Forêt ». Nous aurons perdu près de 13 millions d’hectares de forêt cette année. A cet égard, l’Amérique Latine est emblématique car elle rassemble une grande partie des réserves mondiales avec l’Amazonie et qu’elle a enregistré les plus grandes pertes de forêt au monde depuis 1990.

Il est essentiel de rappeler préalablement, la difficulté à pouvoir mesurer les chiffres de la déforestation en Amazonnie. Evaluer précisément les surfaces détruites est particulièrement difficile. Depuis quelques années, le recours aux images satellites offre une aide précieuse, mais il n’est pas toujours aisé de confronter les images à l’observation sur le terrain : aussi, les chiffres sur la déforestation au Brésil, par exemple, varient-ils considérablement selon les techniques utilisées pour l’estimer. Les chiffres les plus proches de la réalité sont certainement ceux de la FAO, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture qui observent les données suivantes :

* Il disparaît dans le monde chaque année depuis 15 ans : 80.000 km2 de forêt (solde tenant compte de la reforestation), soit la surface de l’Autriche.

* L’Amazonie en est la principale victime à 53 % avec la disparition de 42.510.000.000 m2 de couvert forestier par an, soit 1.350 m2 à chaque seconde, ce qui correspond à la surface d’un terrain de football toutes les 7 secondes.

* L’Equateur détient le record mondial avec un taux annuel de déforestation de 1,7 %, loin devant le Brésil (0,6 %/an) : à ce rythme, il n’y aura plus de forêts primaires en Equateur en 2070.

Sur cette base, on prévoit la disparition totale de l’Amazonie vers les années 2150.

Entre 1492 et 1970, 1% de la forêt amazonienne a été détruite. Durant ces 35 dernières années, cette même forêt s'est réduite de 14 %, soit une superficie supérieure à deux fois celle de la France et une vitesse de déforestation 200 fois plus élevée. La forêt amazonienne représente encore aujourd’hui 8 millions de km2, soit 2/3 des forêts tropicales (14 fois la France). L'écosystème créé autour d'un seul arbre pendant des milliers d'années (forêt primaire ou ancienne) ne peut être reproduit par un simple reboisement (forêt secondaire), tel que pratiqué en Europe.

II. Les mécanismes de la déforestation.

* L’agriculture

Annuellement, les terres gigantesques de la forêt amazonienne sont détruites dans le seul but d'un usage agricole, et les principaux coupables sont les petits agriculteurs et les grandes entreprises. En effet, la disparition des zones plus petites de la forêt est une manière de nourrir les populations les plus pauvres alors que de l’autre côté, de grandes superficies sont vidés par des entreprises pour la conversion des zones forestières à la végétation de soja. Statistiquement parlant, ces entreprises seraient en train d’atteindre des niveaux de production atteignant ceux des plantations de soja américains du Midwest, et ils seraient progressivement en train de couvrir entièrement l'Amazonie. Le mécanisme de déforestation de l’Amazonie lié au soja et à l’élevage est parfaitement connu. En Europe comme aux États-Unis, nous avons fait évoluer l’alimentation de nos animaux d’élevage vers des systèmes complétement dépendants du soja pour sa richesse en protéines créant une demande sans précédent pour cette plante oléagineuse. L’Amérique Latine qui dispose d’une immense frontière agricole s’est emparé de cette opportunité, sans retenue. De quelques dizaines de milliers d’hectares consacrés au soja dans les années 70, cette culture occupe maintenant plus de 40 millions d’hectares dont une partie significative est plantée avec du soja transgénique, envahissant la forêt tropicale. Facteur aggravant pour la déforestation, l’avancé du soja repousse l’élevage de bovins, autre fer de lance de l’agriculture brésilienne, vers des zones boisées qu’il faut abattre pour faire de la place. Dans cette région, deux des principaux facteurs de la déforestation sont l’expansion de la culture du soja qui est largement exportée vers l’Europe pour nourrir nos animaux d’élevage et la progression des fermes de bovins. Cette année, les échanges mondiaux de tourteaux de soja vont atteindre un record historique de 60,2 millions de tonnes poussés notamment par une forte demande Européenne et le Brésil demeure le plus grand exportateur au monde de viande bovine.

