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Dissertation " Peut-On Ne Pas Savoir Ce Que l'On Fait ? "

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r. Je peux ne plus être totalement responsable de mes actes. Notamment, par passion ou par jalousie, je peux commettre un crime : un crime passionnel donc. Les crimes passionnels sont souvent moins sévèrement punis devant la loi car les accusés auraient des circonstances atténuantes, ils sont jugés comme ne sachant pas ce qu'ils font. Mais encore, je pourrai régir différemment qu'à l'habitude, ainsi, si je suis extrêmement triste, je pourrai ne pas sourire à mon patron à qui je souris à chaque fois que je le croise, sans m'en rendre compte, juste parce que je suis triste.

De plus, la religion révèle l'existence de " puissances trompeuses ", ces puissances nous feraient agir sans qu'on en ait réellement conscience. En outre, il est écrit dans la Bible qu'un homme ne peut pas savoir ce qu'il fait lorsque l'ordre émane d'une force supérieure, Dieu par exemple. Le moi n'est plus maître dans sa maison. On serait poussé à agir sans que l'on s'en rende compte, presque malgré nous, donc on peut ne pas savoir ce que l'on fait.

Ensuite, Sartre nous dit que : " Toute conscience n'est pas connaissance. ". En effet, je peux avoir conscience d'agir, mais si je suis ignorant, puis-je vraiment savoir ce que je fais ? Prenons l'exemple d'un enfant qui décide de manger un ver de terre dans la cour de l'école. Il a conscience de ce qu'il est en train de faire, seulement il ignore que si il mange ce ver, il sera malade, il ne connait pas les conséquences de son actes, en somme nous pouvons dire qu'il ne sait pas vraiment ce qu'il fait. Cette incapacité à prévoir traduirait le fait que l'on ne sait pas ce que l'on fait, " C'est l'ignorance du bien qui nous pousse à mal agir " nous dit Platon; ici, le philosophe nous prouve que le manque de savoir, l'incapacité à prévoir nous rend irresponsable.

Or, il n'y a pas que l'ignorance qui nous rend irresponsable. Je m'explique, le conditionnement de notre perception, de notre jugement par l'éducation, peut également nous pousser à agir sans être pleinement conscient de ce que l'on fait. Si mes parents sont racistes, et qu'ils m'éduquent dans l'optique qu'ils faut chasser les africains de notre pays par exemple. Alors je développerai une haine envers le peuple africain, sans réellement savoir pourquoi, uniquement parce que mes parents m'auront répéter tout au long de mon enfance que c'était un sous peuple. L'effet de groupe peut également me faire agir sans que j'en ai conscience, si toutes ma classe mange un croissant à 10h, alors je mangerai un croissant à 10h car après tout, tout le monde le fait, donc l'influence des autres fait que je ne sais pas ce que je fais.

Encore, les maladies peuvent jouer un rôle majeure dans la responsabilité de nos actes. Prenons un cas spécial, si une personne est atteinte de schizophrénie ( dissociation de la personnalité ) peut-on dire qu'elle sait ce qu'elle fait ? Dans le code pénal, une personne atteinte de folie n'est pas jugée responsable, alors nous pouvons en déduire que la maladie peut dédouaner un malade de toutes responsabilité, donc les personnes malades ne savent pas toujours ce qu'elles font.

Puis pour finir, nous évoquerons Freud qui développe au cour du XX ème siècle, la théorie de l'inconscient. Il écrit dans Introduction à la psychanalyse que la conscience, qui démarque l'homme du reste de la nature , n'est pas maîtresse de sa vie psychique ni de sa conduite. Freud pense clairement que l'homme peut ne pas savoir ce qu'il fait. De plus selon Freud, le sujet est capable de refouler sa conscience, on parle de refoulement de la conscience, cela qualifie l'opération par laquelle le sujet repousse et maintient à distance du conscient des représentations considérées comme désagréables, car incompatible avec le moi.

