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Langage et performance

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e » est susceptible de réussite ou d’échec (et non pas de vrai ou de faux). Il faut que toute la communauté reconnaisse que dire cette phrase vaut déclaration de mariage. C’est donc une convention.

On peut avoir des doutes sur une situation d’énonciation : par exemple se marier à Las Vegas. Pour quelqu’un de plus conservateur, il peut considérer que la convention n’est pas respectée.

Austin va appeler les « conditions de félicité » : le respect de la convention et de la position sociale. Il va également appeler les phrases comme « Je vous déclare mari et femme » des énonces performatifs.

Les nuances d’ordre, d’informations… Changent totalement la situation d’énonciation.

Austin dit que les philosophes ne se confrontent jamais au réel : ils construisent des théories sans jamais analyser les problèmes du réel, se basent sur des récits littéraires.

● Première rupture avec cette façon de travailler (sur la question de l’objet d’étude) :

Pour Austin, si on veut travailler sur un problème, il faut le regarder de près : il fait donc de la philosophie pragmatique. Il travaille donc non pas sur l’œuvre littéraire, mais sur le langage ordinaire. A partir de là, il va donc chercher à partir du langage ordinaire tous les faits problématiques qu’il y a dans ce langage.

On peut trouver les raisons pour lesquelles on choisit une tournure ou une autre dans la situation. Pour Austin, le langage va nous éclairer sur la complexité de la vie. Si le fait de choisir parmi de multiples tournures une seule et unique, c’est bien la preuve que la vie est complexe. C.à.d. qu’il s’est passé des choses dans les expériences que nous avons eu qui fait que dans ce type de situation, nous ne pouvons utiliser que telle ou telle tournure.Nos expressions et réactions témoignent de notre expérience et de la richesse de notre langue. Austin nous dit que « Rien n’arrive sans raison. Si deux tournures existent dans la langue, on découvrira dans la situation la raison pour laquelle on emploie l’une ou l’autre ».

● Deuxième rupture (sur la question de la méthode) :

La philosophie littéraire avait tendance à travailler sur des abstractions : elle posait des phrases qui ne sont utilisées nulle part : par exemple, « La souris parle bien ».

La méthode est liée à l’objet de recherche. Le problème du langage ordinaire, c’est qu’il est humain. C’est un véhicule d’erreurs et de superstitions. Il est compliqué de maintenir une distance avec cet objet de recherche (pour les philosophes littéraires, les abstractions permettaient d’obtenir cette distance).

On va alors imaginer des situations comme « qu’est-ce qu’il faut dire dans ce cas précis » ? L’idée est qu’il faut forcer le réel à apparaître. La méthode utilisée n’est donc pas de l’abstraction.

Austin a beaucoup travaillé sur la promesse : comment le fait de promettre quelque chose peut avoir une action sur le monde ? Il a essayé de mettre en place une typologie des énoncés : quels sont les énoncés auxquels on a affaire ? Quand les utilise-t-on ? Il va tenter de dresser la liste exhaustive de toutes les expressions qui accomplissent quelque chose.

Il va faire du travail de recherche avant d’en tirer des conclusions philosophiques.Ce n’est qu’à partir du moment où il étudiera précisément ce que la langue fait à quel moment qu’il va pouvoir par la suite travailler philosophiquement l’idée de langue, l’idée d’action, l’idée de parole.

Il est mort avant de pouvoir poursuivre son travail ; cependant d’autres auteurs vont continuer.

De la parole à l’acte.

Il n’est pas évident d’affirmer que « dire quelque chose, c’est faire quelque chose ». La qualification d’un évènement comme une action ne semble pas concerner la parole. L’action semble être quelque chose qui intervient dans le monde, en ce sens qu’elle doit avoir des conséquences ou des effets mesurables (définition d’Austin). Le langage, lui, ne semble rien changer : il est là pour décrire le monde (je constate que j’ai fais une action).

Le langage avant Austin est un ensemble de signe qui a pour fonction de renvoyer à autre chose : au sens et à la signification. Il se caractérise plutôt par l’idée qu’il a un contenu.

Comment le langage peut-il agir ? Austin va faire une critique de la conception représentationnelle du langage : il n’est pas seulement qu’un ensemble de signe qui a pour fonction de renvoyer au signe, de représenter le réel.

Austin va dire que la conception représentationnelle du langage se trompe dans sa conception du langage : pour cette conception, la langue est un médium neutre, quasi transparent, porteur naturel de la connaissance.

Austin va essayer de nous faire comprendre que la langue nous dit quelque chose à propos du monde que pour parvenir à réaliser une certaine action : Austin va utiliser le terme « to perform », c.à.d. « accomplir », « réaliser ».

C’est de là que vient le néologisme : l’énoncé performatif. Pour Austin, tout discours comporte une dimension pragmatique qui permet de requalifier l’énoncé de réussite ou d’échec. Cela veut dire que « dire, c’est faire ».

-> Dire que je promets, c’est généralement promettre ; de la même façon que dire qu’il fait beau, c’est faire une affirmation. Il en est de même pour faire une description, faire une affirmation… Parler la langue, c’est donc faire quelque chose, comme écrire le monde.

Austin va essayer d’argumenter sa théorie. Il va dire que la langue n’est pas un médium neutre, elle est capable d’action. Il faut donc qu’il aille chercher les arguments des représentalistes pour ensuite les contredire. L’argument majeur du représentalisme, c’est l’idée qu’une proposition est définie en termes de conditions de vérité. Si la langue est un médium neutre, si le langage est défini par la signification objective, cela veut dire qu’on peut le traiter en termes de conditions de vérité. Est-ce que ce que je décris est bien le réel, ou est ce que je le fais mal (est-ce que c’est vrai ou faux) ? Selon ce point de vue, le langage ordinaire est composé d’affirmations. -> Cette linguistique a transformé notre langue en affirmations, en véhicule descriptif ; le langage est donc transparent. Il est censé dire le monde, c.à.d. le rapporter : quand on rapporte le monde, on dit vrai ou on dit faux.

Jusque là, en linguistique, la conception représentationnelle ne travaillait que sur les représentations et sur la notion de vrai ou de faux. Toutes les énonciations sont réduites à deux classes distinctes. Toutes les énonciations qui ne sont pas destinées à être des affirmations sont des « non-sens ». C.à.d. que lorsque cette philosophie s’interrogeait sur une phrase comme « Je vous déclare mari et femme », ce n’est pas pour elle une affirmation : c’est donc un non-sens.

Le problème, c’est lorsque nous voulons distinguer avec soin des affirmations authentique de ces autres

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