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Le Structuralisme

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ss (1908-2009)

Claude Lévi-Strauss critiquera ses prédécesseurs, en particulier Lévy-Bruhl, en remarquant qu’il « éliminait de la mentalité archaïque tout ce qui est de caractère cognitif pour ne s’intéresser qu’à l’affectif »

Et

Radcliff-Brown, en affirmant qu’il avait confondu structure avec relation sociale. En effet pour Lévi-Strauss, les relations sociales sont observables, la structure, elle, est inobservable puisque constitutive de notre esprit.

Mais il reconnaîtra aux tentatives antérieures aux siennes, le bienfondé de la démarche qui consiste à partir de la pluralité des cultures pour aller vers leur structure fondamentale et par là - même vers l’Homme (unicité de l’homme) .

Qui est Lévi-Strauss

Philosophe de formation, anthropologue, il se dirige vers l’étude des hommes en sociétés suite à son séjour au Brésil en 1935. Appelé à enseigner la philosophie à l’université de Sao Paulo, il a l’occasion de faire un voyage au cœur du plateau du Mato Grosso où il côtoie

deux tribus indiennes différentes quant à leur fonctionnement sociétal, les Bororo et les Nambikwara. Ce séjour lui donnera l’occasion d’écrire ce merveilleux ouvrage qu’est Tristes Tropiques, une vision un peu désabusée d’un monde en train de disparaître, qu’il aura beaucoup de mal à publier tant il était à l’époque non conforme aux standards universitaires.

L’œuvre de Lévi-Strauss déborde largement du cadre de l’ethnologie en général et de l’ethnologie américaniste en particulier. Pour Lévi-Strauss « … l’observation n’est qu’une étape nécessaire avant de passer à l’interprétation des données élaborées en synthèse générale. Le but final tendant à construire un modèle d’explication généralisé. … » (Lévi-Strauss, 1958)

Ce projet ambitieux va fonder l’anthropologie structurale ou structuralisme.

Toute théorie s’appuie sur des concepts, le concept majeur ici sera bien évidemment, la structure, dont Lévi-Strauss donne la définition suivante (assez proche des mathématiques).

« La structure est un système de transformation comportant des lois en tant totalité et des lois qui assurent son autorégulation » »

Lévi-Strauss considère M. Mauss comme l’initiateur du structuralisme notamment dans son étude sur le Don (car il y a découvert les interactions transformatrices et parlé en terme de lois générales).

Tout concept doit être doté de propriétés ; la structure en aura trois majeures :

la structure n’est pas d’ordre transcendent, elle est constitutive de l’homme (raisonnement)

Il est nécessaire pour la comprendre de rechercher - derrière les relations concrètes, les structures sous-jacentes et inconscientes qui ne peuvent être atteintes que par la construction déductives de modèles. (ie comme la structure ne s’observe pas, il faut la déduire, c’est pour cela que l’on dit que le structuralisme est construit sur un modèle déductif).

La structure n’est pas du domaine de l‘observable, elle est inconsciente.

Lévi-Strauss comprend la structure comme un ensemble de lois et de règles régissant l’esprit. Cet ensemble va prendre le nom pour lui « d’activité inconsciente de l’esprit » la rapprochant du domaine psychanalytique. Lévi-Strauss pourtant va se différencier fondamentalement de Freud en ce sens que, « pour Freud, l’inconscient est encore un contenu » alors que pour lui « il est uns structure formelle qui se borne à imposer ses lois structurales aux émotions, aux représentations, aux conditions humaines mais qui est vide et étrangère aux éléments qui la compose ».

La notion de structure selon Claude Lévi-Strauss sera soumise à 2 critiques, l’une qu’il acceptera, l’autre qu’il récusera.

La 1ère est de dire que l’analyse structurale s’applique plus facilement aux sociétés démographiquement restreintes, ie réduites en quantité d’hommes, sociétés à l’histoire répétitive, plutôt qu’aux sociétés démographiquement élargies.

La seconde lui fait le reproche d’une réflexion a - historique. Pour retrouver des bases constantes sous la pluralité des formes, Lévi-Strauss aurait négligé l’histoire et les perspectives diachroniques de l’histoire.

