L’hygiène en soins infirmiers

Dissertation : L’hygiène en soins infirmiers

Introduction

L’hygiène occupe une place fondamentale dans la pratique soignante. Elle constitue l’un des piliers historiques des professions infirmières, notamment depuis les travaux de Florence Nightingale, pionnière de l’hygiène hospitalière. Aujourd’hui encore, dans un contexte où les infections associées aux soins représentent un enjeu majeur de santé publique, l’hygiène reste au cœur de la prévention et de la qualité des soins.
Pour l’étudiant infirmier, comprendre et appliquer les principes d’hygiène est indispensable afin d’assurer la sécurité du patient, du soignant et de l’environnement de soins.
Nous montrerons dans cette dissertation en quoi l’hygiène est une dimension essentielle de la pratique infirmière, en abordant successivement son rôle dans la prévention des risques, les pratiques professionnelles fondamentales, puis les enjeux actuels liés à la culture de l’hygiène.

I. L’hygiène : un enjeu majeur de prévention des risques

A. Prévenir les infections associées aux soins (IAS)

Les IAS touchent chaque année des milliers de patients hospitalisés. Elles peuvent avoir des conséquences graves : prolongation de la durée d’hospitalisation, aggravation de l’état clinique, surcoûts importants, voire décès.
L’hygiène permet de rompre les chaînes de transmission des micro-organismes (bactéries, virus, champignons) par le respect de mesures simples mais rigoureuses.

B. Protéger les patients les plus vulnérables

La majorité des personnes hospitalisées présentent une fragilité : âge avancé, pathologies chroniques, immunodépression, interventions invasives. Leur exposition au risque infectieux est donc importante.
L’hygiène participe à la sécurisation du parcours de soins, en évitant d’ajouter une complication infectieuse à un état déjà altéré.

C. Préserver la santé du soignant et du collectif

L’hygiène protège également le professionnel, notamment face aux risques biologiques. Le respect des procédures n’est donc pas seulement un devoir envers le patient, mais aussi une responsabilité envers soi-même et l’équipe soignante.

II. Les pratiques d’hygiène fondamentales en soins infirmiers

A. L’hygiène des mains : geste essentiel et incontournable

Considérée comme la première mesure de prévention, l’hygiène des mains se réalise principalement par friction hydro-alcoolique (FHA) ou, dans certains cas, par lavage simple ou antiseptique.
Elle doit être réalisée aux cinq moments clés (OMS) :

• avant contact patient,
• avant geste aseptique,
• après risque d’exposition à un liquide biologique,
• après contact patient,
• après contact avec son environnement.

B. L’hygiène du matériel et de l’environnement

Le soignant doit veiller à l’entretien du matériel (désinfection, stérilisation), à la gestion des déchets (DASRI) et à la propreté de l’environnement.
Un matériel mal entretenu peut devenir un vecteur de contamination. Le rangement et l’organisation du poste de soins participent également à la maîtrise du risque infectieux.

C. L’hygiène du patient et l’accompagnement dans l’autonomie

Les soins d’hygiène (toilette, changes, soins de bouche) ont une double fonction : préventive et relationnelle.
Ils permettent de maintenir l’intégrité cutanée, de prévenir les escarres, les infections cutanées, mais aussi de préserver la dignité et le bien-être du patient.
Le rôle infirmier inclut l’évaluation du niveau d’autonomie, la surveillance, et l’éducation du patient aux bonnes pratiques d’hygiène.

III. Les enjeux contemporains d'une culture de l'hygiène