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Lettre Realiste

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ge. Je vis l’homme qui semblait être le supérieur repartir les hommes dans les habitations. Nous reçûmes quatre soldats qui entrèrent violement. L’un deux s’avança et demanda :

_« Bonchour Matame. Che voudrais voir l’hôte de cette maison. »

Immédiatement, j’exécutai ses ordres et le conduisis dans la chambre de Madame en essayant tant bien que mal de lui expliquer qu’elle ne se lèverait et qu’elle ne parlerait pas. Mais il força la main et entra dans la chambre en faisant claquer ses bottes de cuir noir sur le parquet abimé.

Il dit alors, en s’adressant à Mlle de Moireaux :

_ « Matemoiselle, pourriez fous fous levez s’il fous plait ?

Je vins alors auprès de ma maitresse et lui dis dans l’oreille :

_ « Madame, il faut se lever ! C’est un garde prussien qui veut vous parlez. Il n’a pas l’air très commode ... »

Ma maitresse resta immobile. C’est alors que le garde prussien, ne comprenant pas ce qu’il se passait, changea de ton et cria soudainement :

_ « Mais qu’est ce qui se passe ? Fous allez fous levez ou c’est moi qui le ferai ! »

Aussitôt il appela les trois autres gardes et leur donna un ordre en Prussien. Ils l’exécutèrent et prirent ma maitresse en la mettant debout de force. Elle cria de peur et repartit dans une crise de folie comme je n’en avais plus vu depuis de nombreuses années. J’avais très peur et j’étais désemparée. Je m’interposai entre le garde et Mlle de Moireaux et essaya d’enlever les mains grossières des prussiens des bras de ma maitresse. En essayant de la défendre, je reçus une gifle du garde prussien qui, très agace, déclara d’un ton menaçant :

_ « Che fous préviens, si madame n’est bas descendu dans vingt quatre heures, nous viendrons la chercher. Et de force ! »

Sur ce, les gardes partirent de la maison et je ramenai Madame dans son lit. Complètement désorientée, elle marmonnait des paroles incompréhensibles et regardait au loin, comme si elle fixait sa famille. Je me pressai d’aller fermer la porte d’entrée pour que personne ne puisse nous importuner encore une fois. Je fis le repas de madame et resta a son chevet pendant trois bonnes heures en essayant de lui expliquer qu’il faudrait qu’elle se lève le lendemain si elle ne voulait pas avoir d’ennuis. Mais c’était inutile. Elle continuait de marmonner en regardant le mur d’en face. Elle était perdue.

Le lendemain, je me réveillai avec une seule idée en tête : protéger Madame de Moireaux. Je préparai un baluchon avec des provisions et des couvertures. Je me dis que des que les prussiens arriveraient, nous nous échapperions par la porte de derrière et partirions en direction de la foret. Mais avant cela, il fallait faire lever ma maitresse. Je commençai par lui répéter qu’il fallait partir et qu’elle devait quitter son lit, mais son corps, comme possédé par le deuil, ne manifesta aucun mouvement. Soudain, j’entendis cogner à la porte d’entrée. Je jetai discrètement un coup d’œil a la fenêtre et aperçus une quinzaine de gardes prussiens. Je courus aussitôt dans la chambre de Madame et cria :

_ « Levez vous Madame ! Ils sont la ! Mais levez vous donc ! »

Les coups à la porte devinrent de plus en plus forts et au bout de quelques secondes, une voix menaçante se fit entendre et la porte d’entrée céda sous les coups de pieds puissants. Le garde prussien de la veille entra de nouveau dans la chambre me poussant sur son passage. Il s’adressa directement à Madame de Moireaux :

_ « Matame, j’espère que fous afez pris la décision de fous lefez car sinon, je n’hésiterais pas à le faire pour fous. »

Ne voyant aucune réaction de la part de ma maitresse, il donna un ordre à ses hommes qui emportèrent avec violence Madame de Moireaux ; elle se débattait tant bien que mal en criant comme une folle. Ils l’emmenèrent en direction de la foret.

Le lendemain, je me décidai à partir dans la foret pour retrouver ma maitresse et m’enfuir avec elle. Je quittai la maison de chaume avec le balluchon préparé la veille. Je marchai pendant de longues heures jusqu'à trouver le camp des prussiens. Mais sur ma route, quelque chose attira mon attention. Une tache noire dans la neige blanche. Un corps. Je m’approchai doucement et aperçus madame toute marquée de coups. Affolée, je la remis debout et essaya de voir si elle respirait encore. Elle était vivante mais fort mal en point. Je lui donnai de l’eau et remarquai qu’elle marmonnait toujours.

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