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Biographie Zola

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nstruire un barrage et des canaux afin d’approvisionner la ville en eau. En 1847, un drame bouleverse l’existence de la famille : le père d’Emile meurt d’une pneumonie à Marseille, le 27 mars. Si François Zola est mort, il n’en reste pas moins vivant dans l’esprit de son fils : Emile idéalise ce père parti trop tôt. Pour lui, il est ce héros des temps modernes, cet homme visionnaire qui a compris combien la science et le progrès pouvaient et devaient changer la vie. Toute sa vie, le romancier se battra pour défendre la mémoire d’un père trop souvent calomnié. Le 6 novembre 1868, le nom de Zola est donné à un boulevard d’Aix et le 17 septembre 1871, le canal est appelé officiellement « canal Zola ». En un poème de 208 vers, Zola rend également hommage à son père : sa foi en la science et sa capacité de travail titanesque y sont vantées par un fils désireux de venger un père dont le génie visionnaire a trop souvent été dénigré et moqué de son vivant. Lorsqu’Ernest Judet met en cause dans Le Petit Journal, en 1898, la mémoire de son père, le romancier est bouleversé. Il prend la plume pour défendre son père : « Il s’est trouvé des âmes basses, d’immondes insulteurs, dans la guerre effroyable de guet-apens qui m’est faite, parce que j’ai simplement voulu la vérité et la justice, il s’est trouvé des violateurs de sépulture pour aller arracher mon père à la tombe honorée où il dormait depuis plus de cinquante ans. On me hurle, […] “Votre père était un voleur”. » La mort de son père fait de Zola un écorché vif à qui la société devra éternellement des excuses. François Zola laisse une veuve sans travail ni ressources. A l’image de Lazare, materné par Madame Chanteau et Pauline Quenu dans La Joie de vivre, l’enfant se retrouve dans un univers exclusivement féminin, choyé à l’extrême par une mère et une grandmère maternelle protectrices. La famille va bientôt connaître le dénuement. Zola restera profondément marqué par ces difficultés financières : dans ses œuvres, il ne cesse d’insister sur l’importance et, plus encore, la nécessité vitale de l’argent. Il n’y a qu’à relire les titres de ses romans pour voir apparaître la prégnance de ce leitmotiv obsédant : La Fortune des Rougon et L’Argent sont des titres éloquents. Au collège d’Aix-en-Provence La mère de Zola peine à trouver de l’argent et la famille connaît d’énormes difficultés financières. Après cinq années passées à la pension Notre-Dame, Zola entre comme boursier au collège Bourbon d’Aix-en-Provence, en octobre 1852. Il y demeurera jusqu’en seconde. Les études ne l’intéressent guère et il s’ennuie sur les bancs de l’école… Mais il lit : il découvre et dévore Dumas, Eugène Sue, les poètes romantiques, Lamartine, Hugo, Musset et Vigny. Dans sa future correspondance avec Cézanne, il

LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE

s’amusera à pasticher les poètes romantiques en des vers enflammés. Dans une lettre à Paul Cézanne du 14 juin 1858, l’adolescent écrit : « comme mon feu poétique est en raison inverse du feu que lance le divin Apollon, je me contenterai de t’écrire en simple prose pour aujourd’hui. D’ailleurs, je suis comme M. Hugo, j’aime les contrastes. » Malgré son manque d’intérêt pour l’enseignement scolaire, Zola s’applique à être un élève studieux et reçoit de nombreux prix. Il se fait aussi des amis, Jean-Baptistin Baille, un futur polytechnicien et astronome, Marius Roux qui deviendra journaliste, le futur sculpteur Philippe Solari et surtout, à partir de 1853, Paul Cézanne, le futur peintre des Pommes. Mais la mère de Zola supporte mal l’atmosphère mesquine et étouffante de cette petite ville de province qu’est Aix. En 1858, elle décide de monter à Paris. En mars, elle y appelle son fils Emile qui s’arrache difficilement à la Provence mais voit Paris lui tendre les bras. Zola garde une image ambiguë de ces années aixoises. Dans une lettre datée du 28 mars 1867, il compare la Provence à « une marâtre que j’aime encore et qui cependant m’a ruiné et m’a fait orphelin. » Une arrivée difficile à Paris La famille s’installe d’abord au 63, rue Monsieur le Prince, près du lycée Saint-Louis. En janvier 1859, elle déménage au 241 de la rue Saint-Jacques. Zola devient élève au lycée Saint-Louis, mais va de déceptions en déceptions. Paris ne correspond en rien à ses rêves. La famille vit d’expédients, habite des logements pauvres, et connaît de perpétuelles difficultés financières. La scolarité parisienne de Zola est des plus médiocres : il échoue à deux reprises au baccalauréat, en 1859 et 1860, et quitte le lycée sans ce diplôme qui lui ouvrirait les portes du marché du travail. Comme Mouret plus tard dans Au Bonheur des Dames, Zola se forme seul et préfère travailler pour gagner sa vie, plutôt que d’étudier. L’action lui sied mieux que la théorie. A l’image de Saccard dans La Curée, le romancier croit en l’énergie : « Il [Aristide Saccard] a tenté les grandes aventures, il est le type des grandes dépenses. […] Aristide est entrepreneur. […] Voilà la marche du personnage. »