Lévi-Strauss acceptera la 1ère critique en ce sens qu’il est plus facile d’observer les sociétés très organisées et démographiquement restreintes que les autres. Et qu’à partir du moment où ce sont des sociétés humaines et que rien de ce qui est homme ne lui est étranger, on peut saisir dans ces petites sociétés ce qui existe aussi dans nos grandes sociétés (cf. Durkheim et Mauss).

Il récusera la seconde critique, car là où l’histoire introduit des changements sociaux, ceux-ci n’affectent pas les structures fondamentales de la société puisque celles-ci dépendent des structures mentales de l’homme. (ex : les rites funéraires peuvent varier mais la perception de la mort sera toujours pensée par l’homme indépendamment des sociétés et de leur pluralité).

L’apport d’autres disciplines, la linguistique et les mathématiques.

Pour étayer sa théorie, Lévi-Strauss va se tourner vers des disciplines autre que l’histoire (même si celle-ci reste importante à ses yeux). Il va s’inspirer du creuset intellectuel très riche de l’époque en regardant du côté de la linguistique et des mathématiques.

L’idée de Lévi-Strauss est alors de transposer le modèle linguistique de Nicolas Troubetzkoï et de Roman Jakobson (linguistes Russes ) à l’ensemble des faits culturels et sociaux. Troubetzkoï et Jakobson sont à l’origine de la phonologie (études des phonèmes d’une langue, le phonème étant la plus petite unité linguistique). Troubetzkoï va jouer le rôle de révélateur pour Lévi-Strauss, en ramenant la phonologie à 4 démarches fondamentales :

la phonologie passe de l’étude des phénomènes linguistiques conscients à celle de leur infrastructure inconsciente

2- la phonologie refuse de traiter les termes comme des entités indépendantes, prenant au contraire pour base de son analyse, les relations entre ces termes. (ce qui explique les couples d’opposition et de complémentarité. Ainsi on ne peut concevoir le blanc sans le noir et le cercle sans le carré. L’un ne pouvant se concevoir sans l’autre amènera Lévi-Strauss à parler de dualité ou de principe dual.

3- la phonologie met en évidence la structure des systèmes phonologiques

4- la phonologie vise à la découverte de lois générales (soit par induction, soit par déduction logique)

Lévi-Strauss va donc appliquer les enseignements de la linguistique à l’approche anthropologique. A partir du moment où Lévi-Strauss pense que les règles du mariage et de la filiation ne sont pas fondamentalement différentes des règles qui prévalent en linguistique, il va penser qu’il devrait être possible de les traiter de manière rigoureuse… à partir de données mathématiques.

Sa recherche l’amènera à côtoyer les nouveaux mathématiciens de son époque et notamment un groupe du nom de Bourbaki . (nom fictif créé par des étudiants en fin de cycle à l’Ecole Normale Supérieure qui souhaitait diffuser des connaissances nouvelles, voire iconoclastes en mathématiques). Parmi ces jeunes mathématiciens, figure André Weil que Lévi-Strauss rencontrera pour savoir s’il est possible d’effectuer une transposition des règles du mariage en données mathématiques. Retenons dan la réponse de Weil, cette seule formule intéressante pour la réflexion postérieure de Lévi-Strauss : ce qui est important est de réduire les mariages à un ensemble de classe en nombre fini et d’étudier les relations particulières qui prévalent entre ces classes. A partir de ce moment là, toutes les règles de mariage peuvent être mises en équation.

Ce que va faire Lévi-Strauss dans son analyse « Structures élémentaires de la parenté en traitant de l’échange, des systèmes d’échange, en particulier de l’échange des femmes. Il mettra ces systèmes d’échange en rapport avec la notion de prohibition de l’inceste.

La prohibition de l’inceste avait déjà été traitée, par Durkheim, par Freud … mais Lévi-Strauss rejette les théories symbolistes ou biologiques pour s’attacher à celles de Malinowski.

Malinowski soutenait 2 thèses :

L’une qui était la nécessité de maintenir les relations sexuelles hors du groupe d’appartenance pour ne pas exposer celui-ci à un risque d’explosion.

L’autre qu’il y avait nécessité d’exogamie pour rechercher de nouvelles alliances.

Ce qui fait que la règle générale pour toute société serait l’exogamie, la prohibition de l’inceste se trouvant alors au cœur de la théorie de la parenté.

Lévi-Strauss

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