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Amélie Nothomb

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apon, la chine, New york, le Bangladesh et le Laos. Elle interprète grossièrement les soucis politiques de l'époque à travers ses yeux d'enfants, elle se livre plus sincère, profonde et drôle que jamais, sur son ivresse tant alcoolisée que chocolatée, son indéfinissable dégoût des formes corporelles féminines qui émergent soudainement, de l'anorexie, conséquence de ce mal être, ainsi que sur son insatiable besoin d'hydratation et sur cette extrême avidité de culture, de lecture et d'écriture.

Après son retour, en 1984, dans son pays d'origine qu'est la Belgique, elle achève ses humanités à l'Institut Marie Immaculée Montjoie de Uccle.

Ensuite, passionnée depuis toujours de langues et de littérature, elle entame des études de philologie romane à l'université libre de Bruxelles.

Une fois diplômée, elle décide de redécouvrir avec des yeux de femme cultivée, alerte et non plus d'enfant égocentrique, le Japon, ce pays duquel elle se sent proche, des souvenirs plein la tête, du maquillage plein le visage.

Son but étant de devenir traductrice, elle parvient à intégrer une éminente entreprise au sein de laquelle elle va vite déchanter. Les us et coutumes du pays ou, en tout cas, des grandes villes entreprenantes, basés sur un paraître irréprochable, la rigidité, la non expression des émotions, l'acharnement professionnel, la rivalité, l'individualisme, entre autres, l'amènent à subir une dégringolade hiérarchique qu'elle romance dans Stupeur et tremblements . Ce récit percutant, parût en 1999, est alors récompensé par le grand prix du roman de l'Académie Français et renforce la popularité croissante de cette extravagante chapeautée, qui se définit comme une graphomane acharnée.

Acharnée, c'est l'exact terme. Depuis son « premier accouchement » de 1992, prénommé hygiène de l'assassin, nouveau né qui fût d'ailleurs récompensé du prix Alain Fournier, elle n'a plus jamais cessé de procréer.

C'est elle même qui définit chacun de ses romans comme un bébé. Elle avoue également être toujours un enfant, apeuré par la solitude, l'abandon et le manque d'affection.

Pour donner naissance à chaque partie d'elle même, elle se lève chaque matin, avant l'aube, et se met à extirper la moindre de ses pensées sous l'impulsion d'un geste scriptural frénétique presque transcendant, sur un cahier de note, en ne se sustentant que d'un demi litre de thé très fort.

Ni d'Eve, ni d'Adam , Son roman de 2007 récompensé par le « prix de flore » est fortement inspiré de faits réels et peut être considéré comme une annexe de stupeur et tremblements car il fait référence à la vie sentimentale que menait Amélie durant son année de labeur japonais.

Après son retour du Japon, alors âgée de vingt-trois ans, elle s'installe à Bruxelles et prend l'initiative d'envoyer à de nombreux éditeurs son hygiène de l'assassin, qu'elle considère comme son manifeste et qui marquera, dès la signature du contrat avec la maison d'édition centenaire Albin Michel, le début d'un parcours hors du commun.

Un roman par an. Voila le rythme exigeant mais indispensable que l'écrivaine née s'impose, avant tout pour elle même, mais aussi pour offrir du rêve à ses lecteurs : « Il faut lire des livres parce que la vie ne suffit pas ».

Elle raconte écrire abondamment l’hiver et se relire ensuite avant le printemps, pour trancher sur LE manuscrit qui, selon elle, est assez convenable pour être soumis à l'intransigeance pourtant affective de ses fans. Les manuscrits « rejetés » étant soigneusement conservés dans des boîtes à chaussures, à l’abri des curieux ou des malveillants.

En effet, on peut constater qu'il n'y a pas de demi mesure, ou elle enchante ou elle insupporte.

Son caractère excentrique et décalé, sa popularité alimentée sans cesse par les médias et le culte de l'image, son style et ses interprétations sociales parfois sordides, certaines des affirmations évoquées en interview du genre « L'amour ne sert pas à perpétuer l'espèce, l'amour est une ruse de l'inconscient pour ne pas assassiner autrui », sa trop grande simplicité d'écriture voir sa désinvolture assumée, ainsi que les thèmes abordés dans ses écrits souvent violents, morbides ou pire, carrément fades et trop peu exploités, sont autant d'éléments qu'utilisent contre elle les médisants.

Pourtant, force est de constater que chaque été, la liste des fidèles au rendez-vous ne désemplit pas.

J'ai abordé plus haut ses récits autobiographiques, mais la majorité de son œuvre comporte des romans purement fictifs. Elle aborde dans ceux ci, de nombreux sujets attenant à la philosophie, l'addiction, l'actualité, l'amour, la mort, la sexualité, l'enfance torturée, etc.

Ses personnages sont souvent énigmatiques, intemporels, il y a souvent contraste entre l'un, pécheur d'une cruauté, d'un égoïsme ou d'une laideur détestable et l'autre d'une indiscutable beauté, sublimée par une bonté et une innocence presque divine.

Son livre Mercure, parût en 1998, en est un bon exemple : Un vieil homme solitaire est si maladivement amoureux d'une jeune fille d'une rare beauté, qu'il l'a confine jalousement dans sa demeure isolée sur une île, en faisant croire à celle-ci qu'elle est à un tel point défigurée, que personne d'autre que lui ne pourrait supporter de poser, ne serais ce qu'un regard sur son visage.

Heureusement, une femme fait irruption entre ces deux êtres à la relation presque incestueuse et cela ne fera qu'accentuer d'avantage l’ambiguïté relationnelle mise en évidence par l'auteure.

Un autre exemple serait son très controversé récit d'anticipation Acide sulfurique de 2005.

Il ne s'agit plus que du combat entre le bien et le mal, la beauté ou la laideur, la haine et l'amour, il s'agit clairement d'une remise en cause du fonctionnement de la société, de son esprit critique et de sa culture en perdition, de l'influence souvent néfaste qu'exerce sur elle la télévision et plus particulièrement la télé-réalité.

Elle dénonce clairement la société de consommation et le fait que « La société est atteinte d'une frigidité telle qu'elle a besoin, sans cesse, de surenchère pour se sentir vivre. ». Elle reflète cette constatation dans Journal d'hirondelle , à travers le personnage d'Urbain, Un homme commun devenu tueur à gage, et dont chaque meurtre porte sur lui une sensation semblable à une dose

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