* L'exploitation forestière

Elle est également l'une des principales causes des zones arides de l'Amazonie. La population locale dépend du bois pour la construction de petites maisons ce qui ne génère pas d’impact conséquent sur la forêt. Ces gens ont depuis longtemps troqué une vision à long terme de préservation de la forêt contre une vision à court terme de rentabilité financière afin de pouvoir subvenir à leur besoin. En effet, avec les grandes sociétés en tête, et avec l'énorme demande pour le bois pour le secteur de l’ameublement en Europe, la forêt amazonienne est devenue un haut lieu d’enjeux économiques et de ressources.

* L’exploitation minière

La forêt amazonienne possède de nombreuse réserve de métaux et de minerait précieux mais aussi de gaz et de pétrole. Cette exploitation nécessite d'importantes infrastructures, pipelines, réseaux routiers et ferrés développés. Leur construction constitue une déforestation très importante et la pollution du milieu. En effet, on utilise des métaux lourds comme le cyanure ou le mercure pour l'extraction des minerais. Les pipelines entraient souvent des fuites de pétrole dans la flore amazonienne. Une entreprise qui gère une exploitation minière, rejette, chaque jour, 300 000 tonnes de déchets dans les rivières en toute impunité. Ces déchets sont constitués au trois quart de mercure, produit extrêmement polluant et toxique. Il est abondamment utilisé pour extraire l’or. À cause de cela les rivières sont dans un triste état, la plupart des espèces aquatiques ont disparu et les fonds marins sont dévastés. Pour mettre cela en chiffre, le taux de mercure est 70 fois supérieur aux normes internationales dans une rivière de l’Amazonie.

* Les infrastructures

Des routes telles que la Transocéanique aiguillonnent le développement forestier de l’Amazonie en permettant aux bûcherons, spéculateurs terriens, éleveurs, fermiers et colons d’accéder à des zones sinon isolées. Les routes sont construites, de plus en plus, par des groupes d’intérêt, particulièrement ceux des secteurs agro-industriel et du bois. Ces routes « officieuses » complètent les routes existantes, bâties par le gouvernement lors de plans de développement économique dans les années 1970 et 1980. L’industrie fait également pression sur les législateurs pour qu'ils financent une ambitieuse expansion des infrastructures et des projets d’amélioration, sous la forme d'un programme « Avanca Brasil ». Ces améliorations, d’un coût de plusieurs milliards de dollars, accentuent la promotion de la prolifération de réseaux routiers officieux, favorisant la viabilité économique de l’extraction des ressources et de la production agricole dans des zones autrefois inaccessibles.

Enfin, à tout cela s’ajoute l’exploitation du pétrole, l’occupation militaire et le tourisme non durable, ainsi que les incendies.

III. Les actions de protection de l’Amazonie

Les écologistes manifestent depuis longtemps l'inquiétude que leur cause la disparition de la forêt amazonienne, sans que leurs avertissements n’aient été particulièrement efficaces pour freiner les pertes de surface forestière. En fait, malgré les centaines de millions de dollars de dons qui ont été injectés dans la région depuis 2000, les taux moyens de déforestation annuelle sont en augmentation depuis les années 1990, les pertes de surface forestière atteignant un pic de 73 785 kilomètres carrés entre 2002 et 2004. Au vu de ces tendances, il apparaît que les efforts de conservation seuls ne suffiront pas à déterminer le destin de l'Amazonie. Beaucoup pensent que des mesures de marché, combinées à une meilleure gestion, seront les clefs permettant d'épargner à l'Amazonie les pires prévisions.

Daniel Nepstad directeur de l’IPAM (Amazon Environmental Research Institute), parmi d’autres, a bon espoir que des tendances émergentes puissent réduire la probabilité d’un dépérissement à court terme. Ces tendances comprennent une meilleure gestion des brûlis par les propriétaires terriens grâce à des investissements sensibles au feu, une préoccupation croissante des marchés des denrées pour les performances environnementales des éleveurs et fermiers, l’émergence d’un

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