Les débuts littéraires (1860-1870)

La vie de bohème Les sirènes de l’oisiveté sont fortes. En 1860, Zola quitte le foyer maternel pour s’installer seul. Deux années de bohème insouciantes mais difficiles s’ensuivent. Dans une lettre adressée à Cézanne le 9 février 1860, le romancier écrit : « Depuis que je suis à Paris, je n’ai pas eu une minute de bonheur. » C’est le début des expériences littéraires : Zola rédige L’Amoureuse Comédie puis Perrette, texte resté inédit. Il continue à lire beaucoup, toujours les romantiques dont il partage les valeurs idéalistes à l’opposé du matérialisme pesant d’une société scientiste qui l’enserre. Entre 1860 et 1861, il erre, hésite. En avril 1860, il est employé aux docks de la douane et gagne péniblement 60 francs par mois. Au bout de deux mois à peine, il donne sa démission. Il est déchiré entre l’envie d’aider sa mère et son goût pour la vie de bohème. Entre le quartier latin et le quartier du Louvre, il découvre des amours éthérées, désespérées et décevantes. Il comprend aussi que la bohème de Murger n’est qu’un leurre. Sans travail, Zola fait l’expérience de la misère physique et morale. Le découragement le gagne et l’année 1861 est particulièrement pénible. Commis chez Hachette Zola connaît le salut grâce au travail. Le 1er février 1862, le jeune homme entre comme commis dans la maison Hachette. Il reçoit un salaire mensuel de 100 francs. C’est le début d’une lente ascension : Zola se fait de nombreuses relations et gagne la sympathie d’auteurs célèbres comme Sainte-Beuve,Taine ou Littré. Parlant de sa vie chez Hachette en 1865, Zola affirmera plus tard : « C’est là que j’ai connu tous les grands auteurs de la maison,Taine, Prévost-Paradol, About, sans compter les dessinateurs, Gustave Doré et d’autres. » La vie de misère semble derrière lui. Il devient bientôt chef de la publicité chez Hachette et découvre l’importance de l’éducation et de l’instruction, thèmes récurrents dans ses œuvres. En effet, Hachette publie de nombreux ouvrages scolaires et des revues pédagogiques sur lesquels Zola travaille. Ce dernier s’attelle aussi à la vulgarisation des doctrines scientifiques en vogue : en 1850, le Docteur Lucas publie un Traité philosophique et physiologique de l’hérédité naturelle. La réflexion sur le poids du milieu et le déterminisme social sont dans l’air du temps. Le jeune commis ne se contente pas de donner la liste des nouveautés parues chez Hachette, mais rédige un bref commentaire critique de chaque ouvrage. Il commence donc à trouver sa place dans la société. Le 31 octobre 1862, Zola, fils d’un Italien, est naturalisé français. Zola journaliste et romancier Sur les conseils de Louis Hachette, Zola abandonne les vers pour des contes en prose et continue de lire beaucoup : Stendhal, Balzac, Flaubert, Taine viennent étoffer sa culture littéraire. Il découvre surtout les Goncourt par leur roman Germinie Lacerteux. Le

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LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE

24 décembre 1864, il publie Contes à Ninon chez Lacroix, qui signe l’entrée discrète du jeune homme en littérature. Son premier roman épistolaire et autobiographique, La Confession de Claude, fait scandale en 1865. Zola encourt des poursuites judiciaires, finalement abandonnées. Sachant que la notoriété vient par le théâtre, Zola rédige une comédie, La Laide, inspirée de Milton, refusée par l’Odéon. En plus d’être jeune romancier, Zola est jeune journaliste : depuis 1863, il collabore à la presse du Nord (Journal populaire de Lille, Revue du mois). En 1865, il travaille pour le Petit Journal, mais aussi au Salut public de Lyon, au Courrier du monde, à la Vie parisienne. Il rédige des articles variés : politiques, artistiques, culturels… Zola vit une période de bonheur et d’épanouissement intellectuel, professionnel et sentimental. Cézanne et Braille sont à Paris tandis que Zola étoffe son réseau

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