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La Valeur d'Une Action Se Mesure-t-Elle à Ses Conséquences ?

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ur le plan moral que politique.

Quand on raisonne sur une action spectaculaire comme un acte héroïque, l'action est exceptionnelle, détachée de ce qui la précède et de ce qui la suit. D'où la nécessite de tenir compte des conséquences. L'action exige une réflexion, notamment dans le domaine politique dans une société donnée. Les intérêts opposés des riches et des pauvres ou des sécuritaires et libertaires, fait de la vie politique un lieu d'affrontement que ce soit des révoltes, des révolutions, des manifestations ou des tensions en « sommeil ». Pour Machiavel ( Ch9 du Prince ) « On s'élève à ce principat soit avec la faveur du peuple soit avec celle des grands. En effet, dans toute cité, on trouve ces deux humeurs différentes et cela naît de ce que le peuple désire ne pas être commandé, ni écrasé par les grands, et que les grands désirent commander et écraser le peuple: et de ces deux appétits différents. ».

Le conflit est donc la règle du fait de l'usage permanent de la violence. La paix est donc totalement provisoire. Pascal le dit clairement dans les Pensées : « Il y a toujours des méchants. ». En cas d'urgence, l'homme politique doit donc arbitrer entre deux valeurs : Justice et propriété. L'action est donc soumise à un choix basé sur le calcul des pertes et des gains, et donc la perspective des conséquences.

Si l'enjeu du pouvoir provoque des tensions, celles-ci ne peuvent êtres plus ou moins vives sans jamais disparaître entièrement. Ainsi Machiavel raisonne dans une époque pleine de trouble dans sa ville de Florence ( Médicis et Pazzi ,Savonarole ) ce qui est donc aux extrêmes de la question et explique donc la difficulté a raisonner sur le cas normal. Chez Freud, la névrose est un état normal ; sans que cela soit pour la grande majorité un état pathologique, c'est plutôt un miroir grossissant sur le cas normal. Donc pour la politique, le général souffre d'exceptions ( les Églises se veulent universelles et conquérantes et non rationnelles : religion évangéliste aux États-Unis). On peut rêver d'un État parfaitement juste et en construire le modèle : Utopie de Tomas Moore au XVIIe siècle. Mais un État réel lutte contre les injustices sans pouvoir les diminuer. On jugera alors l'action des hommes politiques aux effets tangibles de leur décision : meilleure répartition des impôts et non égalité arithmétique – contraire de géométrique . On peut considérer cela comme justice. Il n'y a pas d'idéal ou de perfection dans la vie politique, mais du compromis. Il faut se satisfaire d'un optimum – plus de bénéfices et moins de pertes – or ce calcul n'est pas mécanique. Le temps politique n'est pas répétitif, c'est à dire « eadem sed aliten » comme l'écrit l'allemand Schopenhauer au XIXe siècle – mais l'histoire ne repasse pas sur les plats. Il est fait de crises, de circonstances changeantes, l'action n'est pas uniforme sous prétexte d'être rationnelle – mais doit être rajustée. Il faut régler la conduite selon le temps, selon Machiavel. Ainsi un prince ne gouvernera pas une principauté ancienne – où les habitants suivent la tradition – et une principauté nouvelle – où ils revendiquent leur liberté. Dans le premier cas, les confrontations sont évitées. L'homme politique a une situation de capitaine de navire. Son action est donc efficace si et seulement si celui-qui est à son origine s'impose des choix. La valeur de l'action est ainsi toujours relative.

La conséquence est une durée qui déborde de l'action elle-même comme les débordements en période de crise et les révolutions. Il faut choisir une échelle de temps plus longue. Ainsi l'action qui importe à l'échelle de l'Histoire doit être jugée sur le long terme. L'acte de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 est dans ces conséquences bien au-delà de la Révolution Française. ( dans la nature, règne l'inégalité ; par contre l'égalité de droit est rendue naturelle par cette déclaration ) Bien des soulèvements se sont réclamés de cette déclaration et de ses idéaux et libertés. On ne peut limiter les actes révolutionnaires à la période de la Révolution. En effet, si l'Empire met fin à la Révolution, à la succession des régimes constitutionnels , sa chute et la Restauration n'arrivent pas à restaurer la monarchie de l'Ancien Régime et ses privilèges. La portée de la Révolution Française est donc plus symbolique que celle de la Révolution Anglaise. ( christianisme : c'est à partir histoire de Jésus que St Paul de Tarse crée la religion universelle ). Ceux qui rédigent le DDHC prennent par à une action déjà longue : un individu n'agit pas, il prend par à l'action ( acteur ou agent ? ). Il y a une rupture irréversible, une nouvelle origine politique. Goethe dit de Valmy ( 20 septembre 1792 ) : c'est le début d'une nouvelle époque du monde (= invasions barbares > mythe de la société mobilière ). Les conséquences de la DDHC de 1789 sont encore inépuisables : les actes acquièrent d'autant plus plus de valeur quand leurs conséquences se prolongent et deviennent presque des mythes. Il est difficile de séparer l'action de son contexte, mais encore des interprétations qu'elle autorise. La valeur de l'action ne cesse d'augmenter avec les conséquences, or si on la juge à ses conséquences, on risque de la diluer dans les événements. Alors que les actions ont notre réflexion comme véritable rupture de nos achèvements.

