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Banque Et Financement De L'Économie

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Amérique Latine, en Asie et dans les pays développés que les banques jouent un rôle déterminant dans le financement du secteur privé, moteur de la croissance.

Dans ce chapitre on fera une revue sur le rôle des banques à la croissance économique et en suite faire une représentation de l’environnement du marché sénégalais.

I) LE ROLE DES BANQUES DANS LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE : APPROCHE THEORIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE

La théorie économique, comme tous les domaines de connaissance a toujours été partagée entre deux courants de pensée. Ainsi, nous pouvons observer à travers l’histoire de la théorie économique deux pôles sur l'importance du système financier dans la croissance économique. D'une part, ceux de la lignée de Bagehot et Hicks, évoquent son rôle actif dans le démarrage de l'industrialisation en Angleterre. Schumpeter (1911), qui est l’un des premiers économistes à se pencher sur l’importance du système financier dans le développement, je cite : «on ne peut devenir entreprise qu’en ayant été préalablement un débiteur». Il met ici en relief, le rôle central du crédit dans l’aspiration à la croissance économique. Le même auteur en (1912), dans son ouvrage « La théorie de l'évolution économique » indique que le crédit sert de levier à la création et à l’innovation donc au développement industriel. D'autre part, Robinson (1952) et Lucas (1988) sont les principaux économistes de la tendance qui ne croit pas à l'importance de la relation entre finance et croissance économique.

Malgré, les divergences de points de vue sur la question, un lien positif se dégage de la majorité des travaux entre le volume du financement bancaire et la création de richesse d’une nation. Aussi, le rapport crédit bancaire à l’économie sur le Produit Intérieur Brut (PIB) est, selon certaines études, un très bon indicateur. En poursuivant la même logique, une abondante littérature théorique et empirique détermine un lien positif entre le développement financier et la croissance économique connue comme l’accroissement du PIB annuel global d’une nation. D’après les travaux de Goldsmith (1969) et MC Kinnon (1973) à travers l'école dite de la répression financière, le secteur financier joue un rôle important dans le processus de la croissance économique mais il peut être limité dans un contexte de répression financière. Ainsi, la libéralisation financière entraîne un développement financier conduisant à une meilleure mobilisation de l'épargne et sa répartition efficiente pour le financement des investissements. Cette façon d’appréhender le problème sera simplifiée par les travaux d’auteurs comme (Kapur, 1976), (Collier et Gunning, 1999) qui considèrent que développement financier est synonyme d’assoupissement des conditions d'intérêt et de proximité des marchés financiers. Levine (1996) considère que cinq arguments sous-tendent la théorie de l'existence d'un lien positif entre le financement bancaire et la croissance économique :

· le système financier faciliterait la protection contre le risque ;

· il permettrait une allocation optimale des ressources ;

· il permettrait un meilleur contrôle des dirigeants et de l'entreprise par les actionnaires ;

· il faciliterait la mobilisation de l'épargne domestique ;

· s'il est suffisamment développé, il faciliterait l'échange des biens et services.

La banque en offrant un service de dépôt à l’épargnant et gérant de façon optimale les actifs liquides et illiquides ; elle améliore le niveau de vie de l’épargnant en garantissant un rendement indépendant de l'état du monde connu par l'emprunteur (Bencivenga et Smith, 1991).

Le rapport sur le développement dans le monde, publié par la Banque Mondiale en 1989, présentait déjà une étude approfondie du lien entre finance et croissance en insistant sur le développement du secteur financier dans les pays en développement pour renforcer la croissance économique. Aussi, le rapport du FMI publié en 2006 indique que les économies qui ont connu la croissance la plus rapide entre 1960 et 2004 parmi les pays d'Afrique subsaharienne autres que les pays producteurs de pétrole, sont celles qui sont le plus développées sur le plan financier. Cependant, la causalité entre ces deux phénomènes a connu une importance de taille lors de l'évaluation au début des années 90 des politiques de libéralisation financière des entreprises à la fin des années 80 et surtout la prise en compte du contexte de financement des économies africaines par des intermédiaires bancaires où les marchés financiers sont naissants.

Aglietta (2001) a souligné le rôle capital des banques dans une économie monétaire. Il attire l’attention sur le fait que, les banques peuvent donner de l’argent à l’emprunteur sans épargne préalable. Le pouvoir de création monétaire des banques, affranchit alors l’accumulation de capital de l’épargne.

Sur le plan empirique, plusieurs économistes ont étudié la nature du lien entre financement bancaire et croissance économique entre autres nous avons :

Sendeniz et Yüncü (2006) ont fait une analyse de causalité au sens de Granger, dans 11 pays de l’OCDE, sur le rôle du crédit bancaire dans le secteur réel. Ils ont relevé que, le secteur bancaire joue un rôle de choix dans le secteur réel.

Meagon (2005) a étudié l’impact du financement bancaire sur la croissance économique au Sénégal. Il ressort de son analyse que la croissance au Sénégal s’explique principalement par le niveau du crédit à l’économie et les dépôts totaux.

(2009 Soumaré) a analysé le même problème sur l’économie Malienne et a abouti à la conclusion que le crédit bancaire agit négativement sur la croissance et les dépôts agissent positivement mais faiblement sur elle.

Le système bancaire, pour affecter le secteur réel passe par des canaux de transmission que nous aborderons, avant de préciser le choix du modèle de croissance économique.

II.1.2 Les canaux de transmission

Le secteur financier impacte le taux de croissance de longue période via deux principaux canaux : le taux d'investissement et la productivité marginale du capital.

* Le taux d’investissement

Il est fonction du taux d'épargne et de la proportion d'épargne allouée aux investissements.

* Le taux d'épargne :

Pagano (1993) dans son modèle, indique que le développement des intermédiaires financiers améliore la sécurité des ménages et les incitent à diminuer leur épargne de précaution. En outre, les effets de la diversification du portefeuille sur le taux d'épargne dépendent du coefficient d'aversion pour le risque des ménages. Japelli et Pagano (1994) démontrent que ce desserrement de la contrainte de liquidité, découlant du développement des intermédiaires financiers incite les jeunes ménages à moins épargner.

Grégorio (1994) souligne que les contraintes de liquidités dues au faible développement des intermédiaires financiers ou leurs imperfections ont une influence positive sur le taux d'épargne des ménages, et donc sur le taux de croissance de l'économie. Cependant, si les difficultés d'emprunt des ménages conduisent à une moindre accumulation du capital humain, le taux de croissance de l'économie pourrait être négativement affecté.

* Part de l'épargne allouée à l'investissement

La part de l'épargne revenant effectivement aux investissements regorge deux aspects :

Du point de vue des entreprises, le développement du système bancaire permet de diminuer l’épargne de précaution et d’augmenter les ressources d'investissement. Les entreprises peuvent désormais, résoudre leurs problèmes de liquidité et de financement des investissements à travers les banques (Bencivenga et Smith, 1991). Aussi, l'existence de contrats de financement permet d’améliorer la gouvernance des entreprises.

Du point de vue des ménages, le développement du système bancaire augmente la part de l'épargne dans les circuits financiers. En effet, les banques rendent compatible le besoin de détenir des liquidités et le désir de constituer une épargne longue.

* La productivité marginale du capital

La productivité est fonction de la gestion du risque de liquidité, soit du financement d'investissements productifs.

* La gestion du risque de liquidité

Bencivenga et Smith (1991) présentent un modèle intergénérationnel à trois périodes où l'économie comporte deux actifs. Le premier, liquide rapporte un rendement r pour une unité investie à la période t, quelle que soit la date de liquidation. Le second, illiquide, rapporte n unités à la période t+2 et x unités si l'investissement est liquidé à la période t+1. Les intermédiaires financiers ont un impact positif sur le taux de croissance grâce à deux mécanismes : tout d'abord, ils entraînent un accroissement du taux de

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