Nous pouvons donc conclure que l'être humain peut ne pas savoir ce qu'il fait. Il existe de nombreuses raisons qui le prouvent.

Maintenant, nous allons voir qu'il n'est pas possible de ne pas savoir ce que l'on fait. En effet, le sujet a toujours conscience de ce qu'il fait. Descartes écrit d'ailleurs que l'on peut s'imaginer que nous n'avons pas de corps, mais qu'il est impossible de suspendre le fait que nous soyons conscients. Puis selon Kant, à partir du moment où j'ai la représentation de quelque chose, je fais exister cette chose. Mais à partir du moment où j'en ai conscience, je peux aussi la modifier. Donc je peux avoir commis une faute qui ne s'efface pas dans le temps car on en a conscience et qu'on en a le souvenir. Autrement dit, la conscience nous confère aussi la responsabilité. La dimension morale est " surnaturelle ", elle ne se dissout pas dans le temps. Toute conscience est au fond implicitement morale dès lors qu'en faisant quelque chose on peut dire qu'on sait ce que l'on fait. Nous sommes les auteurs d'un acte dès lors qu'il est action consciente, cette conscience fonde moralement la responsabilité. La consciente est un pôle de stabilité et le sujet humain peut être définit en tant que substance pensante. Descartes dit : " Je pense ", il se saisit consciemment pensant et fait donc de lui un sujet pensant, responsable de ses actes.

De plus, le principal reproche fait à la psychanalyse est relatif à la division de la conscience établie par Freud, à savoir en " ça ", " moi " et " surmoi ", alors que selon des philosophes comme Descartes notamment, la conscience est unité ( seule existe une métaphysique de l'âme et tout ce qui n'en fait pas partie s'explique de manière physiologique ) : la conscience directe à cela étant que la conscience connaît ce qu'elle refoule car pour refouler quelque chose, elle doit nécessairement en avoir une représentation. Et en ce qui concerne les rêves ( voie royale de l'inconscient selon Freud ), résultent-ils pas seulement des éléments de notre histoire personnelle dont nous avons eu conscience à un moment ou à un autre ? Mais selon Sartre, " toute conscience n'est pas connaissance ", elle n'en demeure pas moins conscience car la logique des passions , s'explique par la formule de Husserl : " toute conscience est intentionnalité ". Si je ressens une émotion, elle s'exprime toujours vis-à-vis de quelque chose. Ainsi, tout ce qui existe est en relation avec la conscience; Donc, l'inconscient n'existant pas, on peut toujours savoir ce que l'on fait vis-à-vis de soi-même ou d'un objet car au fond, ce que l'on nomme " inconscient " n'est-ce pas seulement de la mauvaise foi ? Pour Alain, " la conscience est toujours implicitement morale ".

Mais encore, selon Sartre, puisque " l'existence précède l'essence ", l'être humain est pleinement responsable de ses actes, " l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il fait", " il est condamné à être libre ". Car c'est la notion de liberté que Sartre défend : l'homme se définissant par ses actions, on ne peut pas ne pas savoir ce que l'on fait. C'est pourquoi l'acte gratuit n'existe pas. Reprenons l'exemple de l'enfant dans la cour de récréation, il était conscient de ce qu'il faisait : quand on l'a grondé d'avoir manger ce ver, il n'en comprenait pas forcément la raison, mais il comprenait que ce qu'il avait fait n'était pas un comportement socialement admis. Donc il savait ce qu'il faisait. On ne connaît pas forcément le sens qu'attribue autrui à nos actions mais on connaît toujours le sens qu'on y attribue soi-même. Ainsi, on peut toujours savoir ce que l'on fait.

Ensuite, nous savons que la conscience connaît ce qu'elle refoule. C'est ce que Sartre qualifie de " mauvaise foi " ( le mécanisme de l'oubli est une solution de facilité ), c'est un mensonge à soi-même. L'inconscient est dénoncé en tant qu'excuse facile à tout acte. Cela évite d'avoir à se juger soi-même.

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