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M Le Maudit

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heureux. Des méthodes scientifiques, comme le recoupement d'empreintes digitales, n'aboutissent qu'à une impasse. La collaboration de la population, sollicitée dans un premier temps, aboutit à quantité de dénonciations imprécises ou délirantes. Finalement, l'inspecteur Lohmann va mener son enquête de façon plus classique, en multipliant les interrogatoires sur le terrain, ou en fouillant tous les appartements du quartier dans lequel sévit le tueur. Alors que Lohmann et Schräncker démarrent leurs recherches au même moment (la rencontre des malfrats et la réunion des autorités sont montées en parallèle), les deux camps vont démasquer presque simultanément le coupable, grâce à des indices précis : la mélodie de Becker (sifflée par Lang lui-même !) pour le mendiant ; les traces de crayon pour les policiers.

M LE MAUDIT se basant sur des faits divers réels, situés dans des cadres sociaux populaires précis, le réalisateur peut décrire le quotidien des familles habitant sur le "terrain de chasse" du Maudit, ou bien dépeindre l'ambiance haute en couleurs d'une boîte louche, peuplée de trognes patibulaires qu'on pourrait croire sorties des toiles expressionnistes de Kirchner. L'emploi d'éclairages travaillés, créant une ambiance mystérieuse par l'usage d'un réseau d’ombres inquiétantes, montre que Lang a parfaitement assimilé les influences du cinéma du même style. Pourtant, les apports de ce courant artistique s'arrêtent à ces deux points. La réalisation et la cadrage sont rigoureux et équilibrés ; les architectures sont réalistes, bien qu'oppressantes ; les costumes et les maquillages ne trahissent aucune stylisation insistante... Lang se tient donc à distance, comme dans ses films antérieurs, de l'expressionnisme cinématographique instauré par LE CABINET DU DOCTEUR CALIGARI.

Photo : M, LE MAUDIT

M LE MAUDIT sort en 1931, alors que se mettent en place les codes du film sonore. Tout est alors encore possible en la matière. L'arrivée du son a souvent été considérée comme la cause d'un certain déclin de l'expression cinématographique, théoriquement purement visuelle. Pour exploiter cette nouvelle technologie, on se tourne vers l'adaptation de pièces de théâtre, qu'on retranscrit telles quel à l'écran ; ou bien on multiplie les numéros chantés, jusqu'à arriver aux premières comédies musicales qui ne sont que des revues filmées. Pourtant, ici, Lang choisit des parti pris assez opposés à ces solutions de facilité. La musique est quasiment absente, sauf lorsqu'elle a un rôle dramatique important (la mélodie sifflée par le tueur). Il n'y a pas vraiment de longue scène dialoguée ou de tirades théâtrales (à l'exception du procès final). Par contre, les bruitages sont habilement utilisés pour créer des ambiances urbaines variées, ou pour souligner la violence d'une séquence (la tentative de fuite de Becker).

Photo : M, LE MAUDIT

Peinture pathétique d'un tueur d'enfants et description magistrale d'une ville allemande à l'aube de l'ère nazie, M LE MAUDIT reste bien un des meilleurs films de Fritz Lang, dont la réalisation archi-rigoureuse et inventive, ainsi que la grande science de la narration feuilletonesque (héritée de la littérature populaire, dont il a toujours été friand) s'assemblent en un tout singulier et inimitable. Cette oeuvre connaîtra un triomphe commercial, et fera énormément

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