Si l'action n'est pas univoque, la valeur de l'action complexe est différente de celle de l'action unique. Les idéaux révolutionnaires sont très différents de ceux de la Terreur en 1793 qui instaure la violence, restreint la liberté au nom de la pureté de la Révolution, comme si l'action échappait aux intentions initiales. Parce qu'elle opère comme un mythe, elle ne cesse d'être réinterprétée. Clemenceau déclare : « La Révolution Française est un bloc ». C'est en effet la fin de la Monarchie, alors qu'on peut refuser la Terreur comme étrangère aux idéaux de la Révolution, même si elle s'en ai réclamée. Il faudrait la mettre entre parenthèses comme un dérapage sanglant, car la Révolution est la monarchie constitutionnelle de 1789 à 1792. La Révolution est-elle une seule action prolongée ? On peut établir une seule échelle de mesure : les conséquences de l'action ne permettent donc pas de mesurer la valeur.

L'analyse en termes de conséquences, le point de vue de l'utilité relative correspondant à des situations d'optimisation. Or si l'action peut résulter d'un calcul, elle est d'avant tout une décision, en fonction de valeurs différentes. Celui qui agit considère que tout n'est pas équivalent puisqu'il préfère un choix à un autre ; la paix ne saurait être sans liberté : un pays pacifié sans être libre serait donc en état de guerre, en attendant de retrouver sa liberté. La servitude pourrait provoquer l'oubli du poids de la liberté, que certains peuples tellement asservis ne saurait plus ce qu'est la liberté. On a beaucoup parlé ces dernières années de Choc des Civilisations entre l'Islam barbare et la Civilisation Occidentale , cependant les récentes révolutions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient montre que des peuples qu'on disait qu'ils s'accommodaient de régimes autoritaires, ont encore la conscience de la liberté. La menace du désordre ne peut faire renoncer à la Justice.

Le simple calcul est un compromis, il rend incompréhensible l'attachement aux idéaux, c'est à dire le sacrifice d'une vie pour la liberté, le fait de se battre pour elle au risque de tout perdre pendant des révoltes et des révolutions. Ainsi dans les Mains sales de J-P Sartre Hoederer incarne le révolutionnaire compromis et Hugo qui l'assassine, le révolutionnaire pur, fanatique. Celui qui agit compte avec le plan de la survie : il fait de son action un commencement dont il est l'auteur et dont il a la responsabilité.

L'action accomplie par principe est juste : Condamnation de Socrate qui refuse de fuir car il ne révélerait pas l'injustice qu'y va le condamner. On n'agit pas justement pour un bénéfice mais quand notre action est conforme à l'idée de Justice. Il n'est pas question de devenir ami en attendant une compensation : on offre généreusement son amitié – Lysis de Platon, Laelius de Cicéron, Aristote dans Éthique à Nicomaque et Montaigne avec la Boétie. L'action véritable suspend tout intérêt empirique : elle place l'action dans un plan rationnel. Elle correspond à une volonté pure, c'est à dire une volonté d'agir par devoir : Kant écrit dans les Fondements de la métaphysique des Mœurs : « Ce qui fait que la bonne volonté est telle ce ne sont pas ses œuvres ou ses succès, ce n'est pas son aptitude à atteindre tel ou tel but proposé, c'est seulement le vouloir; c'est à dire que c'est en soi qu'elle est bonne ». La volonté qui se lie à des intérêts empiriques ne peu être bonne, alors même qu'elle vise des bénéfices particuliers. Quand je ne ment pas, quand je dis la vérité par principe : la volonté rationnelle est autonome. Elle se donne à elle-même sa propre loi. Au contraire des mobiles sensibles et empirique, son